Gaveau Modèle B Louis XVI 1909

[namanh]

TRÉSOR

Il y a des choses en ce monde dont la valeur dépasse infiniment celle de l’argent. Des choses si rares, si précieuses, que même les plus grandes fortunes ne sauraient les acquérir. Non parce qu’elles sont inaccessibles, mais parce qu’elles ne sont tout simplement pas à vendre. Le cœur qui les détient n’en éprouve nul besoin d’échange. Il ne veut ni se défaire, ni marchander. Il attend, en silence, l’instant où l’objet tant chéri trouvera un regard à sa mesure. Et s’il juge ce regard juste, alors, dans un élan de grâce, il offrira. Voilà ce qui donne au monde ses teintes les plus humaines. Voilà ce qui fait naître la joie véritable.

Ce fut un de ces moments suspendus. Après quelques notes de Chopin, un soupir de Debussy, une rêverie de Mozart et les tendres élans de Michel Legrand, et après un après-midi tout entier à parler de ces merveilles oubliées que sont les pianos français, le tonton aux cheveux argentés me tendit, comme on tend un secret, son Gaveau de collection. Un instrument rare, restauré avec un soin infini, retrouvé dans sa splendeur première — sans la moindre fêlure, sans la moindre ombre. Âgé de 116 ans, il avait été depuis toujours gardé comme un trésor, couvé du regard, protégé du temps. Le tonton me confia qu’aucune somme, fût-elle écrite avec cinq zéros, ne saurait lui procurer autant de joie que celle d’avoir trouvé l’âme capable d’aimer, de garder, de préserver cette part de lui.

Je n’eus qu’à louer une camionnette pour le ramener chez moi. Mon cœur battait comme s’il avait treize ans. Le piano n’avait besoin que d’un accord. Rien d’autre. Ou presque… Il me fallait encore hanter les allées des marchés anciens, dans l’espoir d’y découvrir une magnifique belle paire de bougeoirs en laiton doré, tels que ceux qui ornaient jadis la façade du piano dans le catalogue, et un autre élégant tabouret rectangulaire du même style. Chaque jour, je guettais leur arrivée comme on attend une lettre d’amour. Car c’est ainsi, avec ce simple détail, que mon amour inaltérable pour les pianos trouverait une fois de plus sa plénitude...
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Gaveau Modèle B, dit “piano droit de concert”, de style Louis XVI
Numéro de série : 51020
Date de naissance : 18 décembre 1909
Renaissance : restauration complète en 2005
Dimensions : 138 / 160 / 68 cm
Étendue : 88 notes, de La à Do
Pédales : forte, dolce, sourdine
Mobilier : console élégante, en palissandre moiré, panneaux finement sculptés, patine d’origine cirée.
Cordes croisées, cadre en fonte massif, mécanique Schwander à lames, clavier aux touches en ivoire et ébène.

Photos:
https://youtu.be/iKYd_W--zAQ

Merci de me partager votre connaissance sur ce type de piano ou sur ce modèle particulier.
Musicalement

[rodolphen123]

La classe!! un 138 de hauteur!!! je n'en ai jamais vu en annonce. Félicitation, il est superbe.

[H.Selmer]

La classe!! un 138 de hauteur!!! je n'en ai jamais vu en annonce. Félicitation, il est superbe.

Pourtant on en trouve !

Il suffit de chercher !

https://www.pianodescharentes.fr/piano- ... veau-1913/

[H.Selmer]

Pédales : forte, dolce, sourdine

La pédale au centre est appelée pédale "molliphone" !

Cf le lien mis en réponse à Rodolphen123 !

[rodolphen123]

Pardon je voulais dire vers chez moi surtout, et ensuite avant restauration et et à un tarif raisonnable.
Merci pour l'info

[namanh]

Moi je trouve que le "prix restauré de 18.000€" et un tout tout tout petit peu irraisonnable...

[rodolphen123]

Il faudrait une greffe de peau sur les fesses pour s'en remettre.