Doigtez-vous vos partitions, toujours comme avant?

[Carla Rocío]

Une réflexion qui m’est venue en reprenant un très vieil Albeniz où j’avais noté exactement 0,2 doigtés

À l’époque j’avais le temps de répéter assez pour intégrer naturellement les doigtés sans les noter.
Mais aujourd’hui c’est plus le cas et du coup je note de plus en plus dès le déchiffrage pour gagner du temps (même quand j’apprends tout de suite par cœur).

Je me demande si ça peut être une défaillance mnésique du au vieillissement ? Ou si c’est de la maturité car c’est plus sérieux de noter des trucs?

Ce qui me paraîtrait plus logique, c’est de noter de moins en moins de doigtés au fur et à mesure de l’apprentissage vu qu’on connaît de mieux en mieux sa main.

Je suis curieuse de savoir comment vous faites?
Vous avez toujours fait pareil?

[André Quesne]

Je note de moins en moins de doigtés sauf les principaux qui posent problème pour ma petite main et ses problèmes... Si ça coule bien je ne me prends pas la tête

[Solfège]

A part les passages difficiles où l'on risque d'oublier le doigté qui est le plus approprié le reste vient plutôt naturellement et donc je ne fais pas d'annotation particulière.
Salutations musicales.

[Nick Borderline]

Je suis curieuse de savoir comment vous faites?

Coucou Carla, me concernant c'est simple, j'indique les doigtés sur 100% des notes

[André Quesne]

A mon avis je pense que c'est une erreur de mettre
les doigtés sur toutes les notes parce qu'il y a risque de lire les doigtés plutôt que les notes ce qui est contraire à la lecture de la musique et donc au déchiffrage.

[Oukee]

Je suis curieuse de savoir comment vous faites?
Vous avez toujours fait pareil?

J'en note plus qu'auparavant, parce que je suis passé à des morceaux un peu plus difficiles qu'à une époque, et je suis a peu près sur de ne pas retrouver spontanément le bon doigté dans les passages scabreux.
Au conservatoire, c'était le prof qui s'occupait des principaux doigtés .
Je me souviens avoir passé des heures à mettre les doigtés de Triana d'Albeniz : avec ce compositeur, tu n'as pas trop le choix !

[elenajalan]

Ca dépend des morceaux, je les mets là où c'est nécessaire, entoure ceux déjà écrits par l'éditeur ou le compositeur pour certains, ou en mets d'autres par-dessus si ceux trouvés ailleurs me corronspondent mieux, mais je dirais qu'avec Bach je me retrouve non seulement à mettre des doigtés sur presque chacune des notes, mais que j'efface et réécris à n'en plus finir, dans certains passages, il va y avoir un trou à force !
Je dirais que maintenant "j'accepte" plus facilement de changer de doigté même longtemps après le déchiffrage...
D'ailleurs mon prof ne me donne pas de doigté mais s'il m'en fait rectifier, je le prends comme indication à suivre, quitte à changer ce que j'ai appris pendant des heures ...

[Spianissimo]

J'en rajoute de plus en plus souvent car je me suis rendu compte à quel point ça aide au déchiffrage et à la lecture. Avant, je n'en mettais jamais, c'est en bossant tous les préludes de Scriabine il y a 2 ans que j'ai commencé à systématiquement mettre les doigtés sur les passages ou je n'arrivais pas à les imprimer naturellement, et aussi les altérations accidentelles, car c'est assez complexe avec ce compositeur, ça m'a beaucoup aidé.
Depuis, je le fais quasi systématiquement dès que la partition est un peu complexe. Je ne crois pas que ce soit un signe de vieillissement, je le vois plutôt comme un investissement temps bénéfique qui offre une assurance et un gain de "productivité" si j'ose ce terme affreux

[quazart]

Pour moi le strict nécessaire, et au crayon...
Dans ma 2è vie pianistique je ne notais plus rien, désintoxication des doigtés obligatoires de ma prof oblige...

[Numa]

Je note beaucoup plus de doigtés que quand j'étais jeune. En fait c'est frappant sur la sonate de Haydn que je travaille en ce moment, que j'avais jouée jeune : sur l'ensemble des 3 mouvements, il y avait juste un doigté dans le 3ème, noté par mon prof - je n'avais rien noté d'autre !

Aujourd'hui, choisir des doigtés et les noter est un des premiers trucs que je fais en déchiffrant un morceau. Pas juste dans les passage difficiles, tout ceux où il y plus d'une option qui pourrait me venir, parce que je veux être sûr de toujours utiliser les mêmes doigtés dans mon travail histoire de mieux développer les automatismes. (Ce qui n'empêche pas de changer quand le premier que j'avais noté n'est finalement pas le meilleur.)

Je sais pas si l'époque où je notais quasiment pas de doigtés c'était parce que je les mémorisais de suite ou alors parce que je tenais moins que maintenant à utiliser tout le temps le même doigté...

(Toujours au crayon ça me parait une évidence.)

[André Quesne]

Oui toujours au crayon bien-sûr ce qui permet d'en changer en cours d'apprentissage.
Ce qui est important pour moi aussi c'est de retrouver quelques années plus tard les mêmes doigtés d'une oeuvre que l'on veut rejouer. Les connections se rétablissent bien plus rapidement

[Ninoff]

Bonsoir Carla,
Avec le temps je suis de plus en plus exigeant avec les doigtés.
Et en plus je suis tout le temps en train de les modifier pour parvenir à ce qui me convient le mieux.
Ceux-ci bien installés permettront à la mémoire d’être plus performante.
Je me souviens d’avoir travailler 1 mois sur les doigtés du 2e de Rachmaninoff.
C’est même devenu un plaisir de réaliser ce travail

[Arabesque44]

J'ai encore quelques partitions datant de mon premier apprentissage ( début des années 70!) je notais très peu de doigtés et ma prof de l'époque en avait noté quelques-uns ( en général très pertinents) , mais au stylo à bille, à éviter!
Comme beaucoup d'entre vous, je note de plus en plus de doigtés et je suis devenue plus exigeante en la matière. Je n'hésite pas à gommer, changer, tester... et enfin fixer ( définitivement?) Parfois le papier devient même un peu cracra.
Lorsque j'utilise des éditions doigtées ( j'aime bien partir d'une base...) je m'en inspire souvent mais je n 'hésite pas à en essayer d'autres et à changer
En reprenant des morceaux travaillés il y a quelques années, je constate que j'étais alors moins rigoureuse. J'y retrouve aussi quelques exemples de doigtés pas très orthodoxes, mais qui me permettaient de contourner certaines défaillances techniques ( manque d'extension, manque d'indépendance, faiblesse des 4 et 5) J'essaie alors de revenir aux doigtés "classiques", et souvent ça passe.

[PatrickAllain]

Intuitivement, je les place dès que je sens que ca risque d'être ambigüe (cad que je pourrais avoir plusieurs options) dans des passages délicats: ca me garanti de toujours prendre la même empreinte en mémoire dès le début et ne pas risquer d'introduire une variation de mémorisation.

Patrick

[fritz]

Du temps où j'avais un prof c'est lui qui s'en chargeait, à son grand damn. Aujourd'hui je le fais moi sur les passages les plus compliqués où ceux qui en permettent plusieurs histoire de figer la mémoire procédurale le plus rapidement possible.

[Carla Rocío]

Du coup pour une majorité, noter les doigtés semble être un signe de sagesse acquis avec l’expérience. J’aurais pas cru!

Plusieurs profs conseillent de tous les noter chez Bach, comme ça quand on travaille les voix 2 par 2 c’est moins prise de tête.

Pratique aussi quand on doit bricoler des petits exercices à l’endroit - à l’envers pour travailler les espaces.

[Niccolò Messina]

je note le nécessaire, au crayon,
parfois je biffe les doigtés des éditions Henle
et j'entoure ceux qui ne sont guère naturels
mais j'y reviens le plus souvent
et les débiffe avec une gomme.

Certains doigtés sont extravagants
mais sont censés faciliter la suite.
Je les essaie.

On ne peut valider un doigté qu'au tempo de la pièce.
Pour un allegro, je ne note pas les doigtés au moment du déchiffrage.
Je n'hésite pas à mettre en place un court passage dès le premier jour.
Il faut parfois essayer plusieurs doigtés pour le même passage
puis arbitrer...

[JulyJ]

Alors moi les doigtés, j’ai toujours eu du mal quand la prof m’imposait absolument un doigté alors que j’etais à l’aise avec le miens qui, au passage, n’empechaient pas les enchainements.

Quand je dis « la » prof, je parle de ma derniere prof que j’ai eu avant d’arreter. J’ignore si c’etait en raison de l’experience que je prenais ou si c’etait « sa » methode, mais, à mesure des cours,.. j’ai dû repenser mes doigtés et du coup noter CHAQUE DOIGTÉS sur CHAQUE NOTES !

Pire ! Comme je trouvais certains de ses propositions de doigtés un peu tordus, et pas du tout naturels pour moi alors je les entourais, et si ca ne marchait toujours pas, je le surlignait etc…




Je pense que ce sujet, d’ecrire ou non les doigtés, est vraiment propre à chacun.

Je fais aussi de l’orchestre à coté et un ami contrebassiste n’a meme pas de crayon sur pupitre ! un fou !

[Jechercheunforum]

Personnellement, je ne note pas le doigté, je le laisse se faire naturellement, sauf dans les passages compliqués où j'essaye d'en trouver un qui marche
Et sinon je demande sur ce forum

[axolotl]

Chez Debussy il faut quasiment tout doigter surtout ces Jardins sous la Pluie
Chez Bach c'est plus simple quand même mais ça fait gagner un temps fou, à la fois pour gagner en vitesse, aisance et pour le par coeur.
chez Chopin merci Alfred qui a fait tout le boulot!