Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

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Okay
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Okay »

Presto a écrit :terminer un concert par la Première Etude serait-il annonciateur d'un programme à venir :?: :idea:
Oh que non, pas d'opus 10 dans les tuyaux, ça me prendrait bien un an pour le jouer décemment en concert. Je ne sais pas ce qui m'a pris de jouer ça.
En revanche je vais devoir apprendre vite un bout de nouveau programme que j'ai envoyé à la Folle Journée, que je sois au final retenu ou pas... j'essaie de limiter au max le nouveau repertoire et de rester sur mon "terrain"...
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Cadenza
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Cadenza »

Pour ce que ça vaut : petite précision supplémentaire. À mon avis, ça dépend aussi de la fausse note et du contexte. Même dans un contexte de travail, je pense qu'il y a une fausse note que l'on peut - voire doit - tolérer, ne serait-ce que pour s'habituer à la tolérer dans un contexte de performance publique. C'est la fausse note qui ne sonne pas faux.

J'explique un peu plus parce que je doute que ce soit clair : cas vécu. En cours, je joue une pièce. Je remarque une fausse note. Je m'arrête et je reprends. Et mon prof de me dire «mais pourquoi as-tu arrêté? Ce n'était pas la bonne note, mais elle faisait partie de l'accord. En concert, personne ne l'aurait remarqué, à moins de connaître la pièce. Et encore, ça n'aurait pas choqué».

Donc voilà. C'est parce qu'en pratiquant, je ne me permettais pas ce genre de fausses notes que je me suis arrêtée pour reprendre. En concert, je n'aurais pas repris, c'est sûr, mais cela m'aurait probablement déstabilisée, alors que si je me permets d'accepter ces fausses notes, cela risque moins de me déconcentrer lorsqu'elles arriveront.
En plus, cela m'amène à devoir développer l'habileté de reconnaître quelles notes sont des fausses-fausses notes que je peux tolérer vs les vraies-fausses notes. Et en tant que musicien, cette aptitude me semble vraiment utile, voire à rechercher par tous!

Voilà pour mon petit vécu. :)
Mon parcours musical, du jour 1 (février 2016), avec ses hauts et ses bas. ;)
sylvie piano
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par sylvie piano »

Il faut pouvoir jouer sans s'arrêter et faire fi des fausses notes à ce moment là. Être vraiment dans l'entité de la pièce. En revanche, je pense qu'il ne faut accepter aucune fausse note ( Différentes de dérapages techniques évoqués par okay) lors de l'apprentissage. Tout ce qui est fait une fois est marqué dans notre cerveau et malgré nous, sans compter cette fameuse mémoire kinesthesique. Apprendre un peu plus lentement sans erreur décale de quelques jours( ou semaines) le plaisir de jouer ( encore que..... Jouer sans erreur est véritablement un plaisir) mais installe un confort durable, des bases solides qui permettront des progrès constants même sur la durée pour les grandes oeuvres ( semaines, mois, années).

Pour ceux qui préfèrent malgré les fausses notes jouer des textes finalement trop difficiles pour eux, je ne peux pas porter de jugement, ce n'est pas ma conception de musicienne, ni d'enseignante. Je ne peux me résoudre dans ma pédagogie à accompagner un élève dans une oeuvre impossible. L'idée que " l'amateur " soit lié au texte approximatif me dérange. Le répertoire du piano est tel qu'il y a forcément de belles oeuvres à la portée de chacun. Et surtout, c'est par ce biais qu'on progresse. Jouer successivement des pièces trop difficiles n'est pas gage de progrès. On ne sait jamais jusqu'où il faut " descendre " la difficulté pour connaître le véritable niveau de l'élève. Pour ma part, avec les adultes intéressants, j'ai autant d'exigence qu'avec les plus jeunes. C'est une marque d'intérêt et à mon sens le seul véritable chemin de vrais progrès, et au bout.... Des oeuvres de plus en plus difficiles ! Et donc, le véritable choix !!!

Pour quelques oiseaux rares.... Les erreurs ne marquent pas la pièce, ils ont dans la tête et les doigts la sensation du parfait final. Ils globalisent dès le début. Le brouillard sonore du départ imprégné de fausses notes fait place petit à petit à la netteté idéale, d'ailleurs le brouillard était déjà lumineux en quelque sorte ...
Mais là, nous sommes dans la cour des très très grands....
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Caralire
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Caralire »

Bonjour,

Je lis ce fil intéressant et j'essaie de faire le lien avec ma pratique.

Pour prendre dans le sens inversement chronologique de vos messages, ce n'est pas la première fois que je vois Sylvie évoquer les pianistes amateurs qui jouent au-dessus de leur niveau, à chaque fois je me demande si je suis dans ce panier là. Je n'ai pas l'impression de choisir des pièces d'un niveau délirant pour moi, mais elles me demandent toutefois de longs mois de travail et je n'arrive finalement jamais à les jouer sans aucune fausse note. Même pas à la maison je pense.

La position de franck m'intrigue aussi, faut-il comprendre qu'à chaque fausse note rencontrée il s'arrête et reprend? Pour moi ça relève d'un marathon et d'un travail chronologique pas nécessairement bénéfique à la pièce : filer une pièce de plusieurs pages devient alors un événement rare et peu travaillé.
En outre, je trouve fort désagréable la réflexion faite à Strumpf qui travaille beaucoup, méthodiquement, et joue très bien, même avec quelques fausses notes, des pièces très difficiles. Soyons sûrs que pour jouer les quelques accords que j'ai pu entendre sur la chaîne de franck, elle n'y ferait aucune fausse notes, ce n'est pas comparable.
D'ailleurs au risque de répéter ce qui a déjà été dit, en concert, même les pro font parfois des fausses notes. Ils en connaissent l'existence, en acceptent l'éventualité et travaillent à ne pas se laisser perturber par ces fausses notes. Si ça n'implique pas de tolérer la fausse note, à un certain stade de travail, je ne sais pas comment on se prépare à une audition/un concert.

En ce qui me concerne, au moment d'aborder une pièce, j'essaie de la mettre en état "déchiffré" assez rapidement. Ca veut dire que j'ai posé des doigtés "de survie" un peu partout (et vu que je fais jamais ça sur plus d'une page à la fois ça me prend déjà quelques jours) et donc, je peux enchaîner toute la pièce, lentement, avec des pains, mais je vais au bout. Je ne le fais pas beaucoup car c'est pas gratifiant.
Ensuite, je choisis des passages à travailler, un par jour, voir un pour plusieurs jours. Souvent je commence par la première page, mais souvent aussi je m'intéresse dans un second temps à la dernière : soigner le début et la fin, c'est ce que je travaille depuis le plus longtemps dans le morceau donc je le maîtrise mieux. Puis le milieu, en commençant par les passages les plus épineux. Dans ce travail par passages, je vais dans le détail et la fausse note est un indicateur précieux du mauvais geste/doigté. Je cherche à l'éradiquer. Pourtant il y a toujours un stade ou j'essaie d'enchainer le passage, avec ou sans fausse note, pour voir ce qui pêche encore.
Puis quand j'ai bossé le détail dans un peu tout les passages, le morceau est en état "connu non présentable". Et je l'enchaîne régulièrement, généralement une fois au début et à la fin de chaque séance de travail. C'est mon détecteur. Quand j'enchaîne il y a des fausses notes, des erreurs d'interprétation aussi, mais je ne m'arrête pas. Je choisis ensuite d'approfondir le passage qui était le plus pénible en introduction.

Arrive un jour où ça tient mieux la route. Et une rencontre se prépare dans les jours/semaines qui viennent. Là je ne fais plus de détail, à moins que vraiment il reste une fausse note récurrente. Mais il reste toujours des fausses notes éparpillées. Je vis avec, je laisse mûrir le morceau et surtout je travaille de ne pas me laisser perturber par une fausse note.

Ce que je dis, c'est aussi ce que j'enseigne. Quand mes élèves étudient un nouveau morceau, ils doivent toujours reprendre la mesure/phrase qui a eu une fausse note, pour comprendre l'architecture du passage. Mais plus tard, il s'agit de jouer, et il faut aussi savoir enchaîner malgré une fausse note accidentelle. Et j'ajoute, si il reste une fausse note récurrente, c'est que le travail n'a pas été fini, mais dans le but du jeu en public, à date butoir, on travaille à ne pas s'y attarder.

Lee, tu dis que tu n'as pas le même toucher d'une fois à l'autre que tu joues un morceau, mais je pense que tu vois trop de précision dans cette histoire. Je pense en particulier au magnifique crescendo de ton prélude de Rachmaninov, c'est bien le même toucher à chaque fois que tu le joues.

Pour conclure précisément sur la question posée, car comme d'habitude écrire m'a permis de réfléchir. Je pense que passé l'apprentissage premier, la fausse note n'est plus l'indicateur principal de travail à faire. Ce qui compte à terme c'est la clarté/continuité du discours, et la musicalité. Quand les fausses notes sont trop présentes elles nuisent à tout ça, mais quand on tient bien le fil conducteur, quand on est dans son morceau comme dans un univers physique, elle ne sont plus si importantes. D'ailleurs comme le disait Jouishy, il est des fausses notes qui ne peuvent être entendues que par quelqu'un qui connait finement le texte de la pièce car elles ne sont pas harmoniquement choquantes. Celles-là n'abîment pas l'univers que l'on construit en jouant, il ne faut surtout pas abîmer la musique en s'interrompant.
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Okay
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Okay »

Ce qui me semble clair, c'est que la fameuse peur de la fausse note est génératrice de fausses notes. C'est un véritable cercle vicieux. L'hyper contrôle, c'est être dans l'état d'esprit qu'on peut tomber à chaque instant. Je vois ça un peu comme la peur du vide, plus on regarde en bas moins on parvient à avancer, et évidemment plus on risque de chuter.
J'imagine que chacun a déjà pu remarquer ou vivre des moments à la maison on où joue sans se préoccuper de grand chose, et où tout se passe incroyablement bien. C'est un peu comme le funambule qui s’entraîne sur une corde tendue à 20cm du sol.
Pour ma part, en public, je ne peux pas me convaincre et me replonger dans cet état d'insouciance, il faut réellement réaliser l'exercice perché en haut et sans filet.
Ca se prépare dans la manière de travailler. En effet, ça aide beaucoup de ne rien laisser passer en travaillant tranquillement dans le détail afin d'ancrer le maximum de sécurité dans la mémoire kinesthésique. Et puis aussi filer en balisant le parcours, si bien que si on vacille voire on trébuche, on peut instantanément se relever car il y a partout où se raccrocher.

Mais l'approche la plus intéressante pour moi, que j'essaie désormais de développer, c'est réellement me dire que la hauteur de la note n'est qu'un paramètre parmi d'autres de cette note. Toute l'intention dont elle est chargée la définit autant que son nom. Alors si on regarde le verre à moitié vide, oui, ça veut bien dire qu'un faux accent est par exemple aussi problématique que jouer la mauvaise note. Mais c'est le verre à moitié plein qui est très fertile. Si on se dit qu'on veut d'emblée inscrire la note dans le discours, avec le son juste, avec l'intention musicale qui nous ramène à l'émotion du contexte, jouer également la "bonne" note devient étrangement un paramètre noyé parmi d'autres et encore plus bizarrement, il semble être "impliqué" par les autres. Je pense avoir déterminé le mécanisme sous-jacent à ce constat : si c'est la peur de la fausse qui occupe la conscience, c'est inhibant (peur de tomber, etc) ; si c'est l'intention chargeant la note qui occupe la conscience, c'est agréablement immersif. C'est peut-être un moyen de construire "son espace" de manière méthodique et consciente, et de pouvoir le convoquer, car nous avons consciemment choisi des intentions musicales qui nous parlent.
Pour peu qu'on ait travaillé tranquillement a 20cm du sol en faisant attention à jouer les bonnes notes tout en les chargeant d'intention musicale, quand la corde se retrouve à 10m de haut, l'attention toute portée sur le "sens" des notes revient à regarder le paysage droit devant soi. Il faut autant s'habituer à jouer les bonnes notes que de toutes les charger de sens.
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par sylvie piano »

Je partage à 100% le point de vue d' Okay même si je pense que c'est difficile à réaliser à certains stades d'apprentissage.
Pour Caralire, je ne pense pas que vous jouiez des oeuvres trop difficiles. On ne peut pas avoir comme but de jouer comme Martha. Il faut avoir l'ambition modeste mais ambition tout de même.

Jouer des oeuvres trop difficiles n'est pas gênant si en parallèle on progresse avec des oeuvres à sa portée. Le danger me semble-t-il est d'être toujours dans le " trop " difficile.
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par zebestovol »

sylvie piano a écrit :
Pour ceux qui préfèrent malgré les fausses notes jouer des textes finalement trop difficiles pour eux, je ne peux pas porter de jugement, ce n'est pas ma conception de musicienne, ni d'enseignante. Je ne peux me résoudre dans ma pédagogie à accompagner un élève dans une oeuvre impossible. L'idée que " l'amateur " soit lié au texte approximatif me dérange. Le répertoire du piano est tel qu'il y a forcément de belles oeuvres à la portée de chacun. Et surtout, c'est par ce biais qu'on progresse. Jouer successivement des pièces trop difficiles n'est pas gage de progrès. On ne sait jamais jusqu'où il faut " descendre " la difficulté pour connaître le véritable niveau de l'élève. Pour ma part, avec les adultes intéressants, j'ai autant d'exigence qu'avec les plus jeunes. C'est une marque d'intérêt et à mon sens le seul véritable chemin de vrais progrès, et au bout.... Des oeuvres de plus en plus difficiles ! Et donc, le véritable choix !!!
Je partage beaucoup cette façon de voir les choses, sachant tout de même que de temps en temps on peut s'essayer à une oeuvre une oeuvre d'un niveau au-dessus du sien, pour s'ouvrir des horizons, mais la netteté est une chose à la fois tellement difficile et précieuse..

Une intention appelle un résultat, si ce résultat est une fausse note, l'intention perd un peu de sa justification...

Il me semble qu'on ne parle pas assez du lien entre l'intention et le résultat lié à cette intention..
Et du fait que l'intention évolue et s'aiguise avec l'analyse de ce résultat..

Et bien sûr, 200% d'accord avec ça :
Okay a écrit : Il faut autant s'habituer à jouer les bonnes notes que de toutes les charger de sens.
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Okay
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Okay »

zebestovol a écrit :Il me semble qu'on ne parle pas assez du lien entre l'intention et le résultat lié à cette intention..
Et du fait que l'intention évolue et s'aiguise avec l'analyse de ce résultat..
Ah oui c'est un point fondamental. Lorsqu'il y a un écart entre les deux, le problème est souvent qu'on ne se focalise pas sur la bonne intention, que ce soit musical ou sur le geste. Ce lien est tout l'objet de la recherche, trouver les intentions qui "marchent" et les conserver.
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Lee
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Lee »

Merci pour ces nouvelles interventions intriguantes et détaillées. Les remarques de Jouishy (et aussi développée par Caralire) sont tout à fait observatrices. Si on arrête chaque fois qu'on fait une faute, c'est difficile sur plusieurs niveaux de pouvoir continuer sans être perturbé quand on joue pour d'autres. J'aime bien comment en général ma prof me laisse jouer une fois l'oeuvre telle quelle avant de revenir et travailler les problèmes.
Caralire a écrit :Lee, tu dis que tu n'as pas le même toucher d'une fois à l'autre que tu joues un morceau, mais je pense que tu vois trop de précision dans cette histoire. Je pense en particulier au magnifique crescendo de ton prélude de Rachmaninov, c'est bien le même toucher à chaque fois que tu le joues.
Merci d'avoir répondu, ça me rassure !
Caralire a écrit :Je pense que passé l'apprentissage premier, la fausse note n'est plus l'indicateur principal de travail à faire. Ce qui compte à terme c'est la clarté/continuité du discours, et la musicalité. Quand les fausses notes sont trop présentes elles nuisent à tout ça, mais quand on tient bien le fil conducteur, quand on est dans son morceau comme dans un univers physique, elle ne sont plus si importantes. D'ailleurs comme le disait Jouishy, il est des fausses notes qui ne peuvent être entendues que par quelqu'un qui connait finement le texte de la pièce car elles ne sont pas harmoniquement choquantes. Celles-là n'abîment pas l'univers que l'on construit en jouant, il ne faut surtout pas abîmer la musique en s'interrompant.
J'aime bien présenté comme ça, je crois que c'était dans la ligne des messages de Strumpf.
Okay a écrit :Ce qui me semble clair, c'est que la fameuse peur de la fausse note est génératrice de fausses notes. C'est un véritable cercle vicieux. L'hyper contrôle, c'est être dans l'état d'esprit qu'on peut tomber à chaque instant. Je vois ça un peu comme la peur du vide, plus on regarde en bas moins on parvient à avancer, et évidemment plus on risque de chuter.

Les parallèles avec la corde tendue sont très justes. Oui, cette peur de tomber, je ne l'aime pas. J'aime imaginer que mes pieds sortent un peu de la ligne droite mais je reste toujours sur la corde, c'est l'important.
zebestovol a écrit :
sylvie piano a écrit :
Pour ceux qui préfèrent malgré les fausses notes jouer des textes finalement trop difficiles pour eux, je ne peux pas porter de jugement, ce n'est pas ma conception de musicienne, ni d'enseignante. Je ne peux me résoudre dans ma pédagogie à accompagner un élève dans une oeuvre impossible. L'idée que " l'amateur " soit lié au texte approximatif me dérange. Le répertoire du piano est tel qu'il y a forcément de belles oeuvres à la portée de chacun. Et surtout, c'est par ce biais qu'on progresse. Jouer successivement des pièces trop difficiles n'est pas gage de progrès. On ne sait jamais jusqu'où il faut " descendre " la difficulté pour connaître le véritable niveau de l'élève. Pour ma part, avec les adultes intéressants, j'ai autant d'exigence qu'avec les plus jeunes. C'est une marque d'intérêt et à mon sens le seul véritable chemin de vrais progrès, et au bout.... Des oeuvres de plus en plus difficiles ! Et donc, le véritable choix !!!
Je partage beaucoup cette façon de voir les choses, sachant tout de même que de temps en temps on peut s'essayer à une oeuvre une oeuvre d'un niveau au-dessus du sien, pour s'ouvrir des horizons, mais la netteté est une chose à la fois tellement difficile et précieuse..
Je ne pense pas que ma prof a la même vision que vous, ou elle la cache bien ! (Je me rappelle d'une étude qui a trouvé que les profs sont des plus grands menteurs que les avocats ou les hommes ou femmes politiques. :twisted: Je me permets l'info étant prof aussi.) Un jour quand j'ai "rendu ma copie" assez désastreuse d'un prélude de Rachmaninoff, elle était clairement en train de cogiter comment attaquer un de mes problèmes multiples avec l'oeuvre, je lui ai lancé "est-ce que c'est trop difficile pour moi ?" Elle n'a pas vraiment répondu directement. :mrgreen: Retrospectivement, je pense que la réponse dans sa tête était oui mais elle ne voulait pas me conduire à une réponse auto-réalisatrice. On l'a travaillé, je l'ai continué à mon coté seule, et j'en suis contente.

Le problème (pour moi) "en descendant la difficulté au véritable niveau" c'est qu'il n'y a pas de limite de la descente ! Comment sauter une barre qui est au ras du sol ? Pour moi c'est impossible.
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par pianojar »

Lee a écrit :Comment sauter une barre qui est au ras du sol ? Pour moi c'est impossible.
Ah mais j'ai connu de très bon chevaux d'obstacle qui se négligeaient sur une barre posée au sol ou de petite hauteur mais lorsqu'il s'agissait d'attaquer un parcours à 1.40 m alors là c'était 20 cm de marge ! :D
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Lee
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Lee »

Mais ça pourrait être un mauvais cheval aussi, tu sais, qui fait tomber la barre. :wink: Je parle simplement de la motivation...
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par pianojar »

Lee a écrit :Mais ça pourrait être un mauvais cheval aussi, tu sais, qui fait tomber la barre. :wink: Je parle simplement de la motivation...
Justement si la motivation est trop faible, barre posée au sol alors bof......... Il faut du challenge !
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Caralire
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Caralire »

@Sylvie : merci

Tient, au piano tout à l'heure, je faisais la liste de ce que je dois travailler... alors que je n'ai pas réglé toutes les fausses notes :
*Les 4 pour 3 (enfin bon, objectivement, là faut absolument que toutes les notes soient justes)
*Le crescendo que je joue alors que c'est decrescendo sur la partition
*La pédale qui se balade n'importe où

Et en ce moment sur mes élèves :
*l'équilibre d'intensité main droite/main gauche
*la continuité du discours (Titève fait une pause entre chaque phrase, c'est un problème récurrent à chaque morceau chez elle. Je sais pas trop quoi lui dire. Je lui ai conseillé d'écouter des versions sur le web, et aussi je la fais s'enregistrer)
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par pianojar »

Un autre type de "fausse note" qu m'arrvIe de temps à autre c'est la note rajoutée
En fait à ce moment là aucune note ne doit être jouée mais je ne sais par quel bizarrerie un des doigts décide "à l'insu de mon plein gré" de jouer une note
Lorsqu'elle tombe dans l'harmonie cela peut passer mais sinon c'est encore pire qu'une fausse note
Est-ce que celà vous arrive ?
Line-Marie

Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Line-Marie »

dans ce post il est beaucoup question de niveaux.... mais pour moi cela ne veut rien dire du tout ! "Jouer un morceau de son niveau" , quel mystère ! "au dessus de son niveau " ? encore plus mystérieux !
Bien sûr que dans l'apprentissage d'une œuvre , le "zéro" fausse note doit être présent, mais pour qui ? Pour quelle œuvre ?
Pour un pianiste concertiste ? cela semble une évidence! Un prof de piano hyper exigeant ? Oui bien sûr.
Pour tous les autres pianistes ? Mais qu'est-ce que j'en sais ? Rien !
Les généralités n'apportent rien .
Donc je prends un exemple : Je décide en janvier 2016 de travailler l'étude Pour Les Accords de Debussy. Pourquoi? Parce que je veux m'exercer à jouer des accords "musicaux", je veux comprendre les divers gestes pour les divers accords. Je sens qu'avec ce travail , la fin de la Ballade de Grieg va progresser....
Je commence à travailler , à déchiffrer.... Mon premier problème n'est absolument pas les fausses notes, d'ailleurs je ne saurais dire si dans mon travail lent j'en faisais ?! Mais lorsque , le texte su je vais augmenter le tempo , je n'arriverai pas à jouer sans fausses notes....
Mais revenons au départ de cette aventure :
Mon premier souci c'est d'attaquer les accords des premiers systèmes avec le bon geste , celui qui fait chanter l'accord, fait comprendre le rythme , permet d'enchainer les mesures avec un discours qui a un sens ..... Les fausses notes ? C'est le cadet de mes soucis ! Mon soucis : les accords à jouer , le rythme induit.
je bute , je chercher, j'interroge toutes sortes de personnes ...Je veux comprendre le lien entre mon geste et le son produit, et pouvoir l'intégrer définitivement. Il y en a qui me trouvent dingue (merci !) d'autres m'encouragent, d'autres encore me disent que ce n'est pas de mon niveau.... AHAHAH !
Bon je continue de travailler , d'explorer, de retourner le problème dans tous les sens.... J'avance, péniblement mais sûrement....Entretemps je travaille d'autres morceaux moins difficiles, c'est à dire pour lesquels je comprends ce que je dois faire pour que le discours musical ait un sens .....Je travaille aussi au lycée, avec mes élèves....le bac approche......
Je pars début aout faire un stage de piano et mon prof me demande pourquoi je veux travailler cette étude (difficile pour moi !) alors j'explique le pourquoi... et il va m'aider pendant 8 jours en déconstruisant tout ce que j'ai construit jusqu'à présent.
Je travaille à fond sur des pianos complément nuls.... Je cherche à comprendre, j'ai l'impression que mes neurones vont disjoncter .....
je reviens à la maison et je continue de travailler ....puis fin aout, j'arrête pour reprendre Une Barque Sur l'Océan et travailler une Sonate de Haydn et un autre morceau de musique française début XXème.
j'aime tellement jouer Une Barque... et dans ce morceau , plein d'éléments fragiles se mettent en place tous seuls... D'autres sont encore à travailler , je n'ai pas encore tout compris.....
Je reprends fin septembre l'Etude Pour Les Accords... tiens , je remarque avec surprise, que le discours de la première partie est mieux construit. Je comprends mieux " décidé , rythmé, sans lourdeur" , je fais moins de fausses notes... je suis contente et j'ai envie de continuer à travailler ce morceau. j'avance !
Modifié en dernier par Line-Marie le ven. 07 oct., 2016 13:58, modifié 1 fois.
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Arabesque44
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Arabesque44 »

J'ai lu ceci au début de mon réapprentissage, et j'ai essayé de résister à cette tendance.
http://www.humeur-piano.com/les-7-mauva ... courantes/
4. Bégayer
Ici, il s’agit purement d’une habitude de travail. Si on vous a appris à ne pas vous arrêter lorsque vous faites une faute cela deviendra une seconde nature. Par contre si vous avez appris seul, il est fort probable que vous soyez atteint de ce syndrome. Essayez de ne pas vous arrêter lorsque vous vous trompez, notez mentalement l’erreur et continuez. La plupart des gens ne remarqueront même pas l’erreur si vous ne brisez pas le rythme.
Cependant il y a des fausses notes tellement perturbantes ( et en général révélatrice d'une mauvaise façon d'aborder un passage) qu'elles amènent au blocage complet. Impossible alors de ne pas reprendre un peu plus haut....
Mais j'admire les concertistes qui arrivent à faire des fausses notes si légères et si bien intégrées dans le morceau qu'on s'en rend à peine compte ( c'est le cas avec l'op 10 n1 de Okay, franchement ca reste magnifique )
Concernant le choix du niveau....c'est important de panacher du difficile et du moins difficile. Et tant qu'on est dans une phase de progression, reprendre après 2 ou 3 ans des morceaux qui étaient à l'époque " au dessus de son niveau" et parvenir enfin à un résultat correct , c'est assez satisfaisant . Je suis bien plus prudente maintenant.
Si on se basait seulement sur le "grade" des morceaux étudiés pour évaluer son propre niveau, je serai désespérée car je n'ai pas avancé d'un iota. Par contre, il y 3 ans je "subissais" des morceaux trop difficiles qui m'échappaient, et maintenant j'ai l'impression de contrôler un peu mieux ce que je fais! 8)
IL n'empêche que la "facilité " d'un morceau n'est pas une garantie de jouer sans erreur, surtout en public. Et une erreur même minime passe moins bien sur un morceau lent et "facile" que sur une étude de Chopin.
Je rejoins ce qu'à dit Jean-Luc concernant les autres "erreurs" il n'y a pas que les fausses notes. Ma spécialité, c'est aussi le "trou", la note qui ne "sort pas" . Les notes en plus, je ne pense pas, mais ça viendra... :lol:
sylvie piano
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par sylvie piano »

Ah oui le bégaiement ! Il s'inscrit dans l' apprentissage, c'est tout à fait exact. Donc travailler en amont le passage difficile puis l'intégrer lentement ( sans bégaiement....)....
Strumpf pour moi c'est très simple ce que signifie " à son niveau ", un texte qu'on peut dominer al fine. C'est à dire à la fois techniquement et musicalement.
Avec les jeunes élèves par exemple, on doit régulièrement leur proposer des textes qu'ils peuvent parfaitement dominer, c'est là qu'on voit les véritables progrès.

Zebestovol, tout à fait d'accord, c'est ce que j'ai dit à Caralire !
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Lee
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Lee »

strumpf a écrit :dans ce post il est beaucoup question de niveaux.... mais pour moi cela ne veut rien dire du tout ! "Jouer un morceau de son niveau" , quel mystère ! "au dessus de son niveau " ? encore plus mystérieux !
Bien sûr que dans l'apprentissage d'une œuvre , le "zéro" fausse note doit être présent, mais pour qui ? Pour quelle œuvre ?
Pour un pianiste concertiste ? cela semble une évidence! Un prof de piano hyper exigeant ? Oui bien sûr.
Pour tous les autres pianistes ? Mais qu'est-ce que j'en sais ? Rien !
Les généralités n'apportent rien .
Mais revenons au départ de cette aventure
strumpf a écrit :je suis contente et j'ai envie de continuer à travailler ce morceau. j'avance !
sylvie piano a écrit :Strumpf pour moi c'est très simple ce que signifie " à son niveau ", un texte qu'on peut dominer al fine.
Le danger me semble-t-il est d'être toujours dans le " trop " difficile.
:) Parfois on est trop focalisé sur les résultats (rôle de prof probablement ?) alors qu'on oublie que le voyage dans La Barque est tellement important, et on a envie de traverser les eaux à hautes risques probablement parce qu'elles sont dangereuses. On ne veut pas "dominer" - on veut l'aventure. La domination, le niveau, al fine...tu as raison, Strumpf, pour ceux qui aiment l'aventure, ces mots ne veulent rien dire !
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Nenuphar
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Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Nenuphar »

J'ai lu tous vos messages qui m'apportent beaucoup, comme toujours, et j'hésite à intervenir sur ce fil car j'ai encore du mal à me confier, même sous couvert d'anonymat. Mais vos témoignages parfois très émouvants m'aident énormément, tant dans mon ré-apprentissage du piano que dans ma démarche de reconstruction personnelle, donc je vais essayer d'en dire un peu plus...

En particulier, l'un des messages de Strumpf m'a profondément touchée et j'aimerais la remercier pour ces mots :
strumpf a écrit : J'ai vu tellement de personnes écrasées par la peur de l'erreur, la peur de ne pas bien faire, la peur de s'exprimer parce que les autres autour d'eux n'admettaient pas l'erreur ni la fausse note......
Je me reconnais tellement dans cette description...
Cette peur qui m'a fait attendre plus de 25 ans avant d'envisager la reprise du piano, en dépit de cet immense vide musical et sensoriel que cette interruption (subie car non choisie) avait pourtant créé en moi.
Cette peur qui m'a fait tant de mal et de tort, à m'en rendre malade et ne pas être en état de me rendre aux examens ou aux concours (pas seulement concernant le piano, cela m'est également arrivé pendant mes études scientifiques).
Cette peur toujours aussi présente aujourd'hui qu'autrefois, aussi paralysante qu'avant, lorsque j'ai redémarré le piano cet été.

Dès le deuxième cours, ma prof a eu la bienveillance de me dire qu'il fallait absolument que je change d'état d'esprit et que je m'accorde le droit à l'erreur, car sans cela, je serais incapable de progresser.
Cela peut paraître paradoxal mais, avec un recul (certes limité) de trois mois, je pense que son observation était très pertinente (en tout cas, pour moi).

Je suis actuellement en train d'étudier 4 courts morceaux (de 2 à 4 pages chacun) et ceux-ci sont tous trop difficiles pour moi. Je ne sais pas si c'était vraiment voulu de la part de ma prof ou si elle a simplement surestimé mon niveau de départ (désolée, Strumpf, j'utilise le terme de « niveau » à défaut d'un autre mot plus adapté).
Toujours est-il que lorsque j'ai commencé à les déchiffrer, je faisais de nombreuses fausses notes, à la fois à cause d'un bagage technique très insuffisant, car à reconstruire intégralement, qu'à cause d'une attention trop fragile. J'ai d'ailleurs pris conscience à ce moment-là à quel point mes facultés de concentration s'étaient émoussées avec le temps. A forcer de zapper d'un sujet à l'autre sans arrêt, sur internet ou ailleurs, de devoir répondre aux cascades de mails professionnels et aux diverses sollicitations dans l'urgence, d'être soumise à cette pression de la performance immédiate, j'en ai perdu l'aptitude à me poser, à focaliser ma réflexion sur une page, voire sur une ligne ou même une mesure.

Sur les conseils de ma prof, je me suis donc efforcée de considérablement baisser mon seuil de tolérance et à ne pas m'interrompre à chaque fausse note.
Si j'avais mis en priorité la justesse du texte, j'en serais probablement encore à la première page de mon premier morceau.
Or, même si cela ne fait que 3 mois, je commence à saisir les vertus pédagogiques de chacun de morceaux sélectionnés par ma prof : l'un me permet de réapprendre à entendre la polyphonie, à dégager des plans sonores distincts, l'autre à me ré-approprier la notion de polyrythmie, un certain passage m'invite à m'interroger sur la manière de jouer une succession d'accords pianissimo sans « trous », une mesure différente à projeter des accords fortissimo sans dureté, une autre me conduit à rechercher l'égalité sonore dans une descente de tierces, …
Il ne s'agit donc pas d'une approche séquentielle, où l'objectif serait de procéder par étapes et d'acquérir un point technique puis un autre, une fois que le précédent est bien consolidé, quelques semaines/mois après, mais d'explorer plusieurs aspects en parallèle, tout en étant consciente que je n'en maîtrise absolument aucun pour l'instant.

Certes, je continue toujours à faire des fausses notes mais je crois qu'il y en a quand même moins qu'au début... :)
Peut-être parce que j'en ai justement moins peur, car
Okay a écrit : Ce qui me semble clair, c'est que la fameuse peur de la fausse note est génératrice de fausses notes. C'est un véritable cercle vicieux. L'hyper contrôle, c'est être dans l'état d'esprit qu'on peut tomber à chaque instant. Je vois ça un peu comme la peur du vide, plus on regarde en bas moins on parvient à avancer, et évidemment plus on risque de chuter.
Alors, il me faudra sans doute encore un certain temps pour « désapprendre » ces fausses notes, maintenant qu'elles sont probablement déjà imprimées dans ma mémoire kinesthesique, comme plusieurs d'entre vous le font remarquer, mais entre temps, j'apprends aussi à retrouver le chemin de la musicalité et il me semble que c'est tout aussi essentiel.
Je vais certainement rester sur ces morceaux encore plusieurs mois, mais cela ne me pose pas de problème. Je ne suis pas pressée (… j'ai déjà bien attendu 25 ans … :wink: ).
Line-Marie

Re: Les fausses notes : toujours une bonne référence ?

Message par Line-Marie »

:D je comprends très bien tout ce que disent Sylvie, Okay, Arabesque, Caralire et tous les autres ... je comprends mais pour moi cela n'a pas de sens.
Travailler un morceau pour arriver à le jouer correctement , c'est à dire pour qu'il ait un sens pour soi et les autres, c'est une aventure fantastique, un voyage de tous les jours, avec des journées chaudes , un soleil généreux et parfois des nuits obscures, froides....
je en passe pas chaque fois un examen ! Je n'ai pas besoin de "réussir" ! Non, juste jouer pour moi et les autres, et faire parler la musique.....
https://soundcloud.com/user-400909200/d ... ds71016mp3
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