Quel(le) vinyle/cassette/disque était votre premier achat ? Et le dernier ?
Difficile à dire pour l'achat, en revanche les premiers CDs que j'écoutais et qui m'ont fait découvrir le classique étaient de simples compilations (Ram Dam, "Meilleures" musiques de pubs, La Redoute...
). Dernier achat en date : les concertos de Beethoven par Pierre-Laurent Aimard dirigés par Nikolaus Harnoncourt (là c'est d'un autre standing).
Quel est votre plaisir coupable en musique ?
Pour ne pas changer des réponses précédentes, et surtout en ce moment où je peux enfin passer des heures au clavier sans culpabiliser de ne pas bosser : déchiffrage pas réfléchi, trop rapide, de morceaux beaucoup trop durs...
Si vous aviez 6 mois pour apprendre un nouvel instrument, ce serait...
Le violoncelle, sans hésitation. Sûrement suite à mon coup de coeur récent pour cet instrument, que j'ai "découvert" dans la 1ère sonate de Brahms. Et ne serait-ce que pour la possibilité d'altérer et de faire vivre le son directement.
Qu'est-ce qui améliorerait le format du concert classique ?
En faire baisser la moyenne d'âge... Sans vouloir froisser qui que ce soit, je trouve ça d'une tristesse assez incroyable, et me sens parfois terriblement seul dans le public ! Décomplexer cet univers, montrer que ce n'est pas une bulle hermétique. Évidemment, sans non plus transformer les concerts classiques en concerts de rock... Bref, dynamiser un peu tout ça, et là je ne parle plus que des jeunes, mais d'élargir le public de manière générale. Effectivement, les lieux atypiques (dans la rue, dans des carrières comme à La Roque,
dans les bois...) sont toujours intéressants. Les
ARTE Lounge d'ailleurs sont une belle proposition dans ce genre d'idée, qui brisent cette frontière avec l'interprète qui peut parfois rebuter (on y retrouve d'ailleurs les "clés d'écoute" dont tu parlais, Okay). Utiliser le visuel aussi, pourquoi pas, cela pourrait fonctionner (mais le risque de tomber dans le kitsch est assez présent, tout comme celui de détourner l'attention de la musique et d'amoindrir l'imagination des auditeurs). Exemple dans cette
vidéo de Lisitsa, où le kitsch n'est jamais très loin, surtout la dernière minute... Des affiches moins guindées, plus attrayantes, mine de rien ça peut faire son petit effet. Ah oui, et aussi, dans une bien moindre mesure, permettre d'avoir avec un tarif réduit étudiant autre chose que les pires places (ce n'est peut-être pas le cas partout cependant).
Si vous choisissiez une oeuvre pour présenter les merveilles de la musique à un non-initié, ce serait...
Quelque chose qui touche dès la première écoute, pas follement compliqué, mais déjà de la bonne musique. Si j'en crois mon parcours personnel, je dirais par exemple l'Adagio du Rach 2, ça marche à tous les coups.
Avec quel musicien du passé auriez-vous aimé travailler ?
J'aurais bien aimé entendre Chopin jouer, pour son fameux
rubato. Sinon, quelques conseils de Debussy n'auraient pas été de refus, notamment pour ses notations parfois énigmatiques (l'écart entre sa musique et les indications la partition est immense dans son cas). Ah, sinon, pour rester dans l'ultra-virtuel, travailler avec des compositeurs baroques sur un piano moderne.
Quel est l'endroit le plus insolite où vous avez joué du piano ?
Quand je suis allé à Paris, il y a un mois, j'ai joué sur quelques casseroles bariolées de Play me I'm yours, au pied du Sacré-Coeur, au pied de la Tour Eiffel, dans le Jardin des Plantes... Pas top top il faut avouer, surtout que Brahms n'est pas la musique la plus appropriée dans ces circonstances, mais ça reste une expérience.
Si vous pouviez vous téléporter dans le temps, quelle période musicale choisiriez-vous?
Je parlerais même plutôt de période artistique, pas seulement musicale : celle de l'impressionnisme, que j'aime beaucoup.
Que chantez-vous sous la douche ?
Si l'on peut appeler ça "chanter"... Je massacre un peu tout ce qui me passe par la tête, souvent ce que je suis en train de travailler ou déchiffrer. Souvent aussi l'Aria de la 5e Bachiana de Villa-Lobos (oui, c'est pour soprano... et alors ?
).
L'autre chose, c'est de créer de l’interaction avec le public, que l'interprète se rende accessible avant et après le concert, et pourquoi pas pendant (donner des clés d'écoute, poser des questions, demander au public ce qu'il préfère entendre maintenant...) 
A part toi, je n'imagine pas beaucoup de pianistes qui aimeraient faire ça, c'est hyper difficile, presque une tâche aussi difficile que maîtriser des oeuvres sauf pour ceux qui ont ce don.
. Fort heureusement, je fais ça tout seul, donc aucun risque de recevoir tomates, oeufs et poisson pourri.