Moi je le trouve super comme ça (je connais pas le texte et j'ai du mal à juger de la pédale), éventuellement un poil brusque par moments mais ça fait petit côté acéré de rayons de soleil qui éblouissent en se reflétant par ci par là sur la neige, j'aime beaucoup.
C'est fou il suffisait donc de le ralentir un peu pour laisser la place au mystère.
Bravo
Le tempo est parfait dans cette nouvelle version
Ce qui me gêne encore un peu c'est le côté incisif de l'accentuation, l'attaque est toujours un peu trop franche.
Pour la prochaine version...
Merci pour le partage de cette version, c'est bien en place et c'est une très bonne base Dominique. comme déjà dit les attaques sont effectivement trop franches. difficile de juger des nuances sur un enregistrement, mais la main gauche est notée pianissimo sur la partition, et en écoutant on dirait presque que tu fais un mezzo forte... entraines toi à jouer vraiment le moins fort possible, à la limite de produire le son.
Autre chose que tu peux essayer de travailler, c'est d'essayer de créer des plans sonores différents. Debussy écrit d'ailleurs bien pour la main gauche "ce rythme doit avoir la valeur sonore d'un fond de paysage triste et glacé". la main droite peut-être interprétée comme des pas hésitants sur la neige. tu as tendance dans ta version à placer un peu tout au même niveau. n'hésite pas à visualiser des images et des paysages quand tu joues, et c'est encore plus vrai chez Debussy!
Tout d’abord merci pour la découverte. Même si ce genre musical n’est pas mon préféré cette pièce n’en est pas moins sans intérêt. Je la trouve même très intéressante dans le cadre d’un apprentissage. Jeu rythmique une peu décousu et donc pas facile à tenir (j’imagine les temps comptés silencieusement dans la tête) et variations d’intensités qui se doivent d’être précis. Avec ce type de pièce un peu avare en notes, on ne peut rien cacher, tout est visible ou plutôt clairement audible.
Pour en revenir à ton interprétation, je trouve que ton dernier enregistrement est très bien maîtrisé en général . Bravo
Je me rallie aux commentaires au sujet de l’attaque très franche, mais c’est également un choix d’interpretation. Disons que ça lui donne une dimension un peu plus dramatique comme si quelque chose allait se passer au bout ce chemin enneigé.
Merci pour vos retours, toujours très précieux. Je pourrais effectivement mieux dégager les plans sonores. En revanche, j'atteins les limites de ma technique pour les attaques pianissimo, disons que c'est un excellent exercice. Je trouve le si et le sib graves tout seuls à la main gauche particulièrement redoutables. Je posterai une version 4, mais je laisse mûrir quelques semaines avant.
J’ai écouté les versions 2 et 3.
Cette dernière est bien meilleure, elle davantage dans l'esprit de ce prélude.
Je pense qu'il ne te manque pas grand chose. Comme cela a été dit, essaie d'avoir encore davantage un son encore plus doux, qui se rapproche davantage d’un toucher de velours qui sied tellement bien à cette musique.
Hâte d'écouter le Prélude 7, qui en effet, n'a rien à voir avec celui - ci.
Voilà comme promis le 7ème prélude de Debussy. C'est sans doute mon préféré, je l'entretiens depuis presque 30 ans, avec parfois pas mal d'années d'éclipse. Je suis content de le partager ce soir, même s'il y a beaucoup de choses à reprendre et à améliorer !
Dominique Manchon a écrit : mer. 13 janv., 2021 22:45
Voilà comme promis le 7ème prélude de Debussy. C'est sans doute mon préféré, je l'entretiens depuis presque 30 ans, avec parfois pas mal d'années d'éclipse. Je suis content de le partager ce soir, même s'il y a beaucoup de choses à reprendre et à améliorer !
L'évocation des flots déchainés est terrifiante, et c'est vraiment bien rendu . Je n'ai jamais travaillé ce morceau (un de plus à mettre sur la liste...), mais il me semble que ton tempo est extrémement rapide (d'autant qu'il y a quand même un paquet de notes à caser !) ?
Je connais assez peu la musique de Debussy en tant qu'interprète mais ce qui ressort de l'enregistrement c'est que tu t'es approprié la pièce et que toutes ces années tu t'es créée une vision de l'oeuvre
Je suis incapable de commenter les aspects techniques mais en tout cas ce vent là, çà décoiffe ! Bravo
Bravo, belle maîtrise sur ce morceau certainement très compliqué à dompter et entretenir (30 années, ça a eu le temps de bien maturer, ce qu'on ressent bien en t'écoutant ).
Merci à tous pour vos commentaires d'une bienveillance rare ! Il est vrai que la puissance évocatrice de ce prélude est irrésistible. Les arpèges sont impressionnants à entendre mais tombent étonnamment bien sous les doigts. En revanche j'ai toujours des difficultés avec 1:22 et 2:00, entre autres, que je n'arrive toujours pas à jouer de manière fluide.
Bonsoir Dominique,
Aussi pour moi un souvenir car je l’avais travaillé tout jeune, certainement pas très bien.
Ton interprétation est magnifique, les plans sonores sont captivants et donnent à l’œuvre toute l’ampleur du tumulte océanique et ces impressions de déchaînement.
L’on ressent comment une interprétation peut grandir et évoluer en 30ans, en fait cela n’a pas de fin..
Merci à toi, un régal
Woaw ! Je découvre cette pièce, je suis étonnée de ce Debussy plus expressionniste qu'impressionniste, j'adore. Cela a un côté improvisé, donc ça doit être infernal à lire, ce texte ! Bravo ! J'aime beaucoup le côté très "dark", déchaîné, rageux de certains passages, et les changements de rythme, comme le vent tempétueux qui fait claquer les voiles.
Merci Capucine, Ninoff et Elena. Il est vrai que ce prélude n'est pas "impressionniste" au sens étroit du terme, au sens de cet impressionnisme caricatural contre lequel Cocteau, Satie & co réagiront. Ici la précision de la description n'exclut pas l'expressivité, voire un certain romantisme, même si ce dernier mot n'est pas tout-à-fait adéquat.
Il est vrai aussi, pour répondre à Marcel Patulacci, que je suis attiré par la musique française du début du siècle dernier avec Debussy et Ravel en figures de proue, mais sans oublier les nombreux autres compositeurs de cette époque. Cette période aura été une longue parenthèse enchantée dans la vie musicale française (parisienne essentiellement), dont le monde entier continue à bénéficier. La guerre de 1914-1918 marque un coup d'arrêt brutal qui aurait pu être fatal (Debussy décède en mars 1918, une semaine après Lili Boulanger...), mais cette période créative se prolonge encore dans les années 20 et 30, jusqu'à l'année 1937 qui voit disparaître Albert Roussel, Gabriel Pierné, Mel Bonis et Maurice Ravel. La période suivante est non moins intéressante, mais ce n'est plus la même chose, et on peut quand même dire que Poulenc, Ibert, Messiaen, Germaine Tailleferre, ou même Dutilleux et le controversé Boulez, sont les héritiers de ce creuset musical.
J'ai la chance d'avoir hérité d'un beau témoin de cette époque, le piano de ma grand-mère, un grand Erard de concert fabriqué en 1909, qu'elle a étrenné en 1918.