C'est vraiment super sympa!!Christof a écrit :Tu as tout un monde à portée de la main, tout un univers. Et tu peux faire de très grandes choses. Et c'est parce que tu peux aller très loin que je t'écris ce qui suit (qui est un peu la même chose que ce que j'avais pu déjà te dire dans un précédent message).
Peut-être maintenant, essaie d'aller plus à l'essentiel. Dans ce morceau, je sens deux aspects un peu séparés: une intention au service de la musique, d'une émotion, d'une composition et d'une ambiance, et une intention simplement au service du piano, le rendre brillant. Et du coup, mais ce n'est qu'un avis, on perd le discours, on perd l'émotion. On ne voit pas l'unité d'une structure.
Celle-ci est là au tout début du morceau. Un discours, un style. A 0'41, tu passes trop vite dans quelque chose d'autre, tu ne laisses pas le temps de s'installer dans le monde du début. Par ailleurs, je sens qu'à 0'43, ce que tu joues est un réflexe, une phrase que tu as jouée souvent. Écoute ce qui se passe si tu coupes à 0'38 et que tu reprends à 0'50, à mon avis, cela a plus de force.
et si tu allais ensuite jusqu'à 1'19 et passait directement à 2'13.... ?
En fait, ce que je veux dire par là, c'est qu'il faut que tu retravailles la forme. Tu passes dans des choses bien différentes, sans vraiment les amener.
Par moment tu privilégies "l'ambiance", à d'autres les "traits de piano". Quand tu privilégies les traits de piano, tu n'es plus compositeur, tu te mets au service d'un autre discours.
N'essaie pas de rendre les choses jolies, mais de les révéler
Tu aurais dit que c'était une improvisation (et pas une composition), je n'aurais pas forcément écrit ici la même chose.
Je te dis tout cela parce que tu peux aller très loin. C'est déjà tellement rare de pouvoir composer. Alors malaxe bien cela dans tous les sens. Raconte encore plus une histoire, génie de l'espace. Le meilleur moment, c'est tout ce qui précède. Ce plaisir de sentir lentement mûrir, venir les notes, les accords, le souffle, s'assembler peu à peu les phrases. Construire, déconstruire, reconstruire, pour mieux naviguer entre les écueils. Faire sortir de soi encore plus des cahiers inédits.
L'espace qui va se construire, d'oeuvres en oeuvres, quelque chose d'indicible, immanent. Qui rassemble soudain ce qui auparavant, en nous, était dispersé.
Avec toute mon amitié

J'apprécie les compliments tout autant que les parties plus "critiques" de ton commentaire. Je vais essayer de garder tout ça en tête lorsque j'écrirai la prochaine pièce.
Travailles-tu dans la musique?