Merci à vous d'avoir écouté ce Nocturne étrange que je pourrais donc rebaptiser le Mal-aimé au vu de ce que j'ai lu !
Je suis contente d'avoir pu vous le faire (re) découvrir et même apprécier, ce qui est le but. Il a 4 parties (1par page quasiment) et quand je le joue comme je l'ai écrit, je pense à Ophélie : 1. ses plaintes, sa tristesse d'amoureuse malheureuse 2. son désespoir grandissant, son existence qui lui devient insoutenable, son suicide 3. son âme maudite (car rejetée du paradis, ayant mis fin à ses jours) qui réclame l'amour divin 4. l'apaisement régulièrement rompu par la cloche du cimetière qui rappelle la mort, et je vois les derniers accords comme la seule consolation : celle apportée par Chopin : la musique...
@ Spiani : merci de ton écoute qui se montre plus globale que dans les détails (je fais tout pareil quand j'écoute pros ou amateurs) et de te laisser embarquer dans ce 15.3 malgré ton peu d'attrait pour ce Nocturne. Page 4, voyant les accents et l'absence de pédale sur les accords crescendos archi secs, je me disais chaque fois, mais ce n'est pas possible, ce n'est pas du chopin ! Ben si... mais avec la petite histoire tragique cela a pris du sens à mes yeux... La partie accelerando en fin de partie 2 est casse-gueule mais explosive (et assez agréable quand ça passe sans fausse note, fait rare encore pour moi ici) et il est difficile de revenir au calme, donc cette note unique longue et répétée est la bienvenue pour calmer ce débordement intérieur.
@ Fritz : contente que tu aies apprécié ce Mal-aimé... Pour la pédale, vous êtes plusieurs à le souligner, je ne suis pas étonnée, car si je n'entends pas moi-même le pb, je sais que n'ayant jamais appris à l'utiliser, c'est encore une lacune à combler. La preuve, quand mon prof m'a parlé de mettre une demi-pédale dans le Prélude 15 vers la fin aux notes isolées m.d., je me suis dit : "Kés Keu ça veut dire ???"

Donc oui, va falloir aussi que j'apprenne à l'uttiliser !
@ André : merci de ta visite sur mon fil. J'avais écouté ce Nocturne sur ta chaîne déjà. J'avais bien aimé, mais je vois la partie chorale plus rapide et plus chantée (note du haut), le "voicing" comme disent certains... Pour ce Nocturne si spécial je pense que les versions peuvent être très variables d'une personne à l'autre, plus que pour un autre nocturne. Je pense voir ce dont tu veux parler avec l'aspect brillant : comme j'adore l'aspect mat et velouté, sa maîtrise absolue du toucher de Claudio Arrau dans ses Nocturnes (que je n'atteindrai jamais, mais je serais bien heureuse un jour de l'atteindre à moitié, ce serait énorme), je pense que c'est de ce son là que tu veux parler. Si je réenregistre ce Nocturne, ce sera quand j'aurai progressé sérieusement pour faire les nuances piano (point soulevé mardi il y a 10 j par mon prof qui me dit que je joue trop dans les mezzo forte, ce qui m'a interpellée). Je vais lui demander de l'aide pour cela, surtout avec le Schubert qu'il m'a donné à déchiffrer (l'Impromptu 142.2).
@ Pos : j'ai beaucoup aimé ce que tu m'as écrit, ça fait tellement plaisir pour qqn de mon niveau si moyen, aux doigts encore si fragiles, peu assurés parfois, de commencer à faire aimer la musique qu'il joue ! Quelle "réussite" aussi d'avoir pu te faire croire à la décontraction quand j'en suis intérieurement encore éloignée, surtout dans le passage accelerando, mais aussi dans le choral, car étant à la recherche du legato, j'ai changé quasiment tous les doigtés m.d. pour que les doigts glissent en restant au contact max des touches, du coup je ne les maîtrisais pas à l'enregistrement, mais comme je veux tourner une page sur cette période passée avec mon 1er prof, j'ai pas attendu de les maîtriser... Pour l'anecdote, lors de mon 1er cours en visio avec mon nouveau prof, la 1ère chose qu'il m'a dit qu'on allait travailler, c'est la détente... En commençant par les gammes. "A quoi servent les gammes ?" (lui), "A travailler la technique, consolider les doigts, et améliorer la régularité ?" (moi)...Réponse : "A se détendre." ...... ? Il rajoute : "le mouvement est identique tout du long, donc on pourrait presque les faire en s'endormant..." Je crois que ses leçons, bien qu'au petit nombre de 4 pour l'instant, commencent à me changer en profondeur... Même si le cocktail : visio (pb techniques potentiels et de débit montant) + distance + verdict immédiat de ce qui passe ou casse (!) + timidité + pas l'habitude de jouer devant qqn de ce niveau = stress au max. Bon il est parfois ironique mais très pédagogue, sympathique et tellement pro que je pense progresser ou alors c'est que je ne travaillerai pas assez !
Hâte d'entendre la suite de ton Liszt...
@ Quazart : merci, contente que tu aies aimé, et oui la pédale n'est hélas pas un accident, je DOIS l'améliorer, mais je ne suis plus seule maintenant, donc j'espère corriger cela facilement. Le souci c'est que j'ai bcp de choses à apprendre, sans parler de la théorie, donc même avec 1h tous les 15 j on n'a pas le temps de tout faire. Mais je note sur un carnet tout ce que j'ai appris lors de la séance, ses commentaires et ce que je dois rectifier. Chaque fois je ressors sur un nuage même si j'ai dû me remettre fort en question sur mon "Chopin joué comme du Bach" et ce Prélude 6 de Chopin où l'on n'entend pas les notes des accords que je joue une fois sur 10...la honte !

Je rebondis vite car jouer du piano nécessite de travailler travailler, modifier, changer, il suffit de voir les pianistes avancés en masterclass recevoir des conseils avec modestie, c'est un bel exemple de la manière dont on peut concevoir les cours. Je me dis aussi que je suis là pour ça, pour apprendre, si je savais je n'aurais pas besoin de cours, et je suis tellement contente qu'il s'investisse dans nos cours autant que si j'étais capable de lui jouer une Ballade. Il me l'a dit, peu importe le niveau, seule la motivation l'intéresse. Feu vert donc pour ça ! Go ! Pas de souci !
J'aimerais 1 cours par semaine mais je n'en ai pas les moyens (déjà que là c'est pas très raisonnable mais le piano passe après ma fille mais avant tout le reste, ce qui indique le curseur sur l'échelle de ma passion pour ce qui nous passionne tous ici !)
@ Pillg : merci à toi de ton passage ici. J'avoue que je suis d'abord allée vers les Nocturnes Niveau 5 Henlé ...

Mais en général avec Chopin, tout me plaît... Parfois je n'aime pas spécialement écouter tel ou tel de ses morceaux...mais dès que commence le déchiffrage, magie, mon avis change... Le côté Satie, intéressant, mais oui, il y a qqch de ce rythme page 1 ! Je suis très contente de ton commentaire qui me fait chaud au coeur car ça me conforte dans l'idée que j'avance, et que j'arrête de stagner (depuis que j'ai repris, j'ai trop eu souvent la sensation de stagner), et ça je le dois au fait d'avoir osé dépasser mon extrême trac d'avoir un prof, surtout un qui, comme actuellement, pensais-je, ne ferais cours qu'aux amateurs de haut niveau (comme toi, comme bcp d'entre vous de ce forum où peu sont débutants ou moyen moyen).
@ M-H : Merci beaucoup, trop contente de t'embarquer et de voir que ce Nocturne te plaisait déjà

Tu es bien modeste, tes enregistrements sont tellement agréables à l'oreille (on pourrait dire quand c'est les autres que la fausse note n'est pas importante mais bizarrement quand on en fait soi-même, ça énerve !!) Il n'y a guère plus dur jury que nous-mêmes. Sinon pour l'anecdote, dans ce nocturne, à l'enregistrement, je pensais à Ophélie, mais aussi à toi, à ce que tu avais écrit sur la respiration, le calme...Donc merci, ça a fonctionné la télépathie !
@ Nick B. : Super que ce Chopin t'ait plu (donc pas joué comme du Bach !) Oui ce choral devait rendre magnifiquement bien sur un orgue. J'aurais aimé entendre cela. J'aime l'orgue (moins que le piano) mais ai souvent eu l'occasion de tourner les pages de ma soeur organiste quand elle en jouait. Ses chorals doivent s'inspirer de ceux de Bach, il y en a un dans le 37.1. Comme il vénérait JSB....