pianojar a écrit : sam. 02 juin, 2018 14:34
Une très belle transcription de Haêndel par Federico Colli Lascia ch'io pianga
Je vois que tu continues d'explorer la chaîne de Colli . J'ai fait de même. Je ne l'aime pas également dans tout, mais reste que pour moi c'est une vraie découverte. J'écoute son cd Scarlatti en boucle.
Ah Jean Dubé ! On en avait un peu parlé dans les pianistes qui mériteraient d'être plus connus : viewtopic.php?p=317444#p317444
Il a, parmi ses très nombreux disques intéressants et d'un répertoire inhabituel, sorti un CD consacré aux œuvres pour la main gauche, un autre consacré aux transcriptions de Bach. Il réalise lui-même de nombreuses transcriptions. Celle-ci s'inscrit donc tout naturellement dans son parcours.
Pfffffiou
On va encore plus loin dans les degrés de l’hallucination ! C'est impressionnant. Et superbe.
Concernant Jean Dubé, c’est tout aussi fascinant. Pour ma part, ayant travaillé cette fugue – en particulier avec Marie-France – je trouve que son rendu musical n’est quand même pas mal du tout. Je suis moins sévère que toi, JPS, mais ton oreille affûtée entend surement des choses que moi je n’entends pas.
Modifié en dernier par mieuvotar le ven. 08 juin, 2018 6:30, modifié 1 fois.
mieuvotar a écrit : ven. 08 juin, 2018 6:06
Je suis moins sévère que toi, JPS, mais ton oreille affûtée entend surement des choses que moi je n’entends pas.
Je trouve qu'il ne reste pas beaucoup de musique derrière la performance brutale. Tout est uniformément martelé.
L'oreille de Vincent Van Gogh ? Mais non et encore une amende d'Oupsi. Je pense que c'est une question de goût. Je connais mal la musique baroque, mais je m'aperçois en écoutant des interprétations d'un Scarlatti que je travaille que la grande partie des interprétations sont beaucoup trop staccato pour mon goût et je les trouve martelés partout, alors que les interprétations legato avec un peu de pédale, je trouve lumineux.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Rassure-toi Mieuvotar ton oreille n’est pas défaillante.
Je n’ai pas trouvé l’interprétation brutale.même si le son, ici ne rend pas vraiment le toucher délicat de Jean Dubé
mieuvotar a écrit : ven. 08 juin, 2018 6:06
Pfffffiou
On va encore plus loin dans les degrés de l’hallucination ! C'est impressionnant. Et superbe.
Concernant Jean Dubé, c’est tout aussi fascinant. Pour ma part, ayant travaillé cette fugue – en particulier avec Marie-France – je trouve que son rendu musical n’est quand même pas mal du tout. Je suis moins sévère que toi, JPS, mais ton oreille affûtée entend surement des choses que moi je n’entends pas.
Bien sûr que ce n'est pas mal du tout ! je n'entends rien que tu n'entendes pas ; simplement je trouve qu'on sent que le staccato adopté est plus le fait d'une nécessité liée à l'emploi de la main gauche seule que d'un choix musical, avec une certaine uniformité.
La première pièce de cette Suite op.14 d'Albert Roussel, avec ce thème répétitif, hypnotique et qui s'étend sur de nombreuses mesures, puis se tranforme et une nouvelle section arrive, bien plus enlevée et énergique pour ne pas dire foutraque, enfin le thème initial revient, lugubre et mystérieux.
JPS1827 a écrit : jeu. 07 juin, 2018 22:05
Que diable faites-vous de ce bras droit, ne voyez-vous pas qu’il vous gêne et vole sa nourriture à l’autre !
Assez hallucinant effectivement, le résultat musical me paraît moins convaincant pour la fugue.
Et puisque nous sommes dans les transcriptions redécouvrons (c’est le mot) le concerto pour 4 claviers !
Bastien a écrit : ven. 08 juin, 2018 10:36
La première pièce de cette Suite op.14 d'Albert Roussel, avec ce thème répétitif, hypnotique et qui s'étend sur de nombreuses mesures, puis se tranforme et une nouvelle section arrive, bien plus enlevée et énergique pour ne pas dire foutraque, enfin le thème initial revient, lugubre et mystérieux.
Oui ce Prélude est une pièce absolument tragique, célébrée d'ailleurs par Guy Sacre je crois, j'aime beaucoup cette suite, dont bizarrement on ne jouait que la Ronde (parce que c'est une pièce virtuose) quand j'étais étudiant, alors que la Sicilienne et la Bourrée sont vraiment de beaux morceaux. Alain Raës avait enregistré un CD avec toutes les œuvres de Roussel pour piano (je l'avais commandé à la FNAC Montparnasse vers 1990, ne l'ai jamais reçu et j'ai eu la surprise de la trouver dans un rayon de cette même FNAC en 1998, c'était ma commande qui m'attendait !)
JPS1827 a écrit : ven. 08 juin, 2018 10:25
je trouve qu'on sent que le staccato adopté est plus le fait d'une nécessité liée à l'emploi de la main gauche seule que d'un choix musical, avec une certaine uniformité.
C'est mon sentiment. C'est plus aimablement dit, mais pas très différent de ce que je pense.
coignet a écrit : ven. 08 juin, 2018 12:53
C'est plus aimablement dit
Voila, oui.
Surtout comparée à ta première version, que tu as changée juste avant que je ne valide ma propre réponse et qui était encore plus "moins aimable" (d'où une certaine acidité de mon propos...)
Mais c'est vraiment tout à fait bénin et inutile d'épiloguer là-dessus.
Je peux comprendre votre opinion. Ce que je voulais dire, c'est que l'ayant jouée, j'y retrouve bien les lignes musicales de la fugue. J'imagine de toute façon que le but d'une transcription comme celle-ci est plus la prouesse de la réduire à une main (d'où l'inévitable sécheresse) en restant aussi près que possible de l'esprit et de la structure générale, que de répliquer fidèlement la pièce d'origine. Après peut se poser la question de l’intérêt d'un tel exercice bien sûr. Je le trouve pour ma part intéressant, surtout que je suis convaincu que – venant de ce pianiste-là – il ne s’agit en aucune de façon de frime ou d’exhibition gratuite de sa virtuosité.
C'est à se demander si Bach n'est pas le compositeur le plus "retranscrit" au piano, et encore aujourd'hui, de nombreuses transcriptions fleurissent de partout...
Pour le Dubé, je comprends l'avis de JPS, et j'avoue que je suis plus impressionné par le défi technique que le rendu musical, mais on entend toutes les voix avec une clarté et une précision redoutable et oui, à une seule main avec une partition fournie comme ça et à ce tempo, proposer du légato et du staccato est sans doute plus que compliqué...
Le Roussel est intéressant, c'est un compositeur que je connais peu, à découvrir.
J'ai un peu de mal avec ce prélude de Roussel, auquel je n'ai pas accroché à la première écoute. J'aime généralement beaucoup le Roussel orchestral mais connais peu son œuvre pour piano. Les commentaires de Sacre, et surtout la genèse de l’œuvre, sont effectivement éclairants.
Spianissimo a écrit : ven. 08 juin, 2018 14:44
C'est à se demander si Bach n'est pas le compositeur le plus "retranscrit" au piano, et encore aujourd'hui, de nombreuses transcriptions fleurissent de partout...
Pifométriquement, ça me paraît absolument... certain. Et je l'explique par le caractère abstrait et architectural de sa musique qui ne se soucie finalement pas du medium choisi pour la jouer.