jean-séb a écrit :J'espère que les heureux participants nous raconteront.
Quelle belle soirée !
D'abord le théatre est splendide, j'étais toute excitée en aperçevant un Steingraeber & Sohne sur la scène. J'avais beaucoup de temps d'admirer les lyres dorés sculptés et les autres décors avant et pendant le discours de maire de Limousin qui dûrait au moins 10 minutes

et pendant lequel il a affirmé qu'il n'y a nulpart ailleurs qu'on puisse assister à autant de beaux concerts comme dans sa ville.

Heureusement quelqu'un a commencé à applaudir à un moment donné qui ressemblait vers la fin, je ne sais pas si on avait été epargé par quelques minutes. Enfin, les détails sur l'histoire et les monuments à Limousin ne sont pas mal, mais dans le bon contexte...
A l'opposé (et à mon grand soulagement) le slameur Cocteau Mot Lotov était drôle et inspiré, il jouait bien sur les mots et les sons, je me demandais si c'était la première fois qu'on mélange slameur et la musique classique. J'avais l'impression que le public était mitigé, il n'attendait probablement pas trouvé un slameur dans un concert classique. Mais quelques-uns ont bien rigolé à ses blagues et jeux de mots.
Heureusement on n'avait pas longtemps à attendre la raison que j'étais là. Quelle pression, le slameur parlait de 1001 notes et aucune fausse ! Mais Okay est sorti et il a atteint la barre haute déjà mise en place. J'avais l'impression que le diamant était plus ciselé, plus poli, plus artiste que ce que j'avais entendu dans le passé et encore. Une impression d'une sonorité feutrée et trop matte qui venait je crois du piano. Mais pas déagréable, je n'ai jamais autant aimé la 6ème étude, on voyait les vols et le jeux des belles petites fées dans les bois. Il y avait quelques moments pendant le 7ème, que je pensais au mot grâce. Je me suis dit, Chopin aurait jouait plus ou moins comme ça, non ?
Quelques clics des photographes inopportunes au milieu du jeu...mais qui m'a fait penser de chemin long qu' Okay a traversé depuis le photographe de l'enfer de concours, des souvenirs de l'année dernière seulement...et c'était presque un soulagement de penser de changement, ça me gênait surtout moins que la dernière fois !!
J'ai beaucoup aimé la dernière étude, surtout un moment deux tiers de l'étude, un moment plus paisible et calme, que je ne me souvenais pas des dernières fois que j'ai entendues, ça donnait plus de relief, c'était une petite clairière dans la tempête. Le dernier accord joué, le public applaudit mais me semblait assez froid. Je saute un peu dans la chronologie pour expliquer que personne d'autre qu' Okay n'a attendu du temps avant de revenir de derrière le rideau pour une deuxième fois, et on arrête pas d'applaudir quand les musiciens sont toujours devant le public, le trio Koch par exemple ont sauté directe en bis pour ne pas en être privé ! Les autres musiciens en solo n'ont pas faits.
Très beau trio en musique et en allure (je ne développe pas), il faut les voir ! J'étais miraculeusement reconcilié avec les extraits de 5 pièces sublimes de Shostakovitch, j'ai cru rêvé, j'imagine que c'est une oeuvre pas tardive...et justement la sonatine de Martinu, que je connaissais pas de tout, était encore plus splendide et émouvant, un beau choix de la mettre après Shostakovitch. Puis un grand crowd-pleaser très connu (Brahms ?) pour bis.
Entreacte, encore quelques mots saissisants de slameur, puis Hermine Horiot au violoncelle jouant Clamavi par Arne Nordheim, une oeuvre que j'ai trouvé très difficile. Du nord et du froid de Norvège, clairement moderne...mais les 3 ou 4 notes piqués plusieurs fois avant un accord, ça m'ennuyait. Puis ma bête noire perso et complètement déraisonnable, mais les cheveux qui abandonnaient et tombaient d'un chignon, ça ne la gênait peut-être pas, mais ça me gênait d'imaginer que ça l'a gêné ! J'étais distraite malgré la force et la conviction et la virtuosité de la musicienne.
Qui amène à Bach par Gaspard Hehaene au piano. Sèche comme j'attends de Bach

jusqu'à l'introduction enfin de la pédale, un soulagement énorme...ahhh, mais ça restait quand même du Bach au piano pour moi. On entendait tout sur ce piano, y compris deux ou trois microirregularités. J'avais quelques pensées pour Virgule, car cette fantaisie est en ré-mineur et j'entendais 2 ou 3 accords qui aurait pu être exactement comme notre Beethoven Largo e Mesto. Dommage qu'elle n'aurait pu prendre ma place pendant ce morceau, elle aurait aimé !
Sa fantaisie de Scriabine était un tour de l'événtail des émotions humaines, fascinant, prenant et convaincant.
Un bis très fraîche concocté par Okay : un Dvorak joué d'abord par le trio Foch plus la violoncelliste, et puis à une répétition, le pianiste a laissé sa place à Degaeben, puis à une autre, à Okay. Le public était charmé de voir tous à jouer sur scène cette bagatelle.
J'étais ravie d'entendre l'annonce que le bar restait ouvert après le concert, où à coté des grandes belles vitres anciennes, j'ai félicité les grands musiciens !
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington