Jacques Béziat a écrit : mar. 08 déc., 2020 10:57
roulroul2 a écrit : mar. 08 déc., 2020 9:21
J'entends beaucoup de gens se plaindre, a tort ou a raison. [...]
A tort, car j'ai l'impression, (seulement l'impression...) qu'on ne supporte plus rien. Que beaucoup ne pensent qu'a eux. Laisser tomber Noël, franchement, ce n'est rien. Tant pis pour la course a la consommation, pour une fois laissons un peu tranquille nos cartes bleues. Et les proches, nous les reverrons bien un jour. La technologie actuelle nous permet déjà de les voir et de les entendre. Tant pis pour les bisous.
Je suis assez d'accord, il y a de la pleurnicherie quelques fois exagérée
Je n'ai pas la même vision. Pour moi cela résulte d'un réflex naturel, qui est qu'on fait passer le mal-être psychologique au second plan sous prétexte qu'il n'est pas quantifiable.
Pire : on part du principe que vu que c'est psychologique, on peut s'en défaire en faisant un "effort".
C'est oublier que la dépression est une maladie réelle, qui peut conduire à infiniment plus de difficultés que bon nombres de maladies "physiques".
Or le nombre de dépressions explose en France, et cela aussi il ne faut ni le nier ni le minimiser. Pour moi ça fera plus de dégâts à long terme que le covid en lui-même.
Pour décrire un peu ma situation : nous sommes à 4 avec deux enfants de 5 et 8 ans dans 50m². Je télétravaille au milieu des cris et des pleurs, collé entre la fenêtre et l'étendoir à linge. Grands-parents, d'un côté comme de l'autre, sont à des centaines de km. Et encore, pour ce second confinement mon épouse médecin n'est pas mobilisée autant que pour le premier.
De cette situation, il résulte bien sûr énormément de tensions permanentes, de disputes, avec des enfants privés par ailleurs de leurs activités physiques, de leurs rencontres avec les copains, des anniversaires etc...privés en fait du lien social si important pour leur construction psychologique ! Et a contrario ils sont témoins de disputes conjugales regrettables et préjudiciables pour eux...
N'oublions pas qu'à l'échelle de leur vie, 6 mois de cette vie là, c'est énorme !
Par ailleurs il y a vraiment une chose qui m'horripile : avant le confinement les études commençaient à fleurir sur les dangers de la surexposition des enfants aux écrans. Et maintenant on nous dit que tout va bien parce que les cours, les activités, les échanges avec la famille etc... peuvent se faire par visio conférence, réseaux sociaux et compagnie ? Vaste blague ! Nous avons fait tout notre possible pour protéger nos enfants de la surexposition, à nous battre pour leur expliquer que leurs petits camarades qui ont des smartphones, des consoles de jeu etc... à 6 ans ce n'est pas normal. Et voilà que le contexte devrait nous donner tort ??? Je ne l'accepte absolument pas !
Je suis outré qu'on nous accuse, nous jeunes actifs dans cette situation, d'égoïsme et de pleurnicherie, parce que nous devrions nous sacrifier.
Ce n'est pas parce que nous sommes jeunes que nous sommes plus robustes psychologiquement. Et notre avenir ne me semble pas moins important que celui des personnes que nous devons protéger.
50 000 morts valent-ils 1 million de pauvres et de dépressifs ? Cette question est vraiment détestable !....mais si on doit se la poser je pense que la réponse est tout sauf évidente, et je crains qu'on se rapproche de plus en plus du moment où elle deviendra une réalité.
Pardonnez mon animosité, mais comme vous l'avez compris c'est un sujet qui me touche beaucoup en ce moment.