Coucou Martipilami, *
Alors, j'ai écouté 3 fois ton Prélude (sans regarder la vidéo, pour être plus focalisée sur la musique).
3 fois parce que c'est vraiment beau à écouter, tout simplement. Je trouve que ce que tu "dis" est très profond. Ne manquent plus que l'assurance, la légèreté de la m.g., davantage de souplesse dans le geste, de lâcher-prise aussi, et certaines respirations dont t'a parlé André Quesne, mais à mon sens tu y a mis une vérité, quelque chose de très authentique, un son doux et soyeux (et ce n'est pas dû qu'à ton piano, qui certes transcende ton jeu, le toucher n'est jamais dur).
A mon avis, tu devrais le mettre de côté, le rejouer de temps en temps, et au fil des progrès acquis avec le temps, le recul t'apportera aussi un nouvel éclairage. Tu vas le malaxer, le mâcher, le digérer, le reprendre, le redécouvrir aussi, varier l'interprétation, au gré de ton humeur et des événements que tu vas vivre à côté, et tu ne t'en lasseras jamais. Il sera tien, de plus en plus. Et pourtant ce sera la terre de Chopin que tu visiteras chaque fois avec de plus en plus de bonheur. C'est infini. C'est magique. C'est le plaisir d'arriver à ce stade du travail d'un morceau : l'étape finale est ouverte, elle ne se clôt jamais. Elle ne s'arrête que lorsqu'on arrête de jouer...
C'est exactement ce que je fais avec ce Prélude 15 ainsi que le 6.
Par ex sur l'enregistrement que j'avais fait je ne sais plus quand, je ne savais pas du tout réaliser les contrechants des mesures qui précèdent le retour au thème initial. Maintenant je commence à y arriver mais ce n'est pas net, loin d'être ciselé et évident. Un jour (plus ou moins lointain) ce le sera, quand j'aurai réussi à varier le poids des doigts en jouant des accords piano. Et de même pour le legato sans pédale des notes m.d. qui suivent (je suis aussi d'avis que ça a plus de luminosité et de pureté sans aucune pédale), techniquement, ça ne vient pas tout seul.
Quel(s) autre(s) morceaux travailleras-tu bientôt ? Ah oui c'est vrai, j'oubliais, il y a le Debussy.
