Vos dernières découvertes / coups de coeur ...

[rzn]

C'est crucial ce qu'elle explique ! Moi je n'avais d'elle que l'image du record un peu médiatique de longévité pianistique, mais c'est très réducteur. Et j'adore cette conception de la pédagogie : elle s'approprie à l'école Cortot un matériau de base complexe et super exigeant, elle l'intègre, le digère, et, confrontée à des élèves plus "standards", elle ne renonce pas à l'exigence mais la rend claire accessible, sous forme d'ailes de papillons et de pattes d'éléphant !

[fritz]

Amusant qu'après avoir suivi les cours de Marguerite Long on lui ait dit de ne pas toucher au piano pendant un mois, ça plus le "il faut que le pouce passe" sans expliquer comment. Ca questionne quand même beaucoup le culte qu'on lui porte ...

[pianojar]

Découverte que cette pièce d’Honneger qui n’à pas trop les faveurs de ce forum magnifiquement interprétée par Jean Dube : Toccata et variations

[jean-séb]

Merci de me la faire connaître. Répertoire rarement donné. Heureusement qu'il y a des pianistes exceptionnellement doués et curieux comme Jean Dubé pour continuer de faire vivre ces morceaux.

[Spianissimo]

Merci Pianojar, intéressante pièce, mais il est vrai que Honneger n'est ni facile à jouer, ni facile à interpréter, ce qui fait qu'on en entend peu parler sur le forum effectivement....
Une pièce mineure mais que je trouve sympa...

[Bastien]

Elle a rencontré Cortot et Marguerite Long ... rien que ça.
Et elle ne dit pas forcément du bien de cette dernière .... comme quoi ....

La grande pianiste France Clidat, élève de Lazare-Lévy, n'était pas non plus tendre avec Marguerite Long dans cette longue interview parue dans "Le mag du piano"

LMP : "Ce que Lucettes Descaves représentait, c’était « l’usine à tierces » de Madame Long, pour paraphraser une expression d’Yves Nat, n’est-ce pas ?

Frabnce Clidat : C’était ce piano digital, en effet, mais Lazare-Lévy se heurtait également à Marguerite Long parce qu’elle était ambitieuse et affairiste, dans le plus mauvais sens du terme. Lazare-Lévy était très discret. Marguerite Long, elle, était très préoccupée de sa personne. Elle jouait alors très peu, par ailleurs.

LMP : Les différences de technique observables entre les professeurs de piano de l’époque, particulièrement entre ces deux-là, étaient-elles si nettes qu’on veut bien le dire ou le croire aujourd’hui, a posteriori ?

France Clidat : Absolument. La technique qu’enseignait Lazare-Lévy était radicalement différente de celle qu’employait Marguerite Long. Lazare-Lévy ressemblait à Emil Gilels dans sa façon de prendre le clavier, de le tenir. Aujourd’hui, il y a des exceptions naturellement, mais en général les gens s’assoient tranquillement devant leur buffet Henri II et tricotent consciencieusement, le plus vite et le plus fort possible. Marguerite Long y encourageait ses élèves en leur disant : « Ne vous inquiétez pas : vous trouverez toujours quelqu’un pour jouer plus vite et plus fort que vous. Donc, ne vous gênez pas ». Elle avait aussi conseillé à un pianiste russe qui avait eu son prix chez elle : « La prochaine fois, arrivez à moto ». Ce sont des phrases qu’elle prononçait. C’est authentique : je l’ai entendue. Lazare-Lévy s’en délectait, parce qu’il avait beaucoup d’humour.

Le jeu de Marguerite Long, le jeu des élèves qu’elle a formés pouvait être très brillant, mais je le trouve superficiel, aussi bien au niveau pianistique lui-même, qu’au niveau musical. Lazare-Lévy n’aimait pas les gens qui jouaient « pied au plancher », c’est-à-dire les pianistes dont on sentait qu’ils étaient vraiment au bout de leurs possibilités, dans leur Brahms ou dans leur Chopin. Il n’était pas du tout un pianiste d’esbroufe, car c’est bien de cela dont nous parlons. Son amour de Mozart, de Schumann le prouve assez. Lazare-Lévy possédait un sens harmonique de la musique."

Sur Cortot, petite pique :

"Lazare-Lévy n’était pas un obsédé de l’exercice proprement dit, mais il considérait que l’approche saine et profitable d’une technique devait tout de même en passer par-là. Il n’était pas aussi torturé que Cortot, si vous voulez, dont la méthode est affolante. Mais Cortot n’avait pas de facilité naturelle pour le piano. C’est tellement vrai que l’une des études de Chopin que je l’ai entendu jouer le mieux – vous allez voir, c’est paradoxal – est précisément l’Etude en tierces, parce qu’il l’a eue si j’ose dire au finish, à force de la travailler. En dehors de cela, son étude en la mineur (op. 25 n°4) manquait totalement de légèreté, par exemple."

[poppotame]

Sur Cortot, petite pique :

"Lazare-Lévy n’était pas un obsédé de l’exercice proprement dit, mais il considérait que l’approche saine et profitable d’une technique devait tout de même en passer par-là. Il n’était pas aussi torturé que Cortot, si vous voulez, dont la méthode est affolante. Mais Cortot n’avait pas de facilité naturelle pour le piano. C’est tellement vrai que l’une des études de Chopin que je l’ai entendu jouer le mieux – vous allez voir, c’est paradoxal – est précisément l’Etude en tierces, parce qu’il l’a eue si j’ose dire au finish, à force de la travailler. En dehors de cela, son étude en la mineur (op. 25 n°4) manquait totalement de légèreté, par exemple."

Tout à fait d'accord sur l'étude en tierces par Cortot. Il est époustouflant de légèreté.