
"Si j'avais su...", ou "si j'avais osé..." : des réflexions qui traversent nos esprits et qui se rapportent à des décisions non prises alors qu'elles faisaient partie de choix dont nous étions conscients. Mais nous avions écarté ces options qui nous semblaient sur le moment indisponibles. C'est ce que l'on appelle la "pensée contrefactuelle" [ counterfactual reasoning].
Alors par exemple, on a fait du piano étant jeune... Et puis on a arrêté. Et puis bien plus tard, on s'y remet et parfois, on peut être pris de découragements, avoir des regrets : ah, ce que j'ai été con(ne), j'aurais jamais dû arrêter.. Et du coup, ça plombe, alors que tout devrait se faire dans la sérénité. Dans une douce et ferme patience.
Mais voilà, bientôt, si on en a, les regrets pourront peut-être effacés ? (tiens, cela me rappelle ce superbe film "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" dans lequel Joel et Clementine ne voient plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire d'amour, au point que celle-ci fait effacer de sa mémoire toute trace de cette relation. Alors lui, parce qu'il en souffre à mort, décide de faire pareil. Sauf que cet amour était tellement fort qu'il est inaltérable)..
Des scientifiques de l'Université de Chicago ont établi, à partir d'expériences réalisées sur des primates, qu'une méthode par ultrasons non-invasive peut agir sur une région frontale du cerveau dite "cortex cingulaire antérieur" en régulant cette pensée contrefactuelle. Leurs travaux publiés dans la revue Neurology) ont donc mis en lumière la façon dont l'activité du cortex cingulaire influence la prise de décisions.
Des perspectives enthousiasmantes
"La prochaine étape consiste à mener d'autres essais sur l'homme, et le potentiel est très excitant", assurent les scientifiques. Et pour cause : pouvoir réguler la pensée contrefactuelle ouvre des perspectives enthousiasmantes. Celle-ci peut en effet intervenir dans notre fonctionnement cérébral de façon négative. C'est à travers cette pensée contrefactuelle que notre esprit met en avant des erreurs passées, voie idéale pour cultiver la culpabilité ou l'auto-flagellation
