Re: Fil de Spianissimo (Scriabine - Poème Opus 32 n°1)

[Spianissimo]

J'ai beaucoup aimé, il y a quelque chose qui s'étire à l'infini, on décroche, on se laisse aller, et après ces longues pauses avant chaque reprise/suite du thème on se surprend à se dire, encore... quand ça s'arrête. Réellement hypnotisant, d'une douceur rêveuse lointaine. Tu es vraiment dans l'interprétation, la musique respire et j'envie le fait que tu ne sembles avoir aucune "barrière" entre ton jeu et ton intériorité, je veux dire, que le fait de t'enregistrer, ce trac ou cette sensation de ne pas jouer pareil que quand on ne s'enregistre pas, ne vienne pas altérer ce fil qui te relie en profondeur à la musique. Merci pour cette très belle et délicate valse lente.
Bientôt la Valse oubliée de Liszt ?

Merci beaucoup de ton retour Elena, il est vrai que je fais des enregistrements vidéo depuis 15 ans maintenant, et même si on oublie pas la caméra, on s'y habitue. J'ai ma technique, à savoir que je ne me dis pas : "tiens, je vais m'enregistrer....", je me dis plutôt, "j'appuie sur on, je laisse tourner et je joue ... on verra bien ce qu'on peut en tirer..." un moyen d'évacuer la pression sans doute.

[Spianissimo]

Merci Nick; Ninoff et Beemahl, content de vous faire découvrir et redécouvrir cette petite partition oubliée, mais j'ai l'impression que de plus en plus de jeunes pianistes concertistes ont envie de faire redécouvrir ces "opus posthumes" de Chopin, comme cette pianiste qui l'interprète ici avec une infinie délicatesse (et qu'on a déjà vu sur le forum avec le nocturne opus 48 n°1) :

[elenajalan]

Merci pour ce conseil et cette interprétation délicatissimo de Leonora Armellini que j'avais bcp appréciée comme candidate au CC.

[EusebiusLesage]

Ah ! Je me souviens bien de cette valse, j'avais acheté (enfin fait acheter à mes parents à l'époque) le recueil des valses de Chopin quand j'étais en 2ème année de piano et c'était une des seules que je pouvais déchiffrer à l'époque forcément, même si je faisais quand même probablement n'importe quoi
En tout cas c'est plutôt bien interprété de ta part, on voit que tu cherches à bien conduire tes lignes en souplesse avec de la conduite de poignet.

Je ne sais pas si tu as l'intention de mener le morceau plus loin, veux-tu quelques pistes d'amélioration ou tu ne comptes pas y revenir ?

[Spianissimo]

Merci Elena et Eusebius.

Je ne sais pas si tu as l'intention de mener le morceau plus loin, veux-tu quelques pistes d'amélioration ou tu ne comptes pas y revenir ?

Même si je ne le dis pas forcément, je suis toujours en attente de retours constructifs, donc, si tu en as le temps et l'envie, je veux bien d'autant que je me suis rendu compte que la première note du morceau est passée à la trappe lors du montage, je la réenregistrerai sans doute du coup.

[Spianissimo]

Connu pour ses compositions au cinéma, et notamment son association avec Fellini et Coppola, Nino Rota a beaucoup composé en dehors de ce cadre (Concertos, symphonies, opéras, ballets, musique de chambre, oeuvres pour piano...). Il était aussi professeur et pédagogue. Voici donc un extrait de ses Sette Pezzi per Bambini avec cette petite Cantilena.

[EusebiusLesage]

Même si je ne le dis pas forcément, je suis toujours en attente de retours constructifs, donc, si tu en as le temps et l'envie, je veux bien d'autant que je me suis rendu compte que la première note du morceau est passée à la trappe lors du montage, je la réenregistrerai sans doute du coup.

Ok alors en rapide : tu peux gagner en qualité d'interprétation en cherchant plus le caractère sostenuto d'un côté (typiquement en cherchant des positions de poignet plus basses pour un son plus ancré, mais tout en gardant la souplesse que tu as qui est plutôt bonne mais c'est un peu trop "aérien" comme geste), la vidéo que tu as postée est un bon exemple regarde la position de poignet bas sur la main droite dès le début.
Et d'un autre en gagnant en précision sur le texte en particulier les phrasés : corrections des inégalités de volume, diminuer les trous entre les notes répétées dans les legato etc.
Si je prends uniquement la première phrase qui doit être legato du 1er sib jusqu'au lab mes. 2 voilà ce que j'entends : faux appui sur le 1er sol (ça peut être dû au fade in de l'enregistrement qui accentue l’impression que le sol est plus fort mais indépendamment du volume ça peut déjà être plus legato je pense), ensuite faux appui sur le do en haut puis trou d'air entre les deux sib répétés du coup on a un effet de temps trop marqués sur cette première mesure dans la main droite.

Après je sens que tu as bien vu les lignes de legato à réaliser parce que tu fais bien les désinence de fin de phrase sur les blanche-noire et la séparation avec la ligne suivante, mais il faut juste un tout petit mieux doser le lien en volume entre les deux, là on entend assez systématiquement un accent au début de phrase, donc soit tu diminues trop ta désinence soit tu repars trop fort mais en tout cas il faut trouver un moyen d'être plus homogène surtout que c'est à chaque fois une 7ème de dominante qui descend sur la tierce tonique suivante donc même s'il faut relancer le phrasé comme écrit il faut maintenir la continuité de ce mouvement obligé. Là encore la vidéo que tu proposes le fait très bien, on sent à la fois la fin de phrase et le départ de la nouvelle sans qu'il y ait de saut de volume.

Dans la deuxième partie il manque la voix du haut, il faut la conduire quand elle est écrite.

Souvent tes mains ne sont pas ensembles dans cette partie, contrôle bien que les notes qui doivent sonner ensemble on a des effets de basses décalées.
Tu dois avoir un problème de doigté à gauche dans le sol do ré mib, on n'a pas le legato entre ré et mib les deux fois et je ne vois aucune raison technique qui bloque ici donc je suppose que tu mets un doigtés qui ne marche pas pour lier et qui en plus te fais légèrement précipiter ré-mib.

Voilà bonne continuation.

[Nick Borderline]

Connu pour ses compositions au cinéma, et notamment son association avec Fellini et Coppola, Nino Rota a beaucoup composé en dehors de ce cadre (Concertos, symphonies, opéras, ballets, musique de chambre, oeuvres pour piano...).

J'aime beaucoup @Spianissimo, merci pour cette nouvelle découverte...

[Ninoff]

Connu pour ses compositions au cinéma, et notamment son association avec Fellini et Coppola, Nino Rota a beaucoup composé en dehors de ce cadre (Concertos, symphonies, opéras, ballets, musique de chambre, oeuvres pour piano...). Il était aussi professeur et pédagogue. Voici donc un extrait de ses Sette Pezzi per Bambini avec cette petite Cantilena.

Oui un sacré compositeur, merci de ce rappel, tu apportes incessamment sur ce forum et je t’en remercie

[Spianissimo]

Ok alors en rapide : tu peux gagner en qualité d'interprétation en cherchant plus le caractère sostenuto d'un côté (typiquement en cherchant des positions de poignet plus basses pour un son plus ancré, mais tout en gardant la souplesse que tu as qui est plutôt bonne mais c'est un peu trop "aérien" comme geste), la vidéo que tu as postée est un bon exemple regarde la position de poignet bas sur la main droite dès le début.
Et d'un autre en gagnant en précision sur le texte en particulier les phrasés : corrections des inégalités de volume, diminuer les trous entre les notes répétées dans les legato etc.
Si je prends uniquement la première phrase qui doit être legato du 1er sib jusqu'au lab mes. 2 voilà ce que j'entends : faux appui sur le 1er sol (ça peut être dû au fade in de l'enregistrement qui accentue l’impression que le sol est plus fort mais indépendamment du volume ça peut déjà être plus legato je pense), ensuite faux appui sur le do en haut puis trou d'air entre les deux sib répétés du coup on a un effet de temps trop marqués sur cette première mesure dans la main droite.

Après je sens que tu as bien vu les lignes de legato à réaliser parce que tu fais bien les désinence de fin de phrase sur les blanche-noire et la séparation avec la ligne suivante, mais il faut juste un tout petit mieux doser le lien en volume entre les deux, là on entend assez systématiquement un accent au début de phrase, donc soit tu diminues trop ta désinence soit tu repars trop fort mais en tout cas il faut trouver un moyen d'être plus homogène surtout que c'est à chaque fois une 7ème de dominante qui descend sur la tierce tonique suivante donc même s'il faut relancer le phrasé comme écrit il faut maintenir la continuité de ce mouvement obligé. Là encore la vidéo que tu proposes le fait très bien, on sent à la fois la fin de phrase et le départ de la nouvelle sans qu'il y ait de saut de volume.

Dans la deuxième partie il manque la voix du haut, il faut la conduire quand elle est écrite.

Souvent tes mains ne sont pas ensembles dans cette partie, contrôle bien que les notes qui doivent sonner ensemble on a des effets de basses décalées.
Tu dois avoir un problème de doigté à gauche dans le sol do ré mib, on n'a pas le legato entre ré et mib les deux fois et je ne vois aucune raison technique qui bloque ici donc je suppose que tu mets un doigtés qui ne marche pas pour lier et qui en plus te fais légèrement précipiter ré-mib.

Voilà bonne continuation.

Merci Eusebius, j'essaierai de mettre en pratique ces précieux conseils en refaisant un enregisrement très bientôt.

[Spianissimo]

Merci Nick et Ninoff pour votre écoute sur cette petite pièce.

[Spianissimo]

Je continue avec les opus posthumes de Chopin, et ce nocturne n°21.

[Martipilami]

Je découvre Nino Rota, ça me plaît beaucoup, bravo

Et Bravo également pour ce Nocturne 21.

Je suis impressionnée de voir toutes ces pièces que tu joues.
Quel travail !

[elenajalan]

Je suis totalement époustouflée et sous le charme de ton Nocturne !!! Que c'est beau, on dirait même que le timbre de ton piano était fait pour lui mais c'est ton toucher qui l'a transcendé. Et très beau tableau crépusculaire à la fin (il est de qui stp ?)

[Numa]

Tiens je le connaissais pas ce nocturne, merci pour la découverte !

[Spianissimo]

Merci beaucoup Martipilami, Elena, et Numa, content que ça vous ai plu et content de te le faire découvrir Numa.

@ Elena, le tableau est d'un peintre russe d'origine arménienne : Ivan Aivazovsky (ce tableau intitulé nuit de clair de lune a été peint en 1849, année de la mort de Chopin...).

[quazart]

Merci Spiani pour ces jolis moments de détente !!
Tu est parfaitement à l'aise avec ton piano maintenant, il rend bien la douceur de ton toucher

[Ninoff]

Je continue avec les opus posthumes de Chopin, et ce nocturne n°21.

Comme le dit Elena, le piano se lie d’amitié avec ce nocturne, un joli moment

[Chtilli]

Belle délicatesse sur ce nocturne, bravo Spianissimo

[fritz]

Je ne crois pas l'avoir déjà entendu non plus celui-ci, bravo