Autocritique ...

Wladyslaw · Message par **Wladyslaw** » dim. 24 sept., 2006 21:18

Bonjour,

Quel est votre plus gros défaut de pianiste, ou que pensez-vous qu'il est ?
Que faites vous pour le corriger ?

Wlad.

louna · Message par **louna** » dim. 24 sept., 2006 21:20

Tu ouvres le bal Wlad ?
C'est quoi pour toi ?

Wladyslaw · Message par **Wladyslaw** » dim. 24 sept., 2006 21:23

Ok Louna,

Mon plus gros défaut est dans l'apprentissage par coeur ... il faut absolument que je me discipline pour me passer au plus vite de la partition.
Après, je manque de rigueur dans les doigtés et pour mettre la pédale.
Je ne suis pas assez perfectionniste en quelque sorte.

Wlad.

Stereden · Message par **Stereden** » dim. 24 sept., 2006 21:28

C'est de ne faire aucun effort pour jouer à vue. Ce qui limite forcément mon répertoire : je ne peux jouer que ce qui est inscrit dans la mémoire de mes doigts.

louna · Message par **louna** » dim. 24 sept., 2006 21:30

En ce qui me concerne :
Beaucoup de mauvaises habitudes, depuis ma position sur le tabouret, jusqu'au bout des doigts, manque de souplesse, 5è doigt défaillant (comme les 4 autres d'ailleurs

)
J'ai débuté complètement arythmique mais la musique de chambre m'a soigné.

Le plus gros défaut, manque de confiance. Et ça, ça tue, et c'est le plus difficile à corriger.

Nicolas · Message par **Nicolas** » dim. 24 sept., 2006 21:35

Le 5eme je crois..., une tendance à crisper dans les passages forte, une position sur la chaise que je dois sans cesse recorriger, la forme de la main, les trilles (

), mais surtout le stress

Message par **dominique** » dim. 24 sept., 2006 21:40

Pour moi, ce que je dois combattre le plus, c'est ce que j'ai appelé le "complexe de Lucky Luke" : jouer plus vite que sa pensée, (tirer plus vite que son ombre). Ce qui fait que l'articulation n'est pas toujours claire !
Je me suis corrigée en jouant beaucoup de mvts lents et expressifs, pour me forcer à me "poser" sans stress. Je dois dire que ça va beaucoup mieux !

Wladyslaw · Message par **Wladyslaw** » dim. 24 sept., 2006 21:42

C'est super ce sujet finalement, je ne m'y attendais pas mais ca fait très thérapie de groupe, on se croirait aux alcooliques anonymes....

Enfin, il ne faudrait pas que ca vous décourage !

Wlad.

Nicolas · Message par **Nicolas** » dim. 24 sept., 2006 21:44

C' est à boireeeeeeuh à boirreeeeeeuh du Mouzin....

Samson · Message par **Samson** » dim. 24 sept., 2006 22:09

Je crois surtout que le défaut le tous les pianistes
est d'être, musicalement, - mais pas seulement -,
fondamentalement égocentriques... !

D'où la question.

Je suis pas le dernier, d'ailleurs, p'tet bien.

Wladyslaw · Message par **Wladyslaw** » dim. 24 sept., 2006 22:11

Ah non Samson, là, tu abuses .... le sujet n'a rien d'égocentrique.

Wlad.

Nicolas · Message par **Nicolas** » dim. 24 sept., 2006 22:12

Tu voudrais dire que le but premier du pianiste est de se faire voir le plus possible, en outre passant le fait de fournir du plaisir à l' auditeur?

cf viewtopic.php?t=1988

Marmou · Message par **Marmou** » dim. 24 sept., 2006 22:56

Mon plus gros défaut, est que je suis très NUL en déchiffrage...

Samson · Message par **Samson** » dim. 24 sept., 2006 23:00

Ah non Samson, là, tu abuses .... le sujet n'a rien d'égocentrique.

Taratata, Wlad, on apprend pas au vieux singes à faire des grimaces !

Mais mon propos n'est pas une critique : d'ailleurs c'est pas une tare d'assumer en acte de l'intérêt pour soi-même. Charité bien ordonnée...
Faut simplement en sortir de tant en temps !

Tu voudrais dire que le but premier du pianiste est de se faire voir le plus possible, en outre passant le fait de fournir du plaisir à l' auditeur?

(Si la question se rapporte à mon propos), Non pas du tout, Nico.

C'est un fait qu'on se fait tous charrier par les autres musiciens sur le thème : "les pianistes jouent tous dans leur coin, même en formation".

Et puis - au delà des clichés- on sait bien que chaque instrument traduit une psychologie. Le piano stimule organiquement, structurellement, culturellement, bref pour mille raisons, un itinéraire égocentré.
Plus que tout autre, le pianiste est son premier et principal public : il passe son temps à descendre du vélo pour se regarder pédaler. Et il ne voit rien, évidement.
Il a tant envie d'être applaudit derrière ses 200 à 400kg de mécanique, qu'il se dévalorise, se martyrise, se culpabilise en permanence (en toute mauvaise fois, on l'aura compris) au nom d'une perfection qu'il est le seul à tenir pour primordiale.

Plein de "défauts" découlent de là.

Celà se gère, se corrige, mais le rééquilibrage n'est pas spontané chez tous le monde. Moi, j'ai mis des années !

Wladyslaw · Message par **Wladyslaw** » dim. 24 sept., 2006 23:07

Cher vieux singe grimaçant,

Je suis plutot d'accord avec tes propos mais en tous cas MAIS c'est quand même un tantinet exagéré.

Après tout, n'importe quel passionné de n'importe quel discipline est nécessairement attiré vers le "mieux" de ce qui peut exister en la matière...

Et puis savoir faire son autocritique me semble plutot être un signe d'humilité que d'arrogance...

Wlad.

Hellblack · Message par **Hellblack** » dim. 24 sept., 2006 23:30

Il est n'est pas faux que les pianistes sont plus ou moins égocentriques, du moins tous ceux que je connais le sont à divers degrés....et je dois être le pire! ^^

Pour ce qui est de mes defauts, je n'ai toujours que deux ans de piano dans ma poche, donc ils sont multiples, mais les plus gros sont: ma lenteur à comprendre les rythmes, ce qui me handicape à progresser; et à me lasser d'un morceau en étude...en fait je crois, que je me dis que sa doit saouler les gens autours d'entendre toujours le même morceau alors inconsciemment il devient aussi lassant à mes oreilles....

Yog · Message par **Yog** » dim. 24 sept., 2006 23:35

Et puis - au delà des clichés- on sait bien que chaque instrument traduit une psychologie. Le piano stimule organiquement, structurellement, culturellement, bref pour mille raisons, un itinéraire égocentré.
Plus que tout autre, le pianiste est son premier et principal public : il passe son temps à descendre du vélo pour se regarder pédaler. Et il ne voit rien, évidement.
Il a tant envie d'être applaudit derrière ses 200 à 400kg de mécanique, qu'il se dévalorise, se martyrise, se culpabilise en permanence (en toute mauvaise fois, on l'aura compris) au nom d'une perfection qu'il est le seul à tenir pour primordiale.

Plein de "défauts" découlent de là.

Celà se gère, se corrige, mais le rééquilibrage n'est pas spontané chez tous le monde. Moi, j'ai mis des années !

Je suis tout à fait d'accord avec ça. C'est très important ce que tu dis là.

Sinon, pour répondre au sujet tout de même, je dirais que mon défaut est de vouloir jouer toujours trop vite. Pour corriger ça, être totalement présent et prendre le temps de jouer chaque note, même si on va vite.

Stereden · Message par **Stereden** » dim. 24 sept., 2006 23:48

Oui, moi aussi je crois que Samson a mis en plein coeur de la cible. Aie !

egtegt · Message par **egtegt** » lun. 25 sept., 2006 7:11

Stereden a écrit :Oui, moi aussi je crois que Samson a mis en plein coeur de la cible. Aie !

Je dois être le seul alors à ne pas être égocentrique ? Ca m'étonnerait

Sincérement, je ne pense pas que les pianistes soient fondamentalement égocentriques, où alors on n'a pas la même définition du mot.

Solitaire, je veux bien, car beaucoup d'instruments ne peuvent se concevoir qu'en ensemble, quel qu'il soit. Et le piano fait partie des rares qu'on peut jouer seul. Mais ça n'implique pas nécessairement d'être égocentrique.

Sinon, pour ne pas être HS

, mon principal défaut est de déchiffrer affreusement mal (Sans parler des 10 défauts majeurs que constituent mes digts doigts

)

Yog · Message par **Yog** » lun. 25 sept., 2006 8:07

Egtegt, ne retiens pas uniquement le mot égocentrique. En se focalisant sur ce mot, qui touche fortement psychologiquement, le reste du discours de Samson risque de passer à la trappe. Le fait est que le pianiste passe son temps à se regarder, pour diverses raisons d'ailleurs, mais c'est aussi par quelque part une nécessité de pouvoir atteindre cette autocritique. En soi, ce n'est pas mauvais, mais après vient tout un ensemble de constructions mentales qui vont déformer l'autocritique en je me mirre le nombril. Du coup, c'est entrer dans un jeu fragile, car par soucis d'une perfection idéalisée, le pianiste s'automutile constamment. En entrant dans une telle logique sans fin, il se refuse même l'accès à cette perfection tant attendue.

Avoir un regard sur soi, du recul avec une véritable autocritique, n'est pas mauvais en soi à condition que ça amène à une ouverture de soi. Se voir sans forcément émettre un jugement et sans se comparer sur une échelle de valeurs arbitraires.