Difficile de résumer avec des mots car ils restent limitants. On peut saluer l'extrême engagement et l'extrême délicatesse de toute la palette sonore. On peut parler des chants, contre-chants, autres lignes de chant, et contre-lignes... la salle a été sous le charme, une chance d'avoir réussi à être là. Olivier doit reprendre peu à peu contact avec le sol... et peut être se reposer. Bravo
Suite de la journée, j'ai écouté l'ensemble vocal de Lausanne, ( Brahms) puis Luis Fernando Perez qui a vraiment "mis le feu" avec un programme 100% De Falla: suites du Tricorne et de l'Amour Sorcier dont la fameuse "Danse rituelle du feu", et une Fantaisie Bétique que je ne connaissais pas et qui m'a emballée également. De la musique qui agit directement sur le cerveau reptilien, et en "live " comme cela, le risque est de finir en transes! ( Le Sacre du Printemps me fait un peu cet effet là également)
Plus "intello" , le concert de Philippe Cassard vendredi avec des valses françaises, de Chabrier à Poulenc en passant par Ravel, Debussy et quelques noms moins connus, en prime le talent, l'humour, la malice de l'un de nos concertistes/conférenciers préférés (qui n'avait pas oublié son micro et sa chaise pliante) Un grand moment aussi.
Et Olivier, avec Chopin, Scriabine et Liszt ? Ah, là, c'est l'âme qui est touchée...
Merci beaucoup aux PMistes qui ont mis le réveil et partagé leurs impressions ici ! Je ne pense pas avoir pu croiser tout le monde, car du monde il y en avait ! Des places au delà des 200 de la capacité de la salle ont été vendues, et il a fallu tasser quelques dizaines de chaises en dernière minute...
Je ne ferai évidemment pas de compte-rendu de mon propre concert et il me semble tout aussi délicat d'en partager un enregistrement... mais après avoir vécu deux mois tournés entiers vers cet événement et ayant eu une très grosse pression, je suis heureux d'avoir pris grand plaisir à jouer ce matin et je crois que la réception très chaleureuse du public suggère que ça a été partagé.
Maintenant Liszt et Scriabine au congélateur, et cap sur le CD, qui pourrait être enregistré plus tôt que prévu...
Bravo à toi Olivier, et merci. C'était un magnifique concert, et je pense que le public était réellement sous le charme Entendre ce programme une 2ème fois était un régal.
Ma fille a elle aussi beaucoup apprécié
"Le reflet est pour les couleurs ce que l'écho est pour les sons." Joseph Joubert
Okay a écrit :... et je crois que la réception très chaleureuse du public suggère que ça a été partagé.
Oui, je peux confirmer que cela a été pleinement partagé, comme en a témoigné, à l'issue du concert, l'avalanche d'applaudissements, accompagnés d'acclamations qui fusaient tout autour de nous, de la part d'un public enthousiaste et émerveillé dans une salle plus que comble.
Un superbe récital d'une grande intensité, alliant des envolées magistrales et flamboyantes avec des passages d'un raffinement cristallin, d'une infinie douceur, avec une sonorité irisée, chatoyante et soyeuse.
Encore un immense bravo, Olivier !
THE LAST DAY à la FOLLE JOURNÉE ! UN FESTIVAL DE PIANO !!!!
Pour clôturer notre semaine, une journée consacrée uniquement au piano !!!!
PIANISTES ! JE VOUS AIME !!!!
Je vous aime différents, chacun avec votre authenticité, vos choix musicaux, votre palette, votre pédale, votre technique. L'esprit de la Folle Journée c'est le respect de votre différence. C'est ma quête dans mon enseignement, je salue cet événement unique !
Olivier KORBER lance notre belle journée, une approche du piano sensible et lumineuse qui oscille entre pudeur et exaltation. Le programme admirablement construit s'ouvre sur les Mazurkas de Chopin opus 59 . Nous sommes immédiatement dans l'intimité du pianiste. Je suis séduite par l'émerveillement sonore que révèle une projection du son toute particulière. Ces Mazurkas sont des oeuvres délicates et Olivier Korber avec élégance nous offre une version de premier ordre, son plaisir de jouer transparaît dans son jeu et sur son visage. La polonaise Fantaisie est admirable. Cette oeuvre pose le problème de l'unité. Avec cohérence nous visitons ses états d'âme successifs, le son est perlé ou velouté, léger ou puissant, le passage en Si Majeur s'épanouit dans un silence religieux, l'émotion est palpable. La valse fantasque de Scriabine, nous porte jusqu'à la Rhapsodie espagnole de Liszt où le pianiste propose une version habitée et engagée. Cette pièce de haute virtuosité enivre le public enthousiaste. Un feu d'artifice satanique nous emporte. Magnifique récital qui lance notre belle journée!
Rémi GENIET
Changement de salle et de répertoire, un jeune pianiste entendu l'an dernier dans Bach. Sa suite de Haendel est d'une justesse et d'un style parfait. J'admire sa rigueur expressive que l'on retrouvera dans son bis du scherzo de la 2ème sonate de Beethoven. Il poursuit son programme avec des Mazurkas de chopin joliment conduites. La valse de Ravel sous une allure légère nous entraîne vers la noirceur d'un monde qui bascule. Le pianiste allie la virtuosité à l'expression. Son jeu est maîtrisé et pudique, le public est touché et reconnaissant.
Nelson GOERNER
C'est la première fois que je l'entends. Quelle chance qu'il soit là !!!!Le premier accord de sa polonaise opus 44 de Chopin est saisissant. C'est un grand monsieur du piano. Je savoure l'architecture, le son, la maîtrise. Son Iberia débute par un " Evocacion " envoûtant, je me love dans sa subtilité colorée et son Liszt nous emporte avec brio. Quel beau piano !
Adam LALOUM
Depuis ses débuts à la folle journée, quel chemin ! Ce pianiste qui vient d'être primé aux victoires de la musique débute par les Davidbundlertanzer de Schumann, suivront la barcarolle de Chopin et sa polonaise Fantaisie.
Son jeu d'une richesse infinie est servi aujourd'hui par une maîtrise et une autorité qui nous happent par la flexibilité de la matière sonore sculptée. Aux forte puissants s'opposent des pianissimi d'une clarté étonnante. Ce pianiste me touche particulièrement. Sa finesse d'expression en soliste ou en musique de chambre en font un pianiste rare et recherché. Quel bonheur de l'avoir ainsi écouté deux fois !
Luis Fernando PEREZ
Le dernier concert pour lui et pour nous. Oh combien c'est difficile de terminer la folle journée.... Je soigne particulièrement mon choix pour ce moment d'adieu.
Chaque année nous retrouvons notre pianiste espagnol avec joie. Son bonheur de jouer à la folle journée est communicatif et visible ! Son sourire et sa simplicité sont connus, les nantais l'adorent.
Programme Granados et j'avoue que j'ai une réelle attirance pour cette musique.....
Les valses poétiques posent un décor d'une expression absolue, tour à tour rythmées et nostalgiques, je m'abandonne sans retenue au moment. Les émotions accumulées depuis le matin empêchent le moindre philtre et le son comme une drogue dure m'expose à l'overdose.
Luis Fernando, smoking soigné, dandy svelte et élégant possède une nature à l'opposé de son image. Il est expansif, libéré de toutes contingences. Sa technique adopte cette liberté, les gestes sont amplifiés parfois, les doigts actifs. Il utilise absolument toutes les dynamiques possibles. Le son est traité du plus au moins. La difficulté est anéantie.
Les paysages défilent, le soleil, les saveurs, les parfums et la sensualité amoureuse ruissellent. Son corps souple se déhanche, ses pieds esquissent des pas rapprochées, le piano âpre nous invite encore plus loin. Impossible de résister. Standing ovation ! Et un bis ! El Puerto d' Albeniz.... Et un autre ! La danse rituelle du feu de De Falla ! Luis Fernando est en transe, c'est inouï ! Merci !
La folle journée se referme sur une journée inoubliable. Nous sommes sur une autre planète, le manque n'est pas encore là. Toutes ces belles émotions sont inscrites dans un lieu ressource, au moindre nuage, nous pourrons nous y référer, et ainsi trouver de la force.
Tous ces merveilleux pianistes me donnent de l'élan ! Et puis, c'est décidé. Cet été..... La Roque d' Anthéron !
Modifié en dernier par sylvie piano le lun. 06 févr., 2017 1:26, modifié 1 fois.
J'ai tenu ma promesse.... Pas si simple de trouver le temps et la force pour trouver les mots. Les mots sont dérisoires. L'incroyable élan que produit cet événement ne peut se décrire avec justesse. De belles rencontres avec certains d'entre vous en parallèle des concerts !
Je n’ai qu'une envie, et une seule.... Demain matin, je retrouve mon piano ! Toutes ces palettes sonores, ces techniques différentes, ce professionnalisme, cette folie me poussent à chercher plus loin et encore.
Sûr que j' inscris Granados à mon programme !
J'espère vous avoir permis de visualiser un peu notre beau festival.. Avec mon amitié.
Oui, bien sûr ce partage est très parlant, très communicatif; je ressens cette électricité enthousiasmante, comme passer dans une autre dimension! tant de musiciens généreux, et aussi la générosité du public; et la tienne de nous restituer par les mots quelques unes de tes émotions de pianiste-auditrice. Merci Sylvie, et bon piano demain!
Merci Sylvie, magnifique compte rendu, tous ces pianistes que j'aime, ça donne vraiment envie d'y aller l'an prochain... Et merci à tous ceux et celles qui nous racontent et permettent aux absents de se réjouir du succès d'Oliver ! Bravo Olivier !
Le ciel nimbé de dégradés de rose ce matin offre comme une promesse. Surtout, garder cet état inconnu. Cette superposition acrobatique émotionnelle engendre une toute puissance qu'il faut savoir savourer. Quelques heures encore, restons dans ce rythme de folie! Les harmonies de La folia de la Rhapsodie espagnole de Liszt obsédantes ne cèderont qu'au profit d'autres plus légères jusqu'à retrouver la fluidité de la vie quotidienne, dans l'attente d'un nouveau projet, d'un envol pour après.
Mon coeur bat toujours plus vite, mon oreille aiguisée découvre de nouveaux trilles aux chants d'oiseaux et comme après une séance d'hypnose mes perceptions sont décuplées. Respirer les textures, empoigner les parfums, goûter la lumière et sa progression, toutes nos sensations qui s'échangent, se mélangent en un accord indissociable qui résonnera longtemps jusqu'à l'extinction naturelle de ses dernières harmoniques.
Vous entendez ?.........
J'ai été très heureux de saluer Olivier quelques instants après le concert et de lui dire rapidement (pour ne pas déranger) mon ressenti : splendide, splendide.
Vivement l'année prochaine, car à coup sûr il devrait être réinvité vu l'enthousiasme général !
sylvie piano a écrit :
la Rhapsodie espagnole de Liszt où le pianiste propose une version habitée et engagée. Cette pièce de haute virtuosité enivre le public enthousiaste.
Oui, puis le public fût salué par un bis tout en douceur.
La veille Florent Boffard, dans la salle du CIC de l'autre côté de l'avenue de la Cité des Congrès (sans la cohue) : Debussy (Préludes), Chopin (4 Mazurkas), Schoenberg (Suite, op. 25), Messiaen (Ile de feu II). FB fait une très courte pause entre les morceaux. On en sort serein comme d'une bonne exposition de peinture : quelques toiles parfaitement choisies, bien mises en lumière sur des murs blancs. Explosion de couleurs dans Messiaen ; des rires perlés d'eau dans Debussy, les gris impeccables de Schoenberg...