Les beaux textes.
- André Quesne
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- Mon piano : Steinway B-211
Que lui reprochent ses détracteurs ?[/quote]lafloma a écrit :[quote="André Quesne] Pour le Hanon, certains pianistes sont pour et d'autres contre. Il me semble que c'est tout à fait subjectif.
...
Peut-être que certains pensent que ce sont des exercices trop mécaniques et répétitifs au détriment de la musique expressive...mais avant de pouvoir jouer de la musique expressive, ne faut-il pas avoir un minimum de technique? Ne vaut-il pas mieux aiguiser ses outils avant de s'en servir?...sans compter que les formules proposées existent dans les morceaux tout en tonifiant les doigts. Il existe d'ailleurs de nombreux ouvrages qui proposent de tels exercices.
Je n'en suis pas fou mais je pense que ça ouvre des portes...
Je vous demande pardon si je contribue à entretenir ce HS mais je réponds à la question qui m'a été posée.
Bon, je me dévoue pour remettre le topic sur les rails. Voici les dernières lignes du roman que je viens de lire, l'histoire d'un Père Noêl retrouvé, en facheuse posture (je vous épargne les détails...), poignardé dans un grand hôtel de Reykjavík.
Le brouhaha du restaurant se transforma graduellement en silence. Les clients de l'hôtel se regardaient interloqués et levaient les yeux en l'air à la recherche de la source de la voix sublime et claire qui venait leur caresser l'oreille. Les employés écoutaient, immobiles et silencieux. On aurait dit que le temps s'arrêtait, l'espace d'un instant.
Ils sortirent de l'hôtel et Erlendur fredonnait tout bas le psaume magnifique interprété par le jeune Gudlaugur; à nouveau il ressentit au plus profond de lui la douloureuse sensibilité de la voix de l'enfant.
O Père, de moi faites une petite flamme en cette brève existence...
Arnaldur Indridason, La Voix.
Le brouhaha du restaurant se transforma graduellement en silence. Les clients de l'hôtel se regardaient interloqués et levaient les yeux en l'air à la recherche de la source de la voix sublime et claire qui venait leur caresser l'oreille. Les employés écoutaient, immobiles et silencieux. On aurait dit que le temps s'arrêtait, l'espace d'un instant.
Ils sortirent de l'hôtel et Erlendur fredonnait tout bas le psaume magnifique interprété par le jeune Gudlaugur; à nouveau il ressentit au plus profond de lui la douloureuse sensibilité de la voix de l'enfant.
O Père, de moi faites une petite flamme en cette brève existence...
Arnaldur Indridason, La Voix.
On ne vend pas la musique. On la partage. Leonard Bernstein
Merci Stereden pour ce texte.
En voici un pour toi :
On trouve chez Richter, schubertien déclaré, mises en jeu d'une manière inimitable, des forces élémentaires, comme le feu ou le vent, mais aussi les combinaisons les plus subtiles, les plus secrètes de ces forces. En plus de l'immédiateté dont nous venons de parler, Shubert impose un raffinement de pensée. Le grossier et Schubert sont incompatibles. Enfin, il requiert de son interprète une concentration, une écoute de soi-même qui seraient presque déplacées partout ailleurs. Véritablement, le pianiste doit pourvoir distinguer chaque vibration de la corde. C'est que la musique de Schubert aime le piano comme le verset claudélien la voix sombre et rugissante d'Alain Cuny. La performance de Richter dans la sonate en fa mineur s'explique par la dimension exclusivement pianistique de cette oeuvre singulière qui, jusque dans son adagio rapporté, fait sonner les piano pour ce qu'il est, dans sa pure flamboyance vibratoire et percussive. Perfection si difficile qu'on peut dire avec Baudelaire qu'il s'agit pour le musicien de "bâtir sur la pointe d'une aiguille".
Jacques Drillon, Schubert et l'infini. (à lire absolument si ce n'est pas encore fait).
En voici un pour toi :
On trouve chez Richter, schubertien déclaré, mises en jeu d'une manière inimitable, des forces élémentaires, comme le feu ou le vent, mais aussi les combinaisons les plus subtiles, les plus secrètes de ces forces. En plus de l'immédiateté dont nous venons de parler, Shubert impose un raffinement de pensée. Le grossier et Schubert sont incompatibles. Enfin, il requiert de son interprète une concentration, une écoute de soi-même qui seraient presque déplacées partout ailleurs. Véritablement, le pianiste doit pourvoir distinguer chaque vibration de la corde. C'est que la musique de Schubert aime le piano comme le verset claudélien la voix sombre et rugissante d'Alain Cuny. La performance de Richter dans la sonate en fa mineur s'explique par la dimension exclusivement pianistique de cette oeuvre singulière qui, jusque dans son adagio rapporté, fait sonner les piano pour ce qu'il est, dans sa pure flamboyance vibratoire et percussive. Perfection si difficile qu'on peut dire avec Baudelaire qu'il s'agit pour le musicien de "bâtir sur la pointe d'une aiguille".
Jacques Drillon, Schubert et l'infini. (à lire absolument si ce n'est pas encore fait).
Comme c'est d'actualité dans un autre sujet :
Scarbo.
Oh ! que de fois je l'ai entendu et vu, Scarbo, lorsqu'à minuit la lune brille dans le ciel comme un écu d'argent sur une bannière d'azur semée d'abeilles d'or !
Que de fois j'ai entendu bourdonner son rire dans l'ombre de mon alcôve, et grincer son ongle sur la soie des courtines de mon lit !
Que de fois je l'ai vu descendre du plancher, pirouetter sur un pied et rouler par la chambre comme le fuseau tombé de la quenouille d'une sorcière.
Le croyais-je alors évanoui ? Le nain grandissait entre la lune et moi, comme le clocher d'une cathédrale gothique, un grelot d'or en branle à son bonnet pointu !
Mais bientôt son corps bleuissait, diaphane comme la cire d'une bougie, son visage blémissait comme la cire d'un lumignon, - et soudain il s'éteignit.
Aloysius Bertrand
Scarbo.
Oh ! que de fois je l'ai entendu et vu, Scarbo, lorsqu'à minuit la lune brille dans le ciel comme un écu d'argent sur une bannière d'azur semée d'abeilles d'or !
Que de fois j'ai entendu bourdonner son rire dans l'ombre de mon alcôve, et grincer son ongle sur la soie des courtines de mon lit !
Que de fois je l'ai vu descendre du plancher, pirouetter sur un pied et rouler par la chambre comme le fuseau tombé de la quenouille d'une sorcière.
Le croyais-je alors évanoui ? Le nain grandissait entre la lune et moi, comme le clocher d'une cathédrale gothique, un grelot d'or en branle à son bonnet pointu !
Mais bientôt son corps bleuissait, diaphane comme la cire d'une bougie, son visage blémissait comme la cire d'un lumignon, - et soudain il s'éteignit.
Aloysius Bertrand
En voici un pour toi

Oui Schubert, c'est difficile (le plus difficile, disait Arrau).
C'est-ce que j'essaye de faire depuis deux heures sur le deuxième thème du deuxième moment musical. (Ca me prend la tête !Véritablement, le pianiste doit pourvoir distinguer chaque vibration de la corde.

Voilà quelques mesures pour te remercier.

On ne vend pas la musique. On la partage. Leonard Bernstein
Merci pour ce passage Stereden.
Ca donne toujours envie de travailler ce moment musical de t'entendre.
Je crois que je vais finir par m'y mettre. (cet été ?)
Et pourquoi pas, j'irai l'enregistrer sur le Steingraeber 205 de ma copine pianiste... C'est beaucoup mieux que sur Yamaha...

Ca donne toujours envie de travailler ce moment musical de t'entendre.
Je crois que je vais finir par m'y mettre. (cet été ?)
Et pourquoi pas, j'irai l'enregistrer sur le Steingraeber 205 de ma copine pianiste... C'est beaucoup mieux que sur Yamaha...
Je les ai aussi, mais tu peux les recopier si tu veux participer.Rubato a écrit :C'est beau. J'ai aussi les textes d'Ondine et de Gibet mais si tu les as je t'en laisse la primeur.

Je laisse Rubato mettre les textes d'Ondine et du Gibet...
Et moi, comme je suis incorrigible, je tente toujours de vous convertir à Schumann...
Aimer Schumann, c'est d'une certaine façon assumer une philosophie de la Nostalgie, ou, pour reprendre un mot Nietzschéen, de l'Inactualité, ou encore, pour risquer cette fois le mot le plus schumannien qui soit : de la Nuit. L'amour de Schumann, se faisant aujourd'hui d'une certaine manière CONTRE l'époque, ne peut être qu'un amour responsable : il amène fatalement le sujet qui l'éprouve et le prononce à se poser dans son temps selon les injonctions de son désir et non selon celles de sa socialité. Mais ceci est une autre histoire, dont le récit excèderait les bornes de la musique.
Roland Barthes
Et moi, comme je suis incorrigible, je tente toujours de vous convertir à Schumann...

Aimer Schumann, c'est d'une certaine façon assumer une philosophie de la Nostalgie, ou, pour reprendre un mot Nietzschéen, de l'Inactualité, ou encore, pour risquer cette fois le mot le plus schumannien qui soit : de la Nuit. L'amour de Schumann, se faisant aujourd'hui d'une certaine manière CONTRE l'époque, ne peut être qu'un amour responsable : il amène fatalement le sujet qui l'éprouve et le prononce à se poser dans son temps selon les injonctions de son désir et non selon celles de sa socialité. Mais ceci est une autre histoire, dont le récit excèderait les bornes de la musique.
Roland Barthes
Réflexion de Sinclair, après une expérience de contemplation d'un feu de bois partagée avec un organiste nommé Pistorius.. (tiré de Demian d'Herman Hesse).
Au peu d'expériences que j'avais faites jusqu'à présent sur le chemin de moi-même, s'ajoutua celle-ci : la contemplation des formes étranges, confuses, irrationnelles de la nature fait naître en nous le sentiment de l'harmonie qui existe entre notre âme et la volonté qui laissa ces formes se créer. Bientôt, nous sommes tentés de les prendre pour nos propres caprices, pour nos propres créations. Nous voyons s'effacer et disparaître les limites qui nous séparent de la nature, et nous parvenons alors à l'état dans lequel nous ne savons plus si les images imprimées sur notre rétine proviennent d'impressions extérieures ou intérieures. C'est alors que nous découvrons, le plus facilement et le plus simplement, combien nous sommes créateurs, combien notre âme participe à la création perpétuelle de l'univers. Bien plus, nous sentons que s'exprime en nous cette même Divinité indivisible, à l'oeuvre dans la nature, et nous nous rendons compte que si le monde extérieur s'écroulait, l'un de nous serait capable de le réédifier, car les montagnes et les fleuves, les arbres et les feuilles, les racines et les fleurs, tout ce qui est dans la nature est prééexistant en nous, naît de notre âme dont l'essence est éternité et nous reste inconnue ; mais elle se révèle à nous le plus souvent comme force d'amour et de création.
Ce Pistorius lui avait joué "la passacaille" de Buxtehude.. L'un d'entre vous connaît-il ce morceau ?
Au peu d'expériences que j'avais faites jusqu'à présent sur le chemin de moi-même, s'ajoutua celle-ci : la contemplation des formes étranges, confuses, irrationnelles de la nature fait naître en nous le sentiment de l'harmonie qui existe entre notre âme et la volonté qui laissa ces formes se créer. Bientôt, nous sommes tentés de les prendre pour nos propres caprices, pour nos propres créations. Nous voyons s'effacer et disparaître les limites qui nous séparent de la nature, et nous parvenons alors à l'état dans lequel nous ne savons plus si les images imprimées sur notre rétine proviennent d'impressions extérieures ou intérieures. C'est alors que nous découvrons, le plus facilement et le plus simplement, combien nous sommes créateurs, combien notre âme participe à la création perpétuelle de l'univers. Bien plus, nous sentons que s'exprime en nous cette même Divinité indivisible, à l'oeuvre dans la nature, et nous nous rendons compte que si le monde extérieur s'écroulait, l'un de nous serait capable de le réédifier, car les montagnes et les fleuves, les arbres et les feuilles, les racines et les fleurs, tout ce qui est dans la nature est prééexistant en nous, naît de notre âme dont l'essence est éternité et nous reste inconnue ; mais elle se révèle à nous le plus souvent comme force d'amour et de création.
Ce Pistorius lui avait joué "la passacaille" de Buxtehude.. L'un d'entre vous connaît-il ce morceau ?
Oui je crois voila la partition JF
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- Rubato
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Ondine (*)
Je croyais entendre
Une vague harmonie enchanter mon sommeil.
Et près de toi s'épandre un murmure pareil
Aux chants entrecoupés d'une voix triste et tendre.
Ch. Brugnot. Les deux génies
-"Ecoute !-Ecoute !- C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air.
-Ecoute ! - Ecoute ! - Mon père bat l'eau coassante d'une branche d'aulne verte, et mes soeurs caressent de leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne."
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt, pour être l'époux d'une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelque larmes, poussa un éclat de rire, et s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.[/b]
Je croyais entendre
Une vague harmonie enchanter mon sommeil.
Et près de toi s'épandre un murmure pareil
Aux chants entrecoupés d'une voix triste et tendre.
Ch. Brugnot. Les deux génies
-"Ecoute !-Ecoute !- C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air.
-Ecoute ! - Ecoute ! - Mon père bat l'eau coassante d'une branche d'aulne verte, et mes soeurs caressent de leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne."
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt, pour être l'époux d'une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelque larmes, poussa un éclat de rire, et s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.[/b]
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
Franz Liszt.
Une petite contribution, histoire de faire remonter le post.
http://www.youtube.com/watch?v=4aOw0sU24Ho
C'est pas un texte, mais c'est presque comme si.
En "hommage" a ce grand amateur de poesie qu'etait Liszt.
http://www.youtube.com/watch?v=4aOw0sU24Ho
C'est pas un texte, mais c'est presque comme si.
En "hommage" a ce grand amateur de poesie qu'etait Liszt.
- Rubato
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J'a i un très beau texte de Thomas Mann sur Chopin dans une nouvelle qui s'appelle Tristan.
Le texte est assez long (et mon ordinateur me cause des soucis actuellement) La nouvelle parle du dilemne de Gabrielle Bokhof : vivre en étouffant ses dons d'artiste ou "mourir de musique". Je vais essayer de le mettre dans la soirée.
Très beau le Sospiro.
A propos d'Earl Wild, j'étais tombé sur cette page il y a quelque temps.
http://www.abeilleinfo.com/dossiers/dos ... 20Classics
Le texte est assez long (et mon ordinateur me cause des soucis actuellement) La nouvelle parle du dilemne de Gabrielle Bokhof : vivre en étouffant ses dons d'artiste ou "mourir de musique". Je vais essayer de le mettre dans la soirée.

Très beau le Sospiro.
A propos d'Earl Wild, j'étais tombé sur cette page il y a quelque temps.
http://www.abeilleinfo.com/dossiers/dos ... 20Classics
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
Franz Liszt.
Schumann, le compositeur de la nuit, oui... Pourtant, elle fait peur, parfois, la nuit.
La tombée du jour, Michel Schneider.
Le soir est un "intermezzo". Le nuit se fait attendre, le jour n'est déjà plus. C'est l'heure où les papillons meurent. Mais les soirs schumaniens sont rarement de vrais soirs, des instants où tout décline doucement, non pour sombrer, mais sous le poids du jour accompli, comme tombe un fruit. Ce sont des crépuscules indécis, qui appellent une nuit tardant à venir, blanche, ennemie du voyageur. La nuit de Hölderlin, qui n'est que l'excès de jour :
Tel mon bonheur, mon chant. Veux-tu plonger, heureux
Dans le soir rouge ? Il a fui, et la terre est froide.
Et l'oiseau de la nuit devant tes yeux
Alarmant, froue.
Le plus beau livre ecrit sur Schumann.
La tombée du jour, Michel Schneider.
Le soir est un "intermezzo". Le nuit se fait attendre, le jour n'est déjà plus. C'est l'heure où les papillons meurent. Mais les soirs schumaniens sont rarement de vrais soirs, des instants où tout décline doucement, non pour sombrer, mais sous le poids du jour accompli, comme tombe un fruit. Ce sont des crépuscules indécis, qui appellent une nuit tardant à venir, blanche, ennemie du voyageur. La nuit de Hölderlin, qui n'est que l'excès de jour :
Tel mon bonheur, mon chant. Veux-tu plonger, heureux
Dans le soir rouge ? Il a fui, et la terre est froide.
Et l'oiseau de la nuit devant tes yeux
Alarmant, froue.
Le plus beau livre ecrit sur Schumann.
Non pas pour vous faire enrager...
Horowitz et mon père, ROMAN d'Alexis Salatko.
De son côté, Horowitz jouait des octaves plus vite que tout le monde. Il allait devenir une sorte de génial lévrier que l'on ferait courir aux quatre coins du continent nord-américain. A ce moment, il sait très bien que ce qu'on lui demande chaque soir n'a que peu de rapport avec la musique, que c'est du cirque, un numéro de barnum qui va finir par le perdre. Déjà certains critiques lui reprochent d'avoir vendu son âme au diable pour satisfaire un public uniquement avide de pyrotechnie sonore. Mais a-t-il vraiment le choix ? Un concert raté ou à demi réussi le met hors de lui. Il se prend la tête entre les mains. Il crève de trouille à la seule pensée de décevoir l'Amérique. On va le renvoyer d'où il vient et il va devoir rejouer pour du salami et, s'il refuse,on l'expédiera en Sibérie comme son père qui croupit dans un goulag, et ses doigts éclateront sous l'effet du gel. Malgré sa gloire et son argent, il n'est pas heureux. Moi, j'ai choisi de vivre dans le silence, ce silence qui est au coeur de la musique, et je ne regrette rien.
Je crois que ça ne va pas plaire aux puristes... Dans ce cas, ne lisez pas ce livre, toute la fiction est dans le même genre.
L'histoire d'un monsieur qui a fait ses études dans le même conservatoire que Gorowitz, ils faisiaent des concours de vitesse ensemble. Puis, les guerres les ont séparés, un a fait sa brillante carrière, puis est parti aux USA, l'autre, s'est marié en france, a travaillé à l'usine... Sa maman essaye de le remettre au piano en le provoquant avec la réussite d'Horowitz, petit à petit, il refait la course au piano avec les 78 tours...
C'est pas un roman inoubliable, mais il se lit très vite, on s'accroche, parfois on ri bien...
Mais c'est clair qu'Horowitz n'est pas présenté sous son meilleur jour. Normal, c'est "l'ennemi" du héros du livre.
Horowitz et mon père, ROMAN d'Alexis Salatko.
De son côté, Horowitz jouait des octaves plus vite que tout le monde. Il allait devenir une sorte de génial lévrier que l'on ferait courir aux quatre coins du continent nord-américain. A ce moment, il sait très bien que ce qu'on lui demande chaque soir n'a que peu de rapport avec la musique, que c'est du cirque, un numéro de barnum qui va finir par le perdre. Déjà certains critiques lui reprochent d'avoir vendu son âme au diable pour satisfaire un public uniquement avide de pyrotechnie sonore. Mais a-t-il vraiment le choix ? Un concert raté ou à demi réussi le met hors de lui. Il se prend la tête entre les mains. Il crève de trouille à la seule pensée de décevoir l'Amérique. On va le renvoyer d'où il vient et il va devoir rejouer pour du salami et, s'il refuse,on l'expédiera en Sibérie comme son père qui croupit dans un goulag, et ses doigts éclateront sous l'effet du gel. Malgré sa gloire et son argent, il n'est pas heureux. Moi, j'ai choisi de vivre dans le silence, ce silence qui est au coeur de la musique, et je ne regrette rien.
Je crois que ça ne va pas plaire aux puristes... Dans ce cas, ne lisez pas ce livre, toute la fiction est dans le même genre.
L'histoire d'un monsieur qui a fait ses études dans le même conservatoire que Gorowitz, ils faisiaent des concours de vitesse ensemble. Puis, les guerres les ont séparés, un a fait sa brillante carrière, puis est parti aux USA, l'autre, s'est marié en france, a travaillé à l'usine... Sa maman essaye de le remettre au piano en le provoquant avec la réussite d'Horowitz, petit à petit, il refait la course au piano avec les 78 tours...
C'est pas un roman inoubliable, mais il se lit très vite, on s'accroche, parfois on ri bien...
Mais c'est clair qu'Horowitz n'est pas présenté sous son meilleur jour. Normal, c'est "l'ennemi" du héros du livre.
