Certainement, mais les choix dictés par les modes sont, à mon humble avis, le premier problème.
On peut ne pas être musicien pratiquant et être lucide des situations, avec un recul et une hauteur de vue adéquats, et on peut être organiste avec un dogmatisme des idées dans un sens ou un autre, cela s'est vu maintes fois à des époques où une poignée d'organistes dictait ses vues, pour des résultats pas toujours à la hauteur (pour rester modéré).
Il est aisé pour un directeur de trouver des alliés musiciens abondant dans son sens, cela a été le cas à la Maison de la Radio.
Et la politique de ces dernières années, allant trop souvent dans le sens de l'esthétique baroque (et on fait quoi pour le répertoire romantique et symphonique ?), ou allemande (bizarre pour la France qui dispose d'un vaste répertoire baroque et romantique).
Je crois savoir que l'argumentation en faveur du choix de l'esthétique baroque a été de remettre au goût du jour le répertoire français baroque qui avait été quasiment rayé de la carte depuis le XIXème siècle et balayé par le style romantique (et symphonique), ce qui est vrai, en plus du fait qu'il existe encore nombre d'instruments romantiques, ce qui vrai aussi, mais qui a conduit à se débarrasser trop facilement d'instruments romantiques qui avaient encore de beaux jours devant eux.
À nouveau, c'est un juste milieu qu'il faut trouver.
Et à nouveau également, je me pose toujours la question de l'avenir de l'esthétique française romantique : reposera-t-elle éternellement sur les CC entretenus et autres Merklin, ou bien se décidera-t-on à prendre en considération ces sonorités suaves (fonds de 8', anches) que le monde entier nous envie, en concevant des instruments neufs tenant compte de ce particularisme ?
Pour revenir à Saint-Eustache, il me semble que cela soit possible.