C'est la première fois que je lis quelque chose là-dessus, content de ne pas être du tout seul à faire ces hypothèses !Envrac a écrit : mer. 09 janv., 2019 23:49 The Double Function Theory
In its simplest form, the theory is that the Sonata functions both as a single movement sonata form and a multi-movement sonata. A number of scholars have written on the presence of this “double function”, the first being Newman who proposed a four movement version with the exposition constituting movement one, the Andante as movement two, the fugato as movement three and what follows it as the finale. My main problem with this interpretation is the “finale”, the beginning of which Liszt didn’t even bother writing out in full, instead adding a note to indicate that 21 measures were to be repeated. This makes me think that he obviously saw it as a recapitulation. Moreover, Winklhofer asks the very pertinent question of how the same passage of music is supposed to simultaneously function as both exposition (of the finale) and recapitulation. Rey Longyear proposed a three movement model which I find more workable, as it avoids the above problem by beginning the third movement at the fugato. Even so, the work can only be divided into 3 sections so readily due to the Andante’s sonata self-enclosed structure. Indeed, neither what precedes nor what follows it is nearly as autonomous. As such, I don’t see them as discrete movements and feel the better interpretation is that it is a single movement sonata form with an extended development.
J'ai toujours pensé à une construction en double forme sonate imbriquée, et j'avoue que contrairement à toi, j'ai du mal à me dire que ça ne marche pas même si ce n'est pas "parfait" d'un point de vue scolaire. Aucun modèle ne parvient à vraiment faire rentrer la sonate de Liszt dans un moule très classique, et je trouve néanmoins fascinant qu'on puisse y voir à la fois une forme sonate développée, et une sonate complète en 4 mouvements. Ce serait déjà un grand tour de force si la musique était banale. Mais en plus il se paie le luxe d'exposer dans les 3-4 premières lignes tout le matériel motivique (presque, sauf l'Andante, et encore) dont il remplira sa sonate.
Ton contre-argument "finale = reexposition" est bien sûr très juste... Mais le truc génial d'un point de vue de formel, c'est qu'on trouve de bonnes raisons pour dire que c'est l'un... ou l'autre. C'est clairement une reexposition car le "thème B" de la sonate est en ré majeur (relatif majeur de si mineur) à l'exposition et en si majeur à la reexposition (si mineur en majeur). Mozart fait pareil dans tous ses premiers mouvements.
Mais ça tient aussi du finale en raison du génial passage avoir les accords battus dans le grave et les montées d’arpèges. Ca remplace notamment le Grandioso de l'exposition, par une section qui clairement avance vers la fin (formellement, écrire ça dans l'exposition aurait tout déséquilibré). Enfin bien sur, au lieu de mener au développement, le thème B lors de la "reexposition" aboutit à une vraie coda (les octaves en fa# majeur) qui est intégrée au "finale".
Sans rentrer dans les considérations formelles, l'auditeur perçoit un premier mouvement de sonate jusqu'au premier développement. Ensuite, il aboutit à un mouvement lent, tombe sur un scherzo, et retombe sur ses pieds quand le thème A revient. Il retrouve le schéma Beethovénien.
Sans être conscient de tous ces éléments (il faut se plonger dans le texte pour tout voir), il perçoit surement une unité assez inexplicable, par ce travail génial construction et le travail des motifs (à nouveau c'est Beethoven qui trace la voie).
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Tout cela ne répond pas du tout au post initial... mais je ne saurais y répondre. Je suis tombé dans cette oeuvre quand j'étais petit, je ne suis pas la personne la plus objective...