Chaque compositeur a ses lubies en matière d'écriture, certains auraient simplement écrit une blanche sans indication de pédale, je pense qu'ici les silences indiquent que l'on est autorisé à lâcher la basse sans pour autant lâcher la pédale (d'ailleurs le signe indiquant le lâcher de pédale est présent en fin de mesure)
C’est quoi? On ne voit pas la troisieme ligne mais s’il y a encore la basse alors l main gauche n’a pas l’air tres friendly
Je pense que c’est juste une formalité d’écriture pour distinguer la fonction de la basse et de l guirlande. La basse donne l’harmonie la guirlande donne l’accompagnement. Deux plans sonores, les soupirs permettent d’identifier « deux voix » meme si ce ne sont pas des voix
Il faut garder la pedale et si clest a deux mains ne pas garder la basse enfoncée mg, si c’est a une main j’imagine que vous n’avez pas le choix
D’ailleurs : des voies, des voix ou des vois? J’en perds mon francais dans cette vieille Zurich
Une des clés pour comprendre et interpréter ce type d'écriture c'est qu'il faut sortir de l'idée que seule la durée du son entendu serait pertinente.
Il est parfaitement sensé par exemple d'écrire un piqué sur une note alors qu'il y a de la pédale. Le piqué est une indication de vitesse d'attaque, la pédale est un outil pour contrôler la résonance du son, ce sont deux paramètres indépendants, on peut chercher une attaque lente avec peu de résonance ou une attaque rapide avec beaucoup de résonance etc. la question de la durée du son n'a rien à voir avec ça.
Il faut toujours garder en tête qu'on a 3 paramètres primordiaux à gérer sur chaque note : comment on attaque le son, comment on le soutient (au piano ça se limite souvent à combien de temps on garde la touche mais sur un instrument à vent ou à cordes il faut gérer l'évolution dans la durée mais au piano on peut faire des effets d'évolution de son en jouant sur la résonance avec la pédale justement) et enfin comment on sort du son.
Et tout ça c'est une question de geste, l'idée c'est d'essayer de comprendre le geste voulu par le compositeur ou en tout cas un geste qui reflète l'écriture qu'il a choisie. Clairement je ne ferai pas le même geste de main gauche si on avait une blanche pointée à la place de la croche.
Le fait qu'on ait une croche seulement me fait pencher vers un geste de ce type :
_J'enfonce ma main dans le clavier sur la croche avec un geste souple et pas trop rapide (il n'y a pas de piqué sur la croche donc on ne va pas chercher une grande vitesse d'attaque)
_je remonte mon poignet et je quitte le son en avançant un peu ma main vers le couvercle, j'utilise ce geste d'avancement pour entraîner ma main droite dans un mouvement qui lance les doubles.
_Je ne fige pas ma main gauche et j'essaye de créer une sorte de mouvement de boucle avec mon poignet pour retomber sur la basse suivante et refaire le même geste tant que la formule s'y prête.
Si on avait eu des blanches pointées à la basse j'aurai enfoncé la touche et gardé un poignet bas en dessous du clavier et j'aurai tenu la note jusqu'au bout et fait un petit mouvement de rotation pour transitionner sur la basse suivante avec à nouveau le poignet vers le bas.
Merci Blyssou et Eusébius pour ces explications claires et d’une utilité indéniable !
blyssou a écrit : lun. 14 août, 2023 23:36
…
D’ailleurs : des voies, des voix ou des vois? J’en perds mon francais dans cette vieille Zurich
Des voix
EusebiusLesage a écrit : mar. 15 août, 2023 0:43
… j'aurai tenu la note jusqu'au bout et fait un petit mouvement de rotation pour transitionner sur la basse suivante avec à nouveau le poignet vers le bas.
Transiter ?
Lorsque les sièges basculent, les fondements s'affaissent.
blyssou a écrit : lun. 14 août, 2023 23:36
C’est quoi? On ne voit pas la troisieme ligne mais s’il y a encore la basse alors l main gauche n’a pas l’air tres friendly
C'est une romance sans parole de Mendelssohn
Comme l'a dit Eusebius, c'est une question de geste, d'intention.
A noter que sauf erreur les signes de pédale, comme souvent, ne viennent pas du compositeur.
