Le fait est que, pour ce qui est du timbre de piano, les éditeurs s'en tiennent justement à de l'échantillonnage, c'est-à-dire reproduire intelligemment des sons enregistrés, parce qu'ils n'ont pas été capables de créer ce timbre ex nihilo. Il est alors "facile" d'être meilleur sur le plan du timbre lorsqu'on ne fait que (pas tout à fait, j'en conviens) reproduire un son enregistré.Dans la phase production de sons basiques, l'échantillonné est meilleur que le modélisé car un son ne répond pas d'une fonction mathématique simple.
Pour Modartt (l'éditeur de Pianoteq), contrairement à ce que vous dîtes, un son répond à une fonction mathématique qu'il convient de résoudre.
Modartt a donc emprunté la voie "complexe" et a réussi là où d'autres ont échoué : produire à partir de zéro un son aussi convainquant qu'un enregistrement. Pour cela, ils se sont appuyés sur des travaux, dont notamment le plus abouti à ce jour et que je vous invite à compulser, la thèse de Juliette Chabassier qui s'attache à caractériser d'un point de vue physique toute la chaîne de production du timbre du piano :
https://pastel.archives-ouvertes.fr/pas ... /These.pdf
Un post sur Pianomajeur en parle d'ailleurs spécifiquement ici : viewtopic.php?t=11273
Le fait est que Pianoteq est ainsi parvenu à recréer le timbre du piano de façon suffisamment convaincante pour que des marques prestigieuses comme Steinway, Blüthner, Steingraeber, ... acceptent d'approuver officiellement le modèle (au sens mathématique = sonore) vendu avec Pianoteq.
Ca n'est pas rien.
NB : attention, je précise que Pianoteq génére un son de piano par des calculs qui pour autant ne suivent pas les équations proposées dans la thèse => Il faut en effet 24h à 300 processeurs pour générer 1 seconde de son du piano !!
Pianoteq utilise à la place des techniques (inconnues dans le détail bien évidemment), telles que les guides d'ondes, qui permettent de générer un son en temps réel.
Non non, pas du tout. Il y a bien sûr beaucoup de scripting permettant de "lier" les niveaux de vélocités consécutifs entre eux, c'est certain. Mon propos était juste de simplifier à l'extrême pour comprendre l'écart entre les 2 approches.Dans ce lien, tu présentes l'echantillonné comme une simple reproduction de l'enregistrement, ce qui n'est pas le cas.
Bien sûrJe ne saisis pas bien pourquoi tu vois davantage de creativité dans le piano virtuel. Est ce que tu peux donner un exemple précis qui serait faisable dans un piano virtuel/modélisé et pas dans le sampler d'un piano echantillonné ?

- Comme vous le dîtes, l'échantillonné est obligé d'enregistrer un maximum de configurations possibles (niveaux de vélocités, avec/sans pédale forte/una corda, etc.) pour ensuite les assembler au mieux
- Etant bien sûr impossible d'enregistrer toutes les combinaisons possibles, il en résulte un modèle discontinu, à rapiécer
- Pianoteq n'étant plus contingent de ce genre de préoccupation, il peut générer une infinité de vélocités (les 128 du standard MIDI mais également plus si besoin), dans tous les cas de figure (avec, sans pédale forte / una corda)
- Surtout, Pianoteq peut simuler l'interaction entre les cordes : lorsque vous jouez un Do et, en même temps, un Sol, le Sol fait vibrer le Do et inversement, le son est alors différent, plus riche, que si vous superposez simplement un échantillon de Do avec un échantillon de Sol
- Je m'arrête là pour les exemples mais, d'une façon générale, Pianoteq peut simuler un nombre immense d'interactions dans son modèle, chose impossible avec des échantillons
J'espère que ces explications vous ont éclairé sur mon point de vue

Bien à vous.