Affinités avec des tonalités

[Carla Rocío]

Avez-vous remarqué que vous aviez des préférences spontanées pour certaines tonalités?

Par exemple vous vous dites « mince en ce moment j’ai 3 morceaux en mi majeur.. » ou « mes 3 derniers sont en fa » ??

J’ai des périodes, à l’époque c’était énormément de la b M ou fa mineur. J’ai eu une période do majeur.
En ce moment je remarque que je suis attirée par fa # m ou la M..

Je précise que ce sont des choix non calculés. Pas du : « au-delà de 2 touches noires je prends pas » ou « je dois travailler le sol b M »
Curieux? Ou pas?

Vous avez remarqué un tel phénomène?
Vous en pensez quoi, ça vient d’où d’après vous?

[Yapluka]

Ça me rappelle une vieille discussion ...

[Oukee]

Je n’aime pas les tonalités « blanche » car physiquement, je les trouve inconfortables à jouer (cf justement le fil sur ce sujet).
Inversement, j’aime beaucoup les bémols nombreux à l’armure (a partir de Fa mineur). Inexplicablement, je préfère les bémols au dièses ( et donc jouer en Sol b Majeur plutôt qu’en Fa# Majeur).
Parmi les tonalités « non-blanches » qui me déplaisent profondément : Sib Majeur (pas de chance, c’est celle des variations Haendel de Brahms ) et Re Majeur (associée dans mon esprit aux thèmes de chasse, pas ma tasse de thé).

[quazart]

Je n'aime pas trop les tonalités peu ou pas altérées, mais je fais avec.
Et puis les préférences a priori ne sont rien par rapport aux oeuvres elles-mêmes.
Comme Oukee je n'aime pas trop si b Majeur que je trouve dure, c'est pourtant celle de 2 oeuvres majeures que je connais bien et n'ont pas le moindre point commun : les variations Händel de Brahms et la sonate D960 de Schubert.
Donc les a priori...

[Oukee]

Comme Oukee je n'aime pas trop si b Majeur que je trouve dure, c'est pourtant celle de 2 oeuvres majeures que je connais bien et n'ont pas le moindre point commun : les variations Händel de Brahms et la sonate D960 de Schubert.
Donc les a priori...

Dans la Sonate de Schubert, il faut dire qu’avec la succession rapide de tonalités étrangères, on finit par oublier que l’on est en Sib . Alors que dans le Brahms, on se l’enfonce dans la tête .

[Carla Rocío]

C’est marrant je préfère aussi les bémols aux dièses.
Un ancien prof disait que c’était pas pareil parce que le bémol signifie à l’origine détendre la corde et le dièse la tendre (ou le contraire ), quand il s’agit d’un instrument à corde. Et du coup plus il y a de bémols et plus c’est joyeux (ou le contraire ).
Sauf qu’au piano y a pas de différence

Et bémol, esthétiquement parlant, c’est plus joli qu’un dièse.

La tonalité de fa mineur m’évoque une profonde nostalgie et une certaine impuissance.
La b Majeur un baume douceur
Do # Majeur une nostalgie où la conscience de la joie tient une grande place.
Sol b une glauquitude lumineuse et pleine de mystères
Mi Majeur je trouve plat émotionnellement
Re majeur un peu trop cash.
Sol mineur un le joie timide
Do majeur plein de force malgré une grosse naïveté

Mais comme je peux pas dire à l’écoute de quelle tonalité il s’agit je me dis que j’ai dû faire des associations selon le caractère des œuvres qui m’ont marquées et qu’elle sont restées ancrées au point d’influencer ma perception

Schubert clairement ça compte pas

[Cambium.30]

Effectivement j'ai aussi mes tonalités fétiches, des mineures essentiellement, ré sol et do, ça doit dire qq chose de nous sûrement...

[EMVince]

Pour moi il n'y a pas de différence ni d'importance, je n'ai pas de tonalité fétiche et ne remarque aucune différence entre elles, si ce n'est celles qu'on peut construire avec l'histoire des oeuvres, mais qui est pour moi plus romanesque que référant à une réalité musicale sensible.
La seule chose qui compte à mes oreilles c'est le mode. Je n'ai sans doute pas la subtilité pour pouvoir être sensible à davantage que cela.

[erichard9999]

Moi pour le coup je préfère, en général les dièses au bémols. Je trouve ça plus intuitif... sans aucune justification. Tout à fait d'accord avec Carla par rapport a ré majeur "un peu trop cash", même si j'apprécie cette tonalité. Et c'est vrai que chaque tonalité nous évoque plus ou moins quelque chose, alors qu'il n'y a pas de réelle différence si ce n'est la hauteur.

[Oukee]

Et c'est vrai que chaque tonalité nous évoque plus ou moins quelque chose, alors qu'il n'y a pas de réelle différence si ce n'est la hauteur.

Pas tout à fait : la sensation physique du jeu est radicalement différente selon les tonalités (entre Re b Et Ré Majeur par exemple).

[Nick Borderline]

D’habitude je suis plutôt bon pour retrouver une note dans ma tête. Ce matin 2 essais, 2 fois à côté. L’oreille absolue…ment fatiguée. L’important pour moi dans « ma » fugue 858 c’est de savoir quand je suis en Fa# Maj ou en Do# Maj pour éviter de mettre les Si à côté. (On passe de l’une à l’autre tout au long du morceau). J’aime bien ces 2 tonalités, car on joue toutes les touches noires. C’est plus simple, non ?

[Dufay]

Je n'ai aucune préférence pour une tonalité particulière; je n'ai pas l'oreille absolue de toute façon. Ce qui compte davantage, c'est la pièce elle-même et les rapports que la tonalité entretient avec les modulations au sein de l'oeuvre; ça c'est à mon avis plus intéressant.

[quazart]

Il n'a évidemment rien d'objectif dans l'histoire, je pense comme Oukee que c'est la sensation en jouant qui fait la différence.
En prenant quelques exemples de couleur d'une tonalité, on trouve immédiatement le contre-exemple...
La douceur de LA b Maj évidente dans l'étude op25/1 de Chopin est opposée au caractère martial de sa Polonaise op53, le Ré b Maj ouaté de la Berceuse devient vif et brillant dans l'Islamey de Balakirev... on peut multiplier les exemples sans que ça apporte rien.
Sans compter qu'à l'époque de Chopin le diapason était plus bas d'environ 1/2 ton...

[Christof]

De mon côté, je n'ai pas forcément une préférence pour telle ou telle tonalité. Mais un peu comme Carla, il y a des périodes où je vais choisir plus celle-ci que celle-là.

Cela dit, lorsque je joue un standards, je choisis la tonalité qui va le mieux mettre en valeur la mélodie (à mon avis, et qui n'est pas forcément la tonalité d'origine), le mieux exprimer la couleur de tout ce qu'on entend, magnifier aussi les harmoniques.
Si vous choisissez mal votre tonalité, le morceau peut être un peu "éteint".