Voilà, je reposte mon message malencontreusement effacé par BM.
Okay a écrit : lun. 18 sept., 2017 12:41
Une différence avant tout darwinienne que la société n'a pas pu gommer, car évoluant plus rapidement que l'Evolution. Plus audacieux encore... est-ce que les sociétés humaines développées auraient pu "inverser" le sens de cette différentiation il y a des siècles (et curieusement, chercheraient aujourd'hui à l'estomper) ? Ce qui est amusant, c'est que l'être humain est à ma connaissance unique dans le monde du vivant sur ce point : de ce qu'en j'en sais, lorsqu'il existe dans le monde animal une différence naturelle, le male est toujours beaucoup plus coloré et "attractif" que la femelle ...
Je suis la première, lorsque je cherche à expliquer un comportement, à poser l'hypothèse d'un facteur génétique sous-jacent (qui n'explique jamais qu'une faible partie de la variance, en passant... même chez les jumeaux identiques élevés séparément, quand il s'agit du comportement, la génétique n'arrive à expliquer qu'environ 40 à 60% de la variance selon mes souvenirs) et à en questionner le rôle 'adaptatif' au sens darwinien. Déformation professionnelle, ce fut mon domaine d'études avancées. Mais là, je tique.
On parle de vêtements, là, pas d'un caractère biologique 'héritable' comme les plumes colorées du paon ou le scrotum bleu des singes vervets. Et la mode vestimentaire varie plusieurs fois par génération ! À l'époque où mes parents se sont mariés, les tenues de nos chères pianistes sexy auraient profondément scandalisé à peu près tout le monde occidental, ce qui n'a pas empêché cette génération de mettre au monde les baby boomers.
Oupsi nous montre combien les vêtements extravagants ont pu aussi être masculins. On peut aussi penser à bien des cas où les vêtements extravagants ont servi, non pas à séduire, mais à marquer le statut social (coiffe de plumes des chefs sioux aussi bien que vêtements Louis Vuitton).
Voici aussi un exemple où le maquillage est très explicitement destiné à séduire... les demoiselles (sans parler des vêtements !) :
http://www.afrikmag.com/ldecouvrez-la-t ... rettyPhoto
J'avoue que je me laisserais volontiers séduire...
Et comme biologiste ayant fréquenté la théorie de l'évolution toute ma vie, j'insiste: jamais un comportement ne peut se justifier moralement sous prétexte qu'il y aurait une composante génétique sous-jacente, qu'il serait 'inné'. Si on exclut les réflexes (et encore), il n'y a pas de comportement (même le plus clairement influencé par l'hérédité: celui de s'accoupler) qui ne puisse être contrôlé par la volonté. La morale, c'est social, pas génétique. C'est la société qui la définit, c'est un consensus social appris, qui varie selon les sociétés et les époques. Il y a une rare exception: dans essentiellement toutes les sociétés humaines, l'inceste est tabou -- et s'il est tabou, c'est précisément parce que l'évolution darwinienne ne l'a pas éliminé malgré ses effets biologiques souvent (mais justement pas toujours) délétères.
Alors d'accord pour discuter de la tenue de Yuja Wang et compagnie mais n'y mêlons pas la biologie et l'évolution s.v.p.

Et je persiste et signe: ces tenues ont une fonction sociale et c'est une fonction qui n'a rien à voir avec la musique et tout à voir avec la séduction et, à mon avis, dans le contexte d'un concert, avec la manipulation (de l'auditeur par la pianiste et/ou de la pianiste pas son agent etc).