Mon dernier cours qui remonte à une semaine fut assez rude...
La prof s'est avérée intraitable... D'abord je me suis perdue dans une forêt de gammes et d'arpèges : des variantes à n'en plus finir, dans lesquelles je m'emmêlais allègrement les pinceaux

Et quand je lui ai dit qu'en France on n'en fait pas tant, cela lui a visiblement semblé si incongru que je n'ai pas insisté... Puis j'ai dû prendre le rêve d'amour quasiment mesure par mesure... et elle n'abandonne jamais

laissant même échapper quelques mouvements d'impatience que curieusement je n'ai pas mal pris car j'ai bien senti qu'ils étaient engendrés par la passion et qu'il n'y avait aucun manque de respect.
C'est là que je me rends compte qu'avec ma précédente prof, ça fait longtemps que je ne faisais rien de sérieux... Là je me suis sentie un peu acculée : parce qu'elle se souvenait exactement de ce qu'elle m'avait demandé, des objectifs (la précédente, je lui jouais ce que je voulais...), parce que je n'arrive plus à faire diversion (ma spécialité : ah oui au fait moi je connais aussi ça et j'aimerais plutôt faire ça, et vous connaissez tel machin ?? par un tel c'est grandiose...-> au bout d'un moment, le prof ne sait plus comment il s'appelle

)
Et là pour la première fois depuis longtemps je n'ai quasiment rien dit du cours... parce que j'ai trouvé quelqu'un qui me cloue le bec

mais aussi parce que je sentais toujours le bien fondé de ce qu'elle disait... J'ai déjà eu des profs "durs" et même si je ne disais trop rien, en fait je n'adhérais pas et je finissais à plus ou moins long terme à mettre fin aux cours... Donc c'était un peu cause toujours tu m'intéresses...
Du coup là ça m'a plutôt ébranlée... secouée ; j'avais rien, absolument rien à redire et c'était assez rude... donc j'ai fermé le piano quelques jours pour digérer... sans qu'il y ait d'animosité ni de rancune... puis je l'ai rouvert !!
Un moment de magie à la fin : alors que je me trouvais assez nulle, peu concentrée en plus à cause d'un problème au boulot, je l'ai accompagnée dans un air des Noces de Figaro (même pas évident). Elle a semblé très touchée que j'apprenne l'accompagnement, m'intéresse à cela, et m'a remerciée chaleureusement. Puis elle m'a chanté quelques romances de Tchaïkovski en s'accompagnant elle-même : la voix n'était pas exceptionnel, mais l'accompagnement était extraordinairement compliqué, et cela m'a semblé une prouesse... .J'ai quand même réussi à ramener ma fraise (un petit peu

) : en fait j'avais un enregistrement de ces mélodies que j'ai aussitôt déterré.