Il y a quand même quelque chose qui me préoccupe...
Oui, travailler un morceau juste un peu au dessus de son niveau, je le conçois, et je suis d'accord que cela peut faire progresser. Mais progresser comment? Tout cela est bien vague, il faudrait savoir de quoi on parle, si c'est de la technique pure, de la musicalité, un travail sur le toucher.... ou tout simplement un concours de vitesse?
J'avoue que je saisis mal.
Exemple au hasard : supposons que quelqu'un travaille le Rêve d'Amour de Liszt, et supposons encore que ce quelqu'un estime que ce morceau soit juste de son niveau.
Dans ce morceau, il y a des tas de difficultés pour bien le jouer, surtout au niveau du toucher et de la souplesse, en dépit de tous les autres problèmes techniques qu'il soulève.
Supposons maintenant que ce même quelqu'un veuille travailler La Campanella de Liszt pour progresser. Pourra-t'il mieux jouer son Rêve d'Amour? Bin, j'en suis pas convaincu.
(Bon, l'exemple est extrême sans être aberrant, mais c'est pour illustrer).
Progresser ne veut pas forcément dire jouer toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus brillant. Enfin, ce n'est pas ma conception du piano.
C'est pourquoi je rejoins tout à fait ce que dit Appassionata : les progrès se font petit à petit, même sur les morceaux qu'on croit être de son niveau...
Je ne veux pas paraître sévère ou borné, mais pour progresser, il ne faut rien forcer. On peut très bien progresser sur un morceau qui nous paraît être de son niveau. La musique, ce n'est pas de la vitesse et de l'agilité à tout prix.
Après, on peut se faire plaisir en pianotant des trucs, oui, mais c'est un autre sujet.
Maintenant pour ce qui me concerne, je devrais travailler l'étude 4 op.10 de Chopin, la Bourrée Fantasque de Chabrier, les Jeux d'Eau de la Villa d'Este. On m'a dit que ces morceaux, j'étais capable de les jouer et me feraient certainement progresser. Dans une certaine mesure oui, mais je ne suis pas sûr que je jouerai mieux la 1ère Ballade de Chopin pour autant.