Oupsi a écrit : ven. 05 janv., 2018 19:20
Jouishy a écrit : ven. 05 janv., 2018 18:32
Je m'attendais vraiment à davantage de réactions.
Il faut croire que ce qui est nouveau et surprenant pour moi ne l'est pas du tout pour des connaisseurs.
En même temps il ne s'est passé qu'un seul jour hein, c'est pas comme si ton message avait été en souffrance toute une semaine

Certes, certes, bien sûr.

Les discussions étant parfois passionnées, dynamiques et rapides, je m'étais attendu à avoir de la lecture en me connectant ce matin, mais il est vrai que j'ai posté ça très tard (heure française) hier et que j'ai reconsulté le sujet alors qu'il n'était pas encore le soir, donc pour ceux qui ne se connectent pas en journée, c'est vrai que ça ne laissait pas trop de temps de réaction.
Okay a écrit : ven. 05 janv., 2018 19:04
J’ai été surpris que ce soit une question d’ornements qui soit la chose qui te frappe le plus dans cet enregistrement.
Ah! Et c'était bien là un autre de mes buts en ouvrant cette discussion : débutant dans l'écoute de la musique classique, je n'ai pas une oreille aiguisée et je sais que je remarque bien peu de choses. J'espère de cette discussion pouvoir ouvrir mes oreilles à d'autres observations auditives et analyses (entres autres).
Okay a écrit : ven. 05 janv., 2018 19:04
qui est d’ailleurs piraté en concert...
Ça explique la qualité de l'enregistrement.
Oupsi a écrit : ven. 05 janv., 2018 19:20
J'ai écouté cette version que je trouve très belle. Mais c'est Mozart qui est beau. Tu peux écouter plein d'interprétations, Brendel, Pirès, etc., tous ces pianistes donnent quelque chose de très beau sur cette sonate, et de vivant, avec fraîcheur. C'est une longe fréquentation de Mozart, du style classique, qui rend ces ornementations naturelles, fluides. Elle vont peut-être me heurter si j'ai en tête UNE interprétation que je considère comme l'alpha et l'oméga, mais je crois que la musique c'est davantage une appropriation à chaque fois nouvelle d'un texte, lequel en plus a pu connaître des vicissitudes d'éditions (je ne sais pas si c'est le cas de cette sonate en particulier). Le truc c'est que nous, en tant qu'élèves, nous ne sommes pas encore en mesure d'avoir des certitudes ni même parfois des préférences de goût sur ces questions, ça vient petit à petit (mais je te garantis que ça vient). Parfois nous avons une idée très claire qui ne correspond pas à ce qu'il y a dans un enregistrement, là il faut en parler avec le professeur ou avec d'autres musiciens, tout se discute ou presque en musique.
Je ne vois pas pourquoi tu t'interdirais de jouer ces ornements si pour toi ils sont naturels à l'écoute et s'intègrent bien dans ton ressenti du phrasé.
J'aime beaucoup le livre cité par Lee. Il est écrit par Paul et Eva Badura Skoda, mari et femme. Il est très intéressant justement parce qu'il donne des clés non pas tant sur comment jouer ceci ou cela (bien qu'il offre profusion d'exemples pour plein d'oeuvres) mais sur l'esprit dans lequel aborder cette musique, le fait qu'elle est à la fois construite et libre, les valeurs des notes sont précises et il y a une grande rigueur d'écriture (Mozart notait pas mal de choses) mais il ne faut pas jouer tout de manière arithmétique, il faut "sentir" que parfois une valeur est "un peu plus longue" qu'écrit, ou dans d'autres cas au contraire "un peu plus brève" qu'écrit, ce genre de choses. Ce qui est passionnant ensuite c'est de commencer à le sentir soi même naturellement, mais pour que ça devienne naturel, ça prend un peu de temps (ou beaucoup, c'est mon cas, je suis sur un autre Mozart et je suis comme toi, à m'interroger sur mille choses).
J'ajoute que ces interrogations sont la sève de la réalisation de la musique, à mon avis, et parfois on a plus de questions que de réponses, il faut tenter, essayer, écouter. Je ne crois pas au "milieu", mais à nos oreilles et à notre sensibilité.
Très intéressant ce que tu amènes comme idées!
Il est vrai que je n'ai pas encore écouté énormément de versions (Baremboim, Pires, Sokolov, Uchida, Barton, et peut-être Arrau), et encore moins en écoute active (en fait, aucune. J'en ai fait joué certaines en boucle pendant des heures au boulot par contre).
Tu parles «d'ornementations fluides», ce qui m'amène quelques pensées : mon petit détour par la musique irlandaise, il y a quelques années, où j'ai vaguement pratiqué le tin whistle, et on ajoutait des ornements de partout dans cette musique! Et que depuis que j'ai appris que la musique classique était beaucoup moins «guindée» à l'époque, qu'on y improvisait beaucoup, c'est quelque chose qui m'intrigue et auquel j'aimerais m'initier un jour. Mettre ses propres ornements, c'est un peu comme de l'improvisation à petite échelle. Et du peu que je peux en percevoir, pour arriver à bien improviser, ça prend un sacré bagage. Un peu moins pour les ornements, mais si on veut bien faire les choses, encore faut-il les maîtriser et, idéalement, se renseigner (si on veut coller au style du compositeur).
Pour la question personnelle d'intégrer des éléments ou non, la question qui se pose aussi c'est de savoir s'il ne serait pas préférable que je me concentre sur d'autres aspects qui doivent être travaillés de façon plus prioritaire. Mais cela sera à discuter avec mon prof, même si je suis intéressée à avoir vos avis sur ce genre de libertés dans des contextes formels, comme des examens et des concours.
Je retiens ta dernière phrase que j'aime beaucoup! Ah! Encore heureux que la musique ne soit pas qu'une affaire de composition! Les interprétations amènent de tels monuments de richesse!
C'est beau!