Des oeuvres que l'on adore, sauf...

[Cadenza]

Bonjour!

Je songeais l'autre jour que, bizarrement, il y a certains morceaux que j'adore, vraiment, mais pour lesquels il y avait un petit passage, ici ou là, qui vraiment me sortait de mon état d'appréciation du morceau pour m'amener un haussement d'épaule, un «meh».
Évidemment, c'est un sentiment parfaitement subjectif, une appréciation personnelle, et ne constitue pas un jugement de la qualité de l'oeuvre (je ne voudrais pas qu'on pense que je dis que ce n'est pas correct... je n'ai vraiment pas les compétences pour juger de l'oeuvre d'un compositeur!).

Bref, je me disais que je ne devais pas être la seule dans ce cas et que ce pourrait être intéressant à partager.


Et je pensais surtout, personnellement, à ces deux mesures du premier nocturne de Chopin : https://youtu.be/ZtIW2r1EalM?t=95 .
Je ne sais vraiment pas pourquoi, mais si cette pièce joue en arrière-plan, lorsque ce passage joue, je tique. Je ne sais pas ce qui me gêne là-dedans, mais voilà. Et ce n'est pas une question d'interprétation (je crois), car je retrouve ce sentiment dans toutes les versions que j'ai écoutées.

Et vous, vous en avez, des morceaux comme ça?

[mrgrizs]

Salut Jouishy,

Il est marrant ton post.
Oui il faudrait que je regarde le numéro mais il y a bien un mouvement d'une sonate de Beethoven que j'adore absolument jusqu'à ce passage qui m'irrite un peu. J'éditerai mon message quand je l'aurais retrouvé.
S'agissant de Beethoven (ça marcherait aussi pour un autre) je me dis que c'est mon goût qui n'est pas encore prêt

Sinon pour le passage que tu cites ou d'autre, je me dis que les compositeurs doivent parfois choisir d'arracher l'auditeur d'une rêverie ou d'une complainte, pour poursuivre le texte. C'est parfois irritant. Mais il faut bien naviguer.

[Jacques Béziat]

Il peut arriver en effet qu'on ne soit pas en phase avec le compositeur dans certains passages.

Quand un passage me gêne, me choque, ou me laisse froid, je me dis : bon, je n'ai pas compris les intentions du compositeur.

[Lee]

J'avais vraiment un coup de coeur pour ce mouvement lent d'une sonate de Chopin, et je n'ai jamais "compris" le tout début ni en écoutant ni en jouant, cette première ligne me semblait trop dur et complètement différent de la sonate. Quand j'ai expliqué mon souci, ma prof m'a parlé des mouvements difficile, comme le travail galère d'halage d'un bâteau à l'ancien, vers une destination...et tout d'un coup, tout me semblait clair et logique, c'était comme un voyage difficile et long, et ça y est, on arrive et une autre vie commence en douceur et avec de l'espoir. Je crois que Chopin a écrit cette sonate sur Majorque, il était obligé de voyager et traverser la mer...

[OPUS 48]

La première mesure du nocturne N° 20 de Chopin ne me parle pas.
https://youtu.be/-4quKyrOVww

Dans le même genre il y a les premières mesures du nocturne la séparation de Glinka .
https://youtu.be/IIZ94IJRY0c

je me suis toujours demandé à quoi elles servent.

Est-ce particulier aux nocturnes?

opus

[Presto]

J'aime bien ton fil, mais je dois dire que je manque d'esprit critique pour y participer. Le plus souvent ce fut le contraire : les instants de grâce qui peuvent occuper une ou 2 mesures, 1 ou 2 temps de mesure et qui m'ont ouvert toutes grandes les portes d'un chef d'œuvre à côté duquel je serais passé.

[Arabesque44]

Je pense à Mozart, le sublime...
Après l'apothéose de la mort de Don Giovanni, une des ("la" pour mo) plus grande scène d'opéra jamais écrite, une dernière scène pour rien...Pied de nez du compositeur, ou concession aux bonnes mœurs?
Idem pour la fin de la Fantaisie en Ré min qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, et qui me rappelle d'ailleurs cette bizarrerie de Don Giovanni.
On dit souvent aussi que chez Tchaïkovski, le sublime côtoie le trivial, mais je n'ai pas d'exemple précis en tête. C'est un peu vache, on pourrait dire cela aussi de la plupart des compositeurs.
On parle des Nocturnes de Chopin. Oserai-je avouer que malgré tout l'intérêt que je porte à la musique de Chopin, ce sont ses Nocturnes qui m'emballent le moins?...mais j'y trouve à l'inverse des passages que j'adore comme le "doppio movimento" de l'op 15 n°2

[jean-séb]

Ces mesures sont utiles pour "installer" la tonalité et l'humeur du morceau. Ce sont en quelque sorte des mini-préludes.

[Abegg63]

Bonjour
Pour moi dans beaucoup d'oeuvres il y a des passages que je n'aime pas. Il n'y a que dans Bach que je ne trouve rien à "jeter"
Merci Arabesque, je n'osais pas l'écrire; aucun des nocturnes de Chopin ne m'a enthousiasmée au point de vouloir le travailler vraiment. Biensûr j'aime beaucoup certains passages mais pas suffisemmment.

[musiclover]

"Évidemment, c'est un sentiment parfaitement subjectif, une appréciation personnelle, et ne constitue pas un jugement de la qualité de l'oeuvre (je ne voudrais pas qu'on pense que je dis que ce n'est pas correct... je n'ai vraiment pas les compétences pour juger de l'oeuvre d'un compositeur!)" a écrit jouishy.
Rien de choquant là dedans,et il n'y a pas forcément besoin de compétences pour porter un jugement, après tout certain aime le camenbert, d'autres préfère le roquefort, et ça n'enlève rien à la qualité de ces deux fromages!

[Cadenza]

J'aime bien ton fil, mais je dois dire que je manque d'esprit critique pour y participer. Le plus souvent ce fut le contraire : les instants de grâce qui peuvent occuper une ou 2 mesures, 1 ou 2 temps de mesure et qui m'ont ouvert toutes grandes les portes d'un chef d'œuvre à côté duquel je serais passé.

J'ai hésité à créer en parallèle, un fil sur «ces moments d'extase dans ces oeuvres que l'on aime (ou pas, par ailleurs)». Mais, d'un point de vue personnel, je me suis dit que tous les cas que j'ai en tête sont de «simples» transition au mode mineur ou des cadences rompues avec un emploi du degré «vi». Mais dans une optique de partage, c'est vrai qu'au final, il pourrait être intéressant de le créer, ce fil.

Sans que ce soit «extatique», en écoutant le deuxième mouvement de la sonate K545, quand arrive le moment (vers le milieu de la pièce) où Mozart décide de passer d'un coup, sans transition, de sol majeur à sol mineur (la ligne mélodique commence avec un si bémol), j'ai un petit «oooooh, c'est beau!». C'est tout con, mais j'aime ça.

En m'amusant à plaquer des accords au hasard sur le piano, je me rends compte que j'aime beaucoup la sonorité des accords diminués.

Je pense à Mozart, le sublime...
Après l'apothéose de la mort de Don Giovanni, une des ("la" pour mo) plus grande scène d'opéra jamais écrite, une dernière scène pour rien...Pied de nez du compositeur, ou concession aux bonnes mœurs?
Idem pour la fin de la Fantaisie en Ré min qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, et qui me rappelle d'ailleurs cette bizarrerie de Don Giovanni.
On dit souvent aussi que chez Tchaïkovski, le sublime côtoie le trivial, mais je n'ai pas d'exemple précis en tête. C'est un peu vache, on pourrait dire cela aussi de la plupart des compositeurs.
On parle des Nocturnes de Chopin. Oserai-je avouer que malgré tout l'intérêt que je porte à la musique de Chopin, ce sont ses Nocturnes qui m'emballent le moins?...mais j'y trouve à l'inverse des passages que j'adore comme le "doppio movimento" de l'op 15 n°2

J'avais pensé à la fantaisie aussi. En écoutant cette pièce, j'ai déjà pensé que j'avais bien envie de la monter, mais en même temps, je n'en suis pas certaine, à cause de ces passages qui me laissent un peu indifférente. Mais je pensais que c'était mon «amour» du mineur qui me faisait dédaigner la fin, qui sort du côté «tragique» que j'aime du reste du morceau.
Ce n'est peut-être pas pour rien que Mozart ne l'avait pas publié de son vivant. Peut-être lui-même était-il critique envers son oeuvre.

Je vais aller écouter la fin de Don Giovanni pour voir à quoi tu fais référence. N'étant pas fan de l'opéra, c'est vraiment un domaine que je connais peu.

"Évidemment, c'est un sentiment parfaitement subjectif, une appréciation personnelle, et ne constitue pas un jugement de la qualité de l'oeuvre (je ne voudrais pas qu'on pense que je dis que ce n'est pas correct... je n'ai vraiment pas les compétences pour juger de l'oeuvre d'un compositeur!)" a écrit jouishy.
Rien de choquant là dedans,et il n'y a pas forcément besoin de compétences pour porter un jugement, après tout certain aime le camenbert, d'autres préfère le roquefort, et ça n'enlève rien à la qualité de ces deux fromages!

Je préfère annoncer clairement, plutôt que l'on me prête des intentions que je n'ai pas. Je trouve parfois certaines personnes un peu guindée sur ce forum, méprisantes d'autres styles de musique, etc. Je sentais venir l'accusation de «mais comment oses-tu, petite profane, dédaigner l'oeuvre des Grands Compositeurs!». Donc voilà, j'ai voulu mettre un petit "disclaimer" (tiens, merde, on dirait comment en français?).

[mllevinet]

Dans une barque pour l'océan de Ravel, il y a certains passages très étranges...

[Presto]

Tu dirais ça de Ludwig, je comprendrais mais là ...