roulroul2 a écrit : ven. 04 août, 2023 11:10
flober, le chemin / c'est un vagabondage parmi les notes. Comment tu fais pour jouer des morceaux aussi lents, sobres, et captivants à la fois ? C'est le travail, l'inspiration, le talent, j'imagine. il y a des intonations jazz, et des variations, on ne s'ennuie jamais ! Vers 5", le chemin , deviens tout à coup, moins sur, à cause de brigands, plus tortueux...C'est varié, c'est beau.
Merci roulroul2 pour tes bons mots, ils sont réconfortant.
J'écoute beaucoup de jazz mais aussi beaucoup de musique indienne Hindustani, dans la quelle il y a une belle place a l'improvisation modale et ou l'espace et la profondeur spirituelle jouent un grand role (par ex
Hariprassad Chaurasia).
Je suis frappé quand j'entends un musicien, quel que soit son paysage, comme je peux etre captivé ou pas, dés la première seconde.
Pour essayer de répondre à Comment je fais ?
Il faut jouer, s'enregistrer, essayer de corriger ce qui déplait le plus.
Cultiver une pulsation intérieur solide est probablement le plus important.
Mais aussi développer son oreille, etre attentif a son propre son, ne pas le dénigrer.
En temps réel, se débarasser des pensées qui voudrait contrôler ce qui se passe, juger, car ce sont des freins a l'expression et plus, des rouages rouillés qui perturbe la machine.
Laisser son intuition prendre le controle du corps.
L'apprentissage est un processus long, jamais fini, plein d'incertitudes, de déceptions.
Avec un peu d'expériences on se rend compte que la perception sur le moment peut etre trompeuse.
L'aptitude a improviser et le ressenti peuvent ne pas etre en osmose, différent selon les jours ou meme les heures.
Donc il faut ne pas s'inquiéter, faire son truc, etre joueur et probablement, tout ira bien.
Et puis il faut savoir que beaucoup de musiciens pro comme John Scofield, par exemple, un des grand novateur improvisateur, déteste s'écouter, n'est jamais satisfait, au fond, c'est peut etre une force.
Bravo à tous. Pour conclure, les accents un peu jazzy sont peut être la clé, en tous cas une des clés pour improviser.
Pour moi ce n'est pas Jazzy, le jazz n'est pas un style, plutot un point de vue.
Et quoi de commun entre
Jelly Roll Morton,
Bud Powell et
Herbie Hancock, ... ?
Pour compléter l'excellent exposé de Christof, J'ajouterai qu'Il y a deux ages dans l'apprentissage du jazz :
Les pionniers jouaient uniquement d'oreille, en ecoutant et reproduisant les maitres.
Louis Armstrong témoigne comme le concept meme de gamme n'est pas utilisé a son époque.
Ensuite, apres 1940, la "révolution bebop" a complexifie, codifie et apporte une forte dose conceptuelle, qui fait qu'on ne peut pas jouer sans avoir fait un certain travail, en plus du travail de copie :
Utiliser des concepts d'harmonisation ou d'improvisation diverses, la tonalité, les chromatismes, les notes cibles, les arpeges, etre dedans ou dehors, la réharmonisation, la "super-imposition"...
Les concepts sont infinis... et pourtant sur le moment il faut se laisser aller, oublier tout (si possible) pour avoir une attitude sensitive et pas intelectuelle.
C'est certain que son apprentissage cultive la vivacité d'esprit.
... pas si facile quand Mr Coltrane t'as donné la suite d'accord de
Giant Step quelques minutes avant, 1, 2, 3, 4, ... un tempo de 295 sur une suite d'accord novatrice ... je dis ça pour l'éminent Tommy Flanagan qui était au piano et qui certainement n'était pas des plus a l'aise a ce moment.