fritz a écrit : dim. 27 févr., 2022 7:58
J'aime beaucoup aussi, certainement mon côté cinéphile mais ça me renvoie tout de suite des images de base enfouie sous un volcan, d'esprit machiavélique masqué de bleu, ... Je ne me rends pas compte, il y a un grand répertoire sur cet instrument ?
C'est intéressant, car Karg-Elert avait laissé cette notice pour l'exécutant, décrivant l'ambiance de sa pièce :
II. Totentanz. Der Tod als Musikant. Auf einer Knochenharmonika spielt er in grauenvoll bizarrer Weise zum Tanz auf, hin und wieder eine Pause machend und eine hohnlachende furchtbare Grimasse schneidend. Die Tanzenden drehen sich in grotesken Rhythmen, bald orgiastisch-wild, bald schemenhaft und visionär. Der Tanz zerstiebt. Leise klagen aus der unsichtbaren Tiefe die Stimmen der Abgeschiedenen. Ein Kind, eine Jungfrau, ein Jüngling, ein Mann. Die Klagen verhallen ungehört in fürchterlicher Einsamkeit. Da hebt ganz deutlich die entsetzliche Knochenharmonika des beinernen Musikanten wieder an. Der Tanz beginnt wieder. Ein Donnerschlag - und der Spuk ist vorüber.
Ce qui, grâce à google translate, donne :
2. Danse macabre. La mort en tant que musicien. Il joue un harmonica osseux d'une manière horriblement bizarre à la danse, s'arrêtant de temps en temps et faisant une grimace ricanante et horrible. Les danseurs virevoltent dans des rythmes grotesques, tantôt follement orgiaques, tantôt ténébreux et visionnaires. La danse éclate. Les voix des défunts gémissent doucement des profondeurs invisibles. Un enfant, une vierge, un jeune, un homme. Les lamentations s'estompent sans être entendues dans une terrible solitude. Puis le terrible harmonica osseux du musicien osseux remonte assez nettement. La danse recommence. Un coup de tonnerre - et le fantôme est passé.
Pour ce qui est du répertoire, il est très limité par rapport à ce qui a pu se faire au piano. Pour simplifier, il y a l'école française (Guilmant avec de très belles pages, Lefébure-Wely, Alphonse Mustel, Jules Mouquet, Lemmens dans une moindre mesure Saint-Saens, Bizet, Berlioz) et l'école allemande (Karg-Elert qui a écrit une oeuvre conséquente et sompteuse, Reinhard), et un auteur espagnol (Almagro).
L'harmonium était un instrument de salon. Son répertoire comporte donc de nombreuses transcriptions, et notamment beaucoup de duos piano-harmonium. Certains auteurs ont cherché à lui donner une âme propre, c'est notamment le cas de Karg-Elert ou de Guilmant, qui ont joué de l'harmonium en concert et écrit des œuvres parfois très techniques. Si cela est possible, je me ferai un plaisir de vous faire découvrir cette musique, qui comporte de très belles pages.
Après, il faut être honnête : tout comme le piano, l'harmonium comporte sa part de musique de salon, qui visait surtout à divertir. C'est facile et pas forcément passionnant, mais ça faisait vivre l'instrument.
Je rêve de pouvoir jouer des duos !