Beemahl a écrit : mar. 11 janv., 2022 20:30
L'invention 1 d'abord (presque...) sans inégalité, puis avec une inégalité mieux maîtrisée je pense.
L'invention 13 sans puis avec inégalité.
Bonjour Beehmal
Très chouette d’avoir les 2 versions de Bach sans et avec inégalités. La toute première version de ton fil j’avais pas réussi à écouter mais là j’ai bien aimé.
Pour le premier j’ai préféré la version avec inégalités. En fait je les ai même pas vues tellement elle m’ont paru bien intégrées (je connais pas le texte), cette 2e version m’a semblé plus dotée de vie.
Pour l’invention13 j’ai trouvé le “sans” trop carré, et le “avec” trop… accentué dans l’irrégularité, mais beaucoup plus musical et investi. Donc s’il fallait choisir je vote pour la 2e mais je me dis qu’il faudrait la jouer plus vite. La 2e version, trop lente ou pas, détaille un processus qui doit être subliminal à mon avis.
J'ai eu peu de temps pour m'enregistrer ces derniers temps, mais voici une autre version de la première invention de Bach, plus maîtrisée, je pense, pour une écoute que j'espère moins bancale.
Peu de temps consacré au piano ces derniers mois. J'ai récemment fait la découverte de plusieurs petites pièces du cahier d'Anna Magdalena Bach que j'ai décidé de travailler. Voici la polonaise en sol mineur BWV Anh. 119.
Salut Beehmal, j'avais essayé de faire cette invention, mais étant vraiment débutant, c'était s'attaquer à un peu trop difficile.
Concernant la polonaise, elle est plutôt bien jouée, ces petites pièces ne sont pas faciles à jouer de façon musicale et je trouve que ton interprétation de la polonaise est pas mal à ce niveau là.
Je pense l'apprendre sous peu (à moins qu'une autre pièce du carnet d'Anna Magdalena me tape aux oreilles )
Voici un nouveau morceau de Didier Squiban tiré de l'album Molène. Pas tout à fait satisfait musicalement du résultat. Mais je suis trop flemmard pour retenter un enregistrement !
Au XIXè siècle se développent dans toute l'Europe en concomitance avec le romantisme les nationalismes. Si la Bretagne ne connaît qu'une faible activité politique nationaliste, elle n'est pas en reste du point de vue culturel. Le Barzaz Breiz, recueil de chants de tradition populaire bretonne compilé par Théodore Hersart de La Villemarqué, en est l'exemple le plus connu. Cette œuvre littéraire connu un fort rayonnement dans toute l'Europe, en particulier dans les cercles littéraires parisiens. J'interpète ici, An Alarc'h (le cygne de Montfort), chant patriotique particulièrement connu, de par les reprises d'Alan Stivell et de Tri Yann. C'est une version pour piano de Didier Squiban que je vous présente.
An Alarc'h raconte un épisode de l'histoire de Bretagne, le retour triomphal en Bretagne du duc Jean IV. Son exil en Angleterre faisait suite à la guerre de Succession de Bretagne, conflit par lequel Angleterre et France s'opposèrent par proxy au début de la Guerre de Cent Ans. La proximité de Jean IV avec les Anglais fit se révolter contre lui la population bretonne qui le força à l'exil. Le roi de France en profita alors pour tenter d'annexer la Bretagne aux territoires de la couronne. Ce coup de force conduisit au rappel de Jean IV, y compris par ses anciens ennemis, qui reprit alors le contrôle du duché, et mena une politique plus indépendante vis-à-vis de l'Angleterre.
Beemahl a écrit : mer. 20 avr., 2022 11:00
J'interpète ici, An Alarc'h (le cygne de Montfort), chant patriotique particulièrement connu, de par les reprises d'Alan Stivell et de Tri Yann. C'est une version pour piano de Didier Squiban que je vous présente.
J'ai connu dans ma jeunesse l'engouement pour la musique bretonne, avec Stivell comme locomotive.
Bel arrangement, et interressante précision historique
Bien que je sois très attaché à ma région, je n'apprécie pas particulièrement la musique bretonne. Cependant, j'ai une grande admiration pour Didier Squiban, je trouve ses harmonies magnifiques et très touchantes, ses arrangements/compositions sont très pianistiques et donc très agréables à jouer.
Merci d'avoir posté ce morceau ! Comme Arabesque, que de souvenirs. J'ai connu ce An Alarc'h à partir du disque d'Alan Stivell à l'Olympia...
C'était en 1972 et pour moi, c'était comme de la pop music.... Et puis il y avait de super bons musiciens dans ce disque.
Je ne connaissais pas l'histoire liée à ce morceau donc merci.
Ce sont de magnifiques souvenirs parce que c'est une pièce que je jouais souvent, apprise d'oreille. Et un copain du lycée jouait par dessus au flageolet. On l'avait joué durant le cours de musique au lycée...Et notre prof, qui était premier violon aussi, je ne sais plus dans quel orchestre, avait joué avec nous. Je me rappelle toujours de son nom : Monsieur Durand.
Il était trop.
Merci pour le commentaire Christof. Je n'ai connu la version d'Alan Stivell qu'assez récemment, en faisant des recherches sur ce chant du Barzaz Breiz que j'avais découvert avec Squiban.
Beemahl a écrit : ven. 29 avr., 2022 16:36
Je joue ici l'invention n°13 en la mineur de JS Bach :
C'est super propre et très joli. Une remarque : ta façon de conduire la main droite (et un peu la main gauche aussi) est assez inhabituelle, voire même surprenante dans du Bach, tu fais un peu de rubato...on dirait que tu joues par vagues ou groupes de notes. C'est original.
Tiens, j'apprivoise justement cette Invention depuis un mois. Cette pièce n'est pas aussi facile qu'elle en a l'air.
A propos de l'effet de "rubato" dont parle Spianissimo, j'ai cette même tendance, pour en réduire l'aridité, surtout si je joue sans pédale.
Personnellement, je préfère me la jouer avec un peu de pédale, avec un flux plus continu, à la recherche d'un résultat plus aérien.
Je trouve que tu la maitrises fort bien ici. Bravo !
celime a écrit : ven. 29 avr., 2022 18:02Je trouve que tu la maitrises fort bien ici. Bravo !
Merci Celime !
celime a écrit : ven. 29 avr., 2022 18:02
Tiens, j'apprivoise justement cette Invention depuis un mois. Cette pièce n'est pas aussi facile qu'elle en a l'air.
Oui, cela m'a beaucoup étonné, je l'ai déchiffrée relativement facilement, mais cela m'a pris plus de deux mois pour l'amener à un niveau convenable (cela dit, je ne la travaillait pas non plus une heure par jour). Il y a avait toujours de petits passages qui me posaient problème, et j'avais du mal à trouver une articulation qui me convenait (je ne suis d'ailleurs pas totalement satisfait de mon enregistrement à ce niveau, si je devais le refaire, j'essaierai d'avoir un jeu encore davantage détaché dans les accords brisés).
Pillg a écrit : ven. 29 avr., 2022 18:51
Je trouve ça très joli, je verrai bien un tempo légèrement plus rapide.
Merci Pillg ! Pour le tempo, je me suis basé sur le tempo ordinario. Pour "l'ordinaire" (mesure à quatre temps, avec des doubles comme valeur la plus rapide), on estime que le tempo est proche de la seconde pour la noire (parfois un peu plus rapide) dans la musique baroque. C'est à peu près le tempo que j'ai choisi. En revanche, la structure harmonique plutôt ouverte pourrait suggérer un tempo plus allegro. Certains musicologistes estiment l'allegro de Bach et ses contemporains aux environs de 80 pour la noire dans ce type de mesure.
Spianissimo a écrit : ven. 29 avr., 2022 17:31
C'est super propre et très joli.
Merci Spianissimo !
Spianissimo a écrit : ven. 29 avr., 2022 17:31
on dirait que tu joues par vagues ou groupes de notes
Quelques explications sont de rigueur je pense : j'applique ici un principe que l'on trouve écrit dans les différents traités relatifs à l'exécution de la musique, de CPE Bach à Moscheles en passant par L. Mozart et Beethoven, à savoir l'inégalité ou le fait d'octroyer plus de temps à une note et d'en retirer à une ou plusieurs autres. Corrige-moi si je me trompe, mais il me semble que c'est cela que tu perçois comme des vagues ou groupes de notes.
Dans ce morceau précis, le type d'inégalité qui s'applique à mon sens, est l'accentuation grammaticale (l'accentuation étant décrite comme étant à la fois dynamique - frapper plus fort - et agogique - allonger la note c'est-à-dire une inégalité de fait). Les différents textes et traités (ainsi que sources secondaires) que j'ai pu lire requièrent ainsi d'accentuer toutes les quatre doubles dans ce type de morceau. De la théorie à la pratique, il y a un gouffre, d'autant plus que c'est une tradition qui a en grande partie disparue, et qu'il nous faut reconstruire. Appliquée littéralement, l'accentuation toutes les quatre doubles donnait un résultat insatisfaisant pour mes oreilles. Prenant en compte les remarques que j'ai reçues à propos de la première invention qui décrivaient un effet bancal, j'ai adapté mon jeu et essayé de trouver une solution qui soit musicalement viable. Est-ce ce que préconisaient les différents auteurs que j'ai pu lire ? Je n'en sais rien, ce d'autant plus que je suis sans prof (trouver un prof de piano moderne qui s'y connaisse en interprétation dite "historiquement informée" est très compliqué). Mais c'est ce que je trouve passionnant lorsque je travaille des compositeurs comme Bach, nous avons une certaine liberté d'expérimentation (et l'inégalité n'est qu'un aspect parmi d'autres).
Il me semble par ailleurs que le type d'inégalité que j'applique dans cette invention n'est cependant pas totalement étranger au mouvement "historiquement informé" :
Beemahl a écrit : jeu. 05 mai, 2022 10:13
[...]
Oui, cela m'a beaucoup étonné, je l'ai déchiffrée relativement facilement, mais cela m'a pris plus de deux mois pour l'amener à un niveau convenable (cela dit, je ne la travaillait pas non plus une heure par jour). Il y a avait toujours de petits passages qui me posaient problème, et j'avais du mal à trouver une articulation qui me convenait (je ne suis d'ailleurs pas totalement satisfait de mon enregistrement à ce niveau, si je devais le refaire, j'essaierai d'avoir un jeu encore davantage détaché dans les accords brisés).
[...]
De mon côté, j'ai trouvé les mesures 9 à 13 particulièrement délicates à bien maitriser.
Je vous présente ici un arrangement par Didier Squiban d'un cantique à Notre-Dame originaire de Portsall. Je n'en suis pas vraiment satisfait, un tempo plus rapide aurait peut-être été davantage judicieux.
Pour quelqu'un qui "n'aime pas particulièrement la musique bretonne", c'est remarquable ! Les arrangements de Didier Squiban, très inventifs, sont toujours au service de la mélodie. Je verrais peut-être un peu plus de fluidité et de rondeur et un peu moins de rubato, sans pour autant presser le mouvement. Mais ton interprétation est excellente ! De plus, merci pour la partition illustrant la vidéo !