Et nous on attend la suite

Tu sais, je crois que c'est là que réside le sel de la vie, le sel de ce forum : le partage. Chacun a à donner, à n'importe quel niveau où il croit se trouver. Et même si on peut s'imaginer qu'on n'a rien de vraiment "intéressant à apporter" dans le forum, il faut s'enlever cela de la tête. Ne jamais hésiter à écrire, à poser des questions, à dire qu'on est content parce qu'on sent qu'on a avancé, à dire qu'on n'est pas content parce qu'on a l'impression qu'on n'avance pas. Ne jamais hésiter à faire découvrir. Ne jamais hésiter à poster un morceau, même si on s'imagine que c'est nul. Ne jamais hésiter à dire ce qu'on pense d'un morceau posté par un pmiste, même si on n'a pas le niveau pour cela. Essayer déjà de savoir ce qu'on pourrait en dire si on nous le demandait, c'est faire des progrès, affiner son oreille, découvrir qu'on a finalement pas mal de jugeote. Alors ne pas hésiter. Tout commentaire est une richesse. Et comme j'aime bien le dire, écrire, échanger est souvent "une chance de moindre sottise".Nenuphar a écrit :C'est extrêmement généreux de ta part de nous faire partager tous tes souvenirs, tes connaissances et tes expériences.
Oui c'est pour cela que je conseille à toute personne intéressée par l'improvisation, par l'écriture et l'harmonie de prendre quelques cours de piano jazz. C'est une approche très différente qui, je pense, peut libérer beaucoup. J'en ai allègrement parlé dans le fil sur l'improvisation, dans ce message, et dans les suivants. Bien sûr, il existe des cours d'orchestration, de composition au conservatoire où l'on ne fait que cela. Mais c'est super théorique. L'aborder par des cours de piano jazz, c'est le faire sans finalement trop s'en apercevoir, car c'est tout de suite mis en pratique.Nenuphar a écrit :"La composition a toujours été pour moi un mystère insondable et fascinant (l'improvisation aussi d'ailleurs, qui, au-delà de la créativité et du talent, demande - me semble-t-il - un certain lâcher-prise que je ne parviens toujours pas à m'autoriser)J 'aurais été totalement incapable de faire le premier test qu'Ivan Jullien t'a soumis à ton entrée au CIM, même à l'issue de mes 10 ans de conservatoire."
Christof a écrit : Duo improvisé : Beka Gochiashvili et Yaron Herman - je pense que le jeune pianiste s'en rappellera toute sa vie. Et cette façon vers la fin qu'a Yaron Hermann de le placer entre ses bras lorsqu'ils jouent, un adoubement, une autre façon de lui dire "wouaouhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!"
Bonjour LaurentLbern a écrit :D'autant plus intéressé que j'ai eu aussi la chance de suivre les cours d'arrangement du Maitre il y a une douzaine d'année, un peu dans les même conditions que toi, entouré d'arrangeurs déjà bien au fait, alors que je savais à peine ce qu'était un conducteur! Et j'ai gardé beaucoup de son enseignement, les bases, la théorie mais aussi tous les "trucs" dont tu parles que je mettais dans mes notes en intitulé "le truc d'Ivan" ... Les cours se déroulaient à raison de 2h le matin et 2h l'aprem, on mangeait donc ensemble à la cafet' du coin , on lui posait plein de question, et , lui, toujours généreux dans le partage, de continuer le cours et les trucs et les anecdotes pendant l'entrecôte/frites.. Je n'ai malheureusement suivi qu'une année de cours car l'année suivante il prenait sa retraite.
Quand j'étais plus jeune au lycée, j'étais plutôt bon en maths et je n'arrivais pas à comprendre comment certains (les moins bons) pouvaient ne pas comprendre ce qui, à moi, paraissait assez simple pourvu qu'y mette un peu du sien... Ils étaient mauvais en maths, me disais-je, parce qu'ils le voulaient bien et je n'avais guère de compassion pour eux.Christof a écrit :Cela sera chouette si certain(e)s d'entre vous le faisaient...
Toujours aussi fantastique et d'une qualité littéraire rare.Et le voilà parti : sur la première note, le sol, j’entends qu’il joue un accord sol G-7, sur le do (la dernière croche de la première mesure), j’entends un A-7 b5, sur le deuxième temps de la 2ème mesure, sur le fa, j’entends un D 7 (et comme la mélodie fait le fa (bécarre)) j’en déduis que c’est un D7 9+, etc, etc
Dans ce cas précis, c'est parce que le premier accord est sur le Do et l'autre sur le Fa. Il n y a pas de transformation magique de A-7 b5 en D7 9+dilettante a écrit :. Mais de là à trouver un A-7 b5 et faire de déductions D7 9+, ça me dépasse...
La question posée ici (si tu n'as pas compris l'énoncé), c'est de rayer au dessus du conducteur les notes qui vont faire "dissonance grave" avec la mélodie, c'est à dire un écart de 9e b avec la note de mélodie. Mais c'est vrai que si tu n'es pas familiarisé avec les accords, leur chiffrage, ce que veut dire 13, ou 13b, ou 11+... c'est pas simple.mieuvotar a écrit :... Eh bien maintenant, plusieurs décennies plus tard, je commence à comprendre ce qu'ils devaient ressentir au fond d'eux-mêmes... Cette espèce d'abîme d'incompréhension qui s'ouvre et devant lequel on se sent perdu, sans même avoir la moindre idée par où commencer pour répondre à une question dont on ne comprend même pas, ou si peu, l'énoncé.
Non, je n'ai pas enregistré les cours. J'ai juste enregistré les arrangements de mes devoirs lorsqu'ils ont été joués (j'y reviendrai et les mettrai en écoute).mieuvotar a écrit :PS: tu as enregistré ses cours, pour te souvenir aussi bien, avec autant de détails et de précision, de tout ce qu'il disait, après tant d'années ? Ou as-tu simplement une mémoire prodigieuse ?
Non, il y a plus profond. En fait, il y a une "démystification" des 9b à faire, ce qu'on a vu en deuxième année des cours. Et puis cela dépend de la "fonction" des notes._Julien_ a écrit :Merci beaucoup Christof.
Toujours aussi passionnant.
J'avoue ne pas avoir vraiment compris pourquoi un écart de 9ème b (soit, en gros, un demi-ton + 1 octave) ne passe pas, alors qu'une 7ème majeure (1 octave - un demi-ton) passe. Surtout dans l'hypothèse où cette 7ème majeure n'est pas le 7ème degré de la gamme (soit la sensible). Dans les deux cas, en gros, on a un demi-ton d'écart, donc ça "frotte".
L'explication, c'est "c'est comme ça" ? où il y a plus profond ?
Oui, l'oreille absolue aide absolument. Sauf que je n'ai pas l'oreille absolue.dilettante a écrit :Je sais lire les notes, je sais les jouer, je sais lire les accords en note ou en notation A7 b5 etc., je sais m’accompagner en jouant ces accords avec la mélodie écrite. Et je pourrais, peut-être, en travaillant, ajouter une rythmique, bref improviser un accompagnement minimaliste.
Mais entendre ces accords... Je ne suis pas équipé. Mon système personnel capteurs + analyse du signal est une version limitée. Je sais le faire un peu car j'ai fait enfant des dictées (7 ans de solfège "pur"), y compris à deux portées, et aussi des accords simples. Mais de là à trouver un A-7 b5 et faire de déductions D7 9+, ça me dépasse...
Alors que je connais des gens qui font tout d'oreille, ne connaissant pas le solfège, mais trouvent tout accords compris, même subtils... Question d'équipement. Oreille absolue ?
Oui j'y ai pensé hier aussi, que cela tombait à picCaralire a écrit : Quand même ce cours sur le blues tombe à pic pour moi. Merci Christof.
Oui, en fait, c'est ça mon problème. Je dois reconnaître aussi que, n'ayant pas de tropisme particulier vers le jazz ou le blues (pour le jouer j'entends, il y a des trucs que j'aime vraiment bien écouter), et étant assez paresseux de nature, je n'ai guère envie de faire l'effort d'apprendre pour mieux comprendre.Christof a écrit :Mais c'est vrai que si tu n'es pas familiarisé avec les accords, leur chiffrage, ce que veut dire 13, ou 13b, ou 11+... c'est pas simple.