Bonjour...j'ai une question sur la ballade de Brahms op10. Il y a un tiret de liaison qui indiquerait de lier les accords mais il y a aussi un point sous les notes...ce qui me parait contradictoire. De plus la main gauche joue un écart conséquent difficile à négocier sans pédale. Ce qui brouille pes mal les choses. J'ai regardé Yuja Wang dont on voit bien les mains sur le passage, elle ne tient pas le Sib à la main gauche, donc utilise la pédale..du coup que deviennent les points? A l'audition, je n'entends pas de grande différence.
Il y a ces points et liaisons pareil au début de la Sonate Op. 27 No.1 de Beethoven. Toutes les méthodes disent qu' on doit faire qqchose intermédaire entre piqué et lié. Je crois qu'à notre époque tout le monde met de la pédale.
Modifié en dernier par Jean-Pierre Coulon le ven. 19 juil., 2024 13:35, modifié 1 fois.
Dans l'Universal Edition c'est p.5 (marquée p.3), Ballade No. 1, 1er syst, mes. 3. L' UE dit de mettre de la pédale. Il faut que je regarde les éditions plus anciennes.
Les notes sont portées. Rapport avec le chant
. . . En gros un legato avec une micro césure.
C'est un geste technique au piano. Difficile a expliquer a voir ou à ressentir.
Au violon par exemple on joue les deux notes dans le même coup d'archet.
Dans ce cas précis c'est le déplacement la difficulté. Ne pas séparrer la deuxième et la trousième.
Faire tout légato et ensuite travailler le portamento.
Merci pour vos réponses, mais j'avoue avoir écouté Michelangeli, Lisitsa et Rubinstein pour ce qui est dispo sur youtube et je n'entends rien de flagrant...Je dirais que j'imagine la nuance mais sachant que l'indication est "pesante" dans un "sempre ff" et que la pédale est quasi obligatoire dans tout le passage, ça me parait donc plus relever de la nuance d'interprétation que du strict solfège...donc "moins pesante que le reste...(si on y arrive... )". Le climax de la ballade n'est pas trop dur pour les doigts mais la fluidité du discours c'est une autre histoire, ces micro-nuances sont peut-être la clef.
Si tu arrive à jouer bien légato la phrase avec le poids sur les 5 et 4 doigts c'est parfait. Ce ne sont pas les accords enchainés mais un accompagnement . Le solo est au soprano et a la basse. Contrechant
Ce n'est plus du solfège c'est de la musique
Ce n'est pas du piano c'est un orchestre et tu es le chef de tes doigts qui sont les instruments
Une des façons de comprendre la chose c'est que l'indication de staccato est une question de vitesse d'enfoncement de la touche (mais pas forcément de relève de la touche et c'est ça qui est important).
En gros dans un legato standard on va avoir une attaque sur la première note du legato et ensuite on va lisser au maximum les attaques pendent la liaison pour donner l'impression d'une seule ligne. Ici le staccato invite à redonner un peu plus de vitesse d'attaque ce qui va casser l'effet de legato puisque qu'on va entendre les transitions entre les notes mais on ne veut pas d'un staccato complet où en plus d'enfoncer vite on relève aussi vite.
Pour le dire en très résumé il y a un peu un effet, enfoncer vite et remonter lentement pour garder quand même la ligne entre les notes. Tu peux essayer de chercher dans cette direction. Mais vraiment l'idée de penser que quand il y a un point sur une note ça se traduit juste par enfoncer la touche plus vite ça m'avait pas mal débloqué la lecture de certains phrasés. Mais après il y a beaucoup de façon d'enfoncer plus vite (avec le doigt, le poignet, les deux ...)
Oui, merci, je m'aperçoit que j'aurais du réfléchir un peu. En fait j'avais commencé cette ballade il y a pas mal de temps et mise en sommeil car je n'arrivais pas à grand chose de convainquant dans la partie centrale. Je l'ai reprise en travaillant directement cette partie laissant le début de côté...j'aurais du tourner la page et chercher à comprendre!!. Cette "figure de rythme", (je ne trouve pas mieux), est présente dès le début et se répète, c'est un peu une des signatures de cette ballade. Ce que tu dis est tout à fait cohérent. Au commencement, à un tempo mesuré en pp, on peut parfaitement (enfin moi..peut-être pas parfaitement) faire sentir cette nuance. Brahms reprend cette figure dans les phrases qui évoquent le début, cette fois en ff et dans un mouvement nettement plus vif...il y a une unité thématique et mélodique. Après, si je comprends bien l'intention intellectuelle, c'est beaucoup plus difficile à faire sentir, et à entendre, dans cette partie là, où la pédale est tenue, surtout, comme je l'ai fait, en se focalisant sur UNE mesure d'un mouvement musical qui doit se juger dans son ensemble et faire sentir sa parenté avec le début de la pièce...