Je viens de vérifier, ce nocturne a été enregistré lors d'un de ses concerts au Concertgebouw d'Amsterdam en 1978 et 1979. Effectivement, les libertés, le rubato, l'élocution, les octaves lisztiennes, on est loin du Chopin épuré que j'affectionne particulièrement... mais c'est d'une beauté et d'une intensité incroyables, et cela garde malgré tout un vrai côté naturel, organique. Sacrée Martha !
Et je crois que niveau fougue, elle ne perd pas grand-chose avec l'âge. Je l'ai entendue en concert en janvier, dans le 2e concerto de Beethoven, difficile de croire que j'écoutais une pianiste de 75 ans. En bis, elle a joué son éternel Scarlatti évidemment, puis elle s'est jetée sur le piano après avoir glissé 2-3 mots en vitesse au premier violon, et s'est relancée dans le 3e mouvement du concerto, l'orchestre à peine prêt, pris de court...
Non, elle n'a rien perdu de sa fougue et de son autorité
