J'apporte mon petit témoignage, parce que à ce niveau là en Chine on a été servi.
En fait, de mémoire, au milieu du recueil d'Images de Debussy (après l'Hommage à Rameau), ils ont commencé à applaudir, la lumière s'est rallumée et j'ai vu une personne se lever pour m'apporter un bouquet de fleurs....alors qu'il restait encore la moitié du programme (la fin de Debussy + le cycle de Liszt)
J'avais assisté aux concerts d'autres participants avant, et j'avais bien constaté que les applaudissements pouvaient tomber n'importe quand (mais vraiment ! N'importe quand !).
Du coup j'y ai pensé après, mais nous avons un avantage considérable en tant que soliste (vous l'avez d'ailleurs bien évoqué) : on est maître de l'image !
Je ne sais plus qui me disait ça, mais le piano c'est aussi du théâtre. On est sur scène, physiquement, et ce qu'on montre fait partie de la prestation.
D'ailleurs Brendel parle dans son livre ("Réflexions faites" je crois) d'effets entièrement (ou en grande partie) simulés par l'attitude du pianiste, qui peut donner/amplifier l'impression d'un crescendo, d'un legato etc... rien que par ses gestes.
Tout ça pour dire que si vraiment il y a des passages où les applaudissements sont sacrilèges (par exemple le cas de la 4ème ballade ci-dessus), je pense qu'on peut trouver une attitude, une gestuelle, qui montrera clairement que ce n'est pas fini et que le silence fait partie de la pièce. Parce que si vraiment c'est le cas, ce silence, il faut l'habiter. Ca revient en somme à ce que dit Lee
Lee a écrit : sam. 31 mars, 2018 22:41
[...]sauf s'il y a vraiment une continuité importante à préserver entre les mouvements, mais normalement en ce cas là, les musiciens restent avec les mains tenues en action, et le public qui veille n'applaudit pas.
Je suis persuadé que de l'entrée en scène, à la manière de s'asseoir et de se comporter au piano, il y a tout un travail à faire auquel on ne pense jamais...