Pièce de Mozart "sombre" ou "tourmentée"

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Presto
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Re: Pièce de Mozart "sombre" ou "tourmentée"

Message par Presto »

Si on remplace pudeur par distance, je crois que le message de Bastien n'est pas infondé :?:
"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
Bastien
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Re: Pièce de Mozart "sombre" ou "tourmentée"

Message par Bastien »

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Mozart est une exception, dans ses oeuvres plus intimes pour "amateurs éclairés", mais pas pour le reste de sa production.

Peu importe, vous prenez mes messages bien trop au pied de la lettre. Quand je critique le "manque de classe" du romantisme vous pensez vraiment que je dis ça avec le plus grand sérieux ? L'expression elle même est un peu absurde non ?

Sinon je n'ai jamais parlé du baroque. Mais justement, le rococo ou le style galant en ont assez des effusions et des "barbaries", selon le mot de Rousseau, du baroque et aspirent à plus de naturel, à des sentiments plus mesurés, tout cela sous l'influence des Lumières et de la Raison. Pourquoi les concertos de la période classique ont leur 3ème mouvement systématiquement enjoué et optimiste ? Parce que ça ne se faisait pas de terminer une oeuvre destinée au "grand public" de manière tristounette ou tragique. Pourquoi les finals des opéras de Paisiello ou Cimarosa sont-ils toujours gais et ont une fin heureuse même dans des opéras serias plein de drames ? Pour la même raison. Maintenant comparez avec les oeuvres de Donizetti, Bellini ou Verdi, dans la plupart des cas le héros/héroïne meurt à la fin. Donc, il y a tout de même des règles, et la distance, la pudeur, la discipline, la réserve sont des traits caractéristiques du classicisme, aussi bien en musique, qu'en peinture, qu'en littérature.
Modifié en dernier par Bastien le ven. 02 févr., 2018 7:49, modifié 1 fois.
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Arabesque44
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Re: Pièce de Mozart "sombre" ou "tourmentée"

Message par Arabesque44 »

Bastien j'avais bien pris ton intervention au second degré, surtout les "attaques" contre le romantisme. C'est très caricatural, mais assez juste et drôle!
D'une façon générale, dans tous les arts et la littérature, lors du passage du XVIII eme au XIX eme siècle on assiste à l'éclosion d'une pudibonderie qui atteindra le sommet avec l'Angleterre victorienne ( qui cachait les pieds de pianos, jugés "shocking")
Finies les polissonneries scato de Mozart, les "Liaisons dangereuses", et une certaine liberté sexuelle à laquelle même les femmes pouvaient prétendre. Ce n'est évidemment qu'un aspect du siècle des Lumières, mais paradoxalement avec le succès des mouvements de libération des peuples que les Lumières ont inspirés, cette liberté là a été perdue. Sans doute parce qu'on l'assimilait trop à la galanterie, le libertinage et la Noblesse.

Si "obscénité" il y a dans le romantisme , elle tient au manque de retenue des artistes romantiques qui n'hésitent pas à se livrer totalement, et pas du tout à leurs propos ( les héroïnes romantiques sont souvent des femmes-enfants à peine sexuées , on pleure beaucoup, on meurt d'amour...mais on ne le fait que très peu, et surtout on n'en parle pas!)
En guise d'exemple, on peut comparer la correspondance de Mozart, avec celle de Schumann 50 ans plus tard. Notamment ses lettres à Clara , ou leur "journal de mariage"
C'est extrêmement chaste! Jamais d'allusion directe à un contact physique, que ce soit avant ( fiançailles interminables) ou même après le mariage. Mais c'était certainement la norme ( cela dit...ça n'empêche rien...8 enfants! :mrgreen: )
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