Le principe est le suivant : les notes sont détachées (lourées, ou portando) partout, sauf pour les notes rapides (double-croches ou croches, selon le tempo).
Mais il ne faut pas faire de caricature : on peut aussi trouver, par exemple, pour certains passages, 2 notes liées suivies de 2 notes non liées pour donner une rythmique et un phrasé particuliers, ce qu'on observe dans le répertoire français et italien, plus léger que le répertoire germanique.
De même que dans l'écriture de type choral, les accords peuvent être liés avec les notes tenues.
Le répertoire pour orgue est typique : naguère on jouait tout lié, pédale comprise, jusqu'à ce que le phrasé change vers les années cinquante/soixante avec un retour aux sources.
Mais on l'observe aussi dans les orchestres : écoutez un disque des Concertos de Bach des années 50 avec les mêmes morceaux à partir des années 80, cela n'a plus rien à voir !
Le vieux legato poussiéreux apportait beaucoup de lourdeur dans les interprétations, c'est devenu obsolète, et tant mieux !
Ce qui ne signifie pas de caricaturer un « style baroque » réinventé, cf Gould et le style « machine à écrire ».
Personnellement, je trouve que la pédale forte au piano, pour tout le répertoire baroque, est complètement inutile.
Ensuite, chacun fait bien ce qu'il veut avec son piano, surtout que le piano n'a pas été conçu pour ce répertoire, et surtout inversement

Le phrasé baroque est issu des caractéristiques des instruments de l'époque, par conséquent réinterpréter en changeant le phrasé d'origine pour le piano ne me choque pas outre mesure, même si la pédale me gêne plus qu'autre chose.
Richter, Schiff, sont des exemples de sobriété au piano, on pourrait citer d'autres interprètes concernant d'autres instruments.
Juste mon opinion, à nouveau

