L'enregistreur

[Presto]

Comme beaucoup j'ai un zoom, mais j'avoue que je ne l'aime pas du tout avec ses touches en plastique moulé sur lesquelles il faut constamment vérifier que j'ai bien appuyé, j'en voudrais un autre à vrai dire, plus gros, qu'on puisse poser sur une table avec des vraies touches, mais pas plus cher et le sujet n'est pas là en fait, mais si vous avez une référence, je prends

Je ne l'aime pas du tout surtout :
a) parce que travailler avec c'est constamment s'arrêter, prendre le bidule qui tient pas en place dès qu'on lui branche le câble du casque, mettre le casque, jouer sur les touches stop, la << puis la >, puis le reposer, réappuyer 2 fois sur le rouge etc... (inutile de dire que je ne fais pas ça souvent...)
b) parce que ce qu'il me renvoie est très différent de ce que je perçois, et là je me pose des questions, le micro est-il l'oreille humaine ?
Une expérience faite dernièrement a été de jouer avec le casque sur les oreilles en écoutant non plus le son direct, mais le son du zoom, et bizarrement mon jeu s'adaptait, rendant moins dur certains accents, et plus régulier. J'avais la bizarre impression de jouer pour le micro Je me demande aussi si le fait de m'écouter par un retour que je savais implacable n'était pas non plus une écoute plus distancée...
c) c'est une parenthèse et sans comparaison déplacée mais c'est parfois une question que je me pose en écoutant des pianistes qui enregistrent en studio, comment font-ils sans public ? , jouent-ils "pour le micro" ?
Pas sûr d'avoir été très clair

d) enfin, je ne l'aime pas parce que c'est le pire prof que je puisse imaginer, celui qui me dit dès la 1ère note "ça ne va pas" et à la xème reprise dira "pff, tu ne comprendras donc jamais" sans jamais montrer d'ailleurs

e) ( , désolé, c'est long ...) Ma dernière remarque serait qu'il est très difficile de s'écouter dans le sens d'avoir une juste , cela a-t-il du sens ?, perception de ce qu'on fait qui ne dépende pas de l'instant où l'on s'écoute. JPS avait fait un fil qui peut-être n'était pas loin de la question : viewtopic.php?f=1&t=15475&p=247339&hilit=%C3%
Tout cela reste confus, d'où l'objet de ce fil

[Arabesque44]

Le mien est un H4 premier modèle dont l'ergonomie laisse un peu à désirer. Et puis il faut de bons yeux pour arriver à lire sur l'écran minuscule.
Mais il fait bien son job, surtout avec des micros externes ( alimentation phantom ce que n'a pas le H2 je crois)
J'ai pu comparer récemment micros intégrés vs micros externes, "y-a-pas-photo"!
L'équivalent haut de gamme du H4 serait le Sony PCM-D100, très bien noté, un peu cher tout de même.
En général Sony est assez imbattable sur ce genre de produit et l'ergonomie est satisfaisante.
http://www.thomann.de/fr/sony_pcm_d100. ... oCYynw_wcB

Bien sûr, il est conseillé d'avoir le retour casque de ce qu'on enregistre, au moins pour les tests initiaux. On ne doit pas ressentir de grosse différence avec le son "normal", dans le cas contraire, les réglages sont à revoir ( attention a régler correctement la sortie casque dont le volume, s'il est réglable et je crois que ça l'est sur le mien, est indépendant du réglage des niveaux d'entrée et d'enregistrement) Un son perçu comme trop fort ou trop faible suite à un volume mal réglé tout en haut ou tout en bas ne l'est pas forcément sur l'enregistrement! Le réglage des niveaux se fait uniquement sur le signal sur l'écran.
Mais l'écoute au casque en direct nécessite de conserver l'enregistreur trop près du piano si on enregistre via les micros intégrés, ou d'utiliser une rallonge casque ce qui risque d'amener des distorsions.

[Okay]

a) parce que travailler avec c'est constamment s'arrêter, prendre le bidule qui tient pas en place dès qu'on lui branche le câble du casque, mettre le casque, jouer sur les touches stop, la << puis la >, puis le reposer, réappuyer 2 fois sur le rouge etc... (inutile de dire que je ne fais pas ça souvent...)

Je ne suis pas certain qu'alterner travail et écoutes soit le meilleur moyen de tirer profit de l'enregistrement, on ne joue pas dans un climat serein en faisant comme ça. Ce que j'aime bien faire, c'est lancer l'enregistrement lorsque je me sens bien et laisser tourner sur un morceau ou un programme, puis je laisse reposer 1 ou 2 jours. Ensuite j'écoute avec les oreilles nettoyées et distancié de mon état au moment où j'ai joué, pour prendre le résultat comme un objet sonore neutre. Et là dessus, j'essaie de faire une écoute de détail puis une écoute d'impression d'ensemble, où je repère un maximum de points sur lesquels je travaille les prochains jours.

b) parce que ce qu'il me renvoie est très différent de ce que je perçois, et là je me pose des questions, le micro est-il l'oreille humaine ?

Oui et non. La distance du micro est vraiment un élément crucial, trop précis (près) ou trop atmosphérique (loin), ça n'ira pas. Ensuite, ce que tu entends c'est néanmoins ce que tu joues, en particulier tous les éléments de nature rythmique ne sont pas spécialement sensibles à la qualité de l'enregistrement. Concernant les défauts sonores, un faux accent ou une pédale qui bave, c'est factuel aussi, même si ce sera plus ou moins estompé par la précision de la prise de son. Aussi, je pense qu'à force de travailler avec le micro, on fait progresser son auto-écoute, si bien qu'à force, l'écart entre ce qu'on entend sur le moment et a posteriori se réduit... évidemment dans la direction de la "version micro".

c) c'est une parenthèse et sans comparaison déplacée mais c'est parfois une question que je me pose en écoutant des pianistes qui enregistrent en studio, comment font-ils sans public ? , jouent-ils "pour le micro" ?

Grande question. Déjà je pense que même en public, on joue à la fois pour autrui et pour soi, dans des proportions variables selon les morceaux, les moments, les conditions. La simple nécessité d'établir une bulle de concentration témoigne d'une forme d'introspection dans le jeu. Pour transmettre des émotions, il faut d'abord pouvoir les faire naître en soi. De la même manière, je suis sûr qu'il arrive à chacun d'entre nous de jouer de manière investie à la maison lorsque personne n'écoute. Et puis on n'est pas seul dans le studio, l'oreille de l'ingénieur du son est d'une attention sans faille...

[Presto]

Merci Arabesque, en fait ce que je chercherais serait plutôt un truc du genre lecteur de CD, solid-state, mais pas sûr que ça existe. En fait, je ne suis pas un fan du zoom, pour moi le meilleur enregistreur portable était l'analogique sur cassette Sony-pro, Prestounette en a usé 2 mais le zoom est très pauvre pour la qualité de timbre malgré toutes ses qualités de précision je trouve. Je fais partie de ceux qui trouvent qu'on a perdu quelque chose avec le numérique, et puis le Sony pro avait un vrai micro !

Merci okay de ta réponse,
pour le point a) je te croyais adepte du travail avec l'enregistreur comme tu l'as décris, j'ai connu des étudiants qui le pratiquaient, pour moi c'est très pénible. Ce que tu dis demande un minimum de patience (je ne le suis pas trop ! ), mais ne résout vraiment pas mon problème (en même temps, je garde ça dans mas cervelle) car même 2-3 mois après, je suis soit catastrophé soit plutôt content : "finalement, c'était pas si mal !". Ceci étant dit sans aucune flagornerie, nan, juste un besoin de se rassurer ! Ce qui rejoindrait le point e), je crois réellement qu'écouter est une capacité, je connais des gens qui à 6 mois d'intervalle auront toujours la même perception d'un enregistrement et diront parfaitement ce qu'ils entendent et parfois c'est décapant alors que les miennes sont très fluctuantes, même si je sors du couple binaire j'aime/j'aime pas, ne serait-ce que pour l'appréciation d'une articulation, d'un phrasé ou d'un tempo.

Pour le point c), oui, je crois qu'on a tous à cœur de réaliser notre petite idée de la pièce qu'on joue ou plus certainement d'avoir la joie de rendre convenablement une pièce qu'on aime, même entre nos 4 murs, ce qui est une manière de se l'approprier et sinon ça ne vaudrait pas la peine de travailler je pense. Mais pour les interprètes je crois que le contact et l'échange avec le public est un élément primordial et qu'en studio l'exercice doit être doublement périlleux puisqu'on s'adresse à la fois à un public - virtuel - et à ce qu'il entendra - les micros, avec lesquels il faut jouer, surtout au piano je crois.