Pièce permanente qui vous ressemble

[Andante]

Le Prélude en doM du CBT suivi immédiatement par le petit Prélude BWV 937. Lors de mes premiers cours j'ai mis en place le premier assez facilement (en empreintes d'abord) alors que l'apprentissage du second a été difficile. Lorsque je rentre de vacances je me plante immédiatement dans le 937 avant d'accepter de passer par le doM ! Un matin à la gare, vers 6h, il n'y avait presque personne : je prends le risque de jouer le morceau en cours, que je pensais suffisamment travaillé ; je commence par le Prélude... et vers le milieu un clodo à chiens vient me dire très agressivement que ça lui casse la tête ! J'ai poursuivi jusqu'au bout, malgré les invectives, mais il n'y a pas eu la suite prévue (une dame âgée est venue remercier). C'est peut-être ressemblant !!

[Mona]

C'est l'objectif que j'essaie d'atteindre : garder dans les doigts, par coeur, 1 ou 2 pièces qui m'ont particulièrement touchée. C'est difficile à mon niveau, d'autant plus que j'ai du mal à apprendre par coeur, mais j'essaie :
- Andantino de Schubert de la Sonate D 959 (la 1° partie du second mouvement seulement)
- Andante et Adagio BWV 979 Bach.
- Romance sans paroles op 19 n°6 Mendelssohn.

[sylvie piano]

Un peu de teasing...
Mon idée qui pourrait peut-être aider certains d'entre-vous et qui rejoint le propos passionnant de Christof sur l'espace est le suivant:
plutôt que de chercher comment appréhender le jeu public avec des techniques parallèles, utiliser son propre jeu au piano pour prendre confiance et entrer dans un espace optimal permettant l'expression. Un " morceau outil ".

Cette expérience nécessite une pièce qui vous ressemble, pas difficile, à priori tranquille ( mais pas trop). Certainement aussi des approches de techniques de travail sur soi, type sophrologie, hypnose, relaxation...

La suite au prochain épisode ! Pour ceux qui voudraient essayer d'apprendre une pièce qui leur permette cette nouvelle porte d'entrée, je peux lancer un fil dans ce but en sachant que ce ne sera qu'une proposition de mode de travail qui ne correspondra peut-être pas à tous bien évidemment. Une piste qui peut marcher mais qui n'aura pas la prétention d'être unique et universelle.

[Jypé]

C’est difficile de répondre… Des pièces, oui ! Mais qui me ressemblent ? je ne sais pas quoi dire. En fait, j’ai un certain nombre de pièces assez simples que je joue régulièrement, par cœur, sans partition (en réalité tous les jours)
Après mon échauffement du matin, je vérifie le bon fonctionnement du bonhomme (moi) avec, en ce moment, deux adorables morceaux.
En premier une mazurka de Chopin (op 68 N° 2) et ensuite la deuxième des valses nobles et sentimentale de Ravel.
Et le soir, après mes moments musicaux de l’après-midi, je rejoue toujours mon petit répertoire à entretenir. En ce moment, il y a (dans le désordre)
Chopin prélude N° 7 de l’opus 28
Debussy le petit berger,
Schumann Scènes d’enfants N° 1 & 13
Satie 1ère Gnossienne
Et pour finir, en guise de « prière du soir »
Le prélude N° 1 du premier livre du CBT, toujours joué les yeux fermés.
Mais qu’est-ce qui me ressemble dans tout ça ?

[Oupsi]

Je suis partante pour l'expérience, Sylvie et m'inscris à cet atelier virtuel

[Christof]

Cette expérience nécessite une pièce qui vous ressemble, pas difficile, à priori tranquille ( mais pas trop). Certainement aussi des approches de techniques de travail sur soi, type sophrologie, hypnose, relaxation...

C'est une superbe idée.

[zende]

la Romance sans paroles op 30 N° 6 de Mendelssohn (jouée à Beuvray l'an dernier)

[pianojar]

Est-ce-que le critère du par coeur est obligatoire ?

[Trottinette]

Je dirais la gnossienne n°1 de Satie. Je ne suis pas sure que ce morceau me ressemble, mais c'est le morceau avec lequel j'ai dit adieu à mon piano quand je l'ai vendu. Je n'avais plus le temps, plus la place et j'enrageais de voir mon niveau baisser au point de ne plus pouvoir jouer ce que j'aimais... J'ai gardé précieusement mes partitions en sachant que je m'y remettrai un jour.

Et quand mon nouveau piano est arrivé, vingt ans plus tard (il y a 18 mois), je n'ai même pas eu besoin de regarder la partition : je l'ai joué d'emblée. Mal, mais sans problème de mémoire. Et comme le temps avait passé, j'ai compris l'effet miroir de ce morceau que je trouvais assez ennuyeux, mais que je jouais parce que je ne savait plus jouer autre chose.
Aujourd'hui, c'est le morceau test que je joue quand j'essaie de travailler, que rien ne passe et que je veux vérifier mon niveau de "présence". Ce n'est pas un morceau qui me ravit musicalement, mais c'est un morceau avec lequel je ne peux pas tricher.

Le teasing est alléchant, je suis partante.

[sylvie piano]

Est-ce-que le critère du par coeur est obligatoire ?

Oui. C'est le seul moyen pour créer un véritable lâcher-prise. Mais ça peut être sur une partie seulement. Ce texte va servir de vecteur, il doit pouvoir être à la fois automatique et pensé.
C'est pour cela que je proposais un fil pour soutenir ceux qui voudraient apprendre un texte qui remplissent ces critères: Ballade expressive pas difficile mais dans laquelle on se retrouve avec plaisir.

[pianojar]

Tant pis mais je suivrais attentivement l'expérience car j'aurais sans doute beaucoup à apprendre même si je ne participe pas activement
J'ai fait l'expérience récemment d'essayer d'apprendre une page par coeur d'une oeuvre et le temps passé au vu du résultat m'a très rapidement découragé

[arg]

Oui pourquoi pas tenter l'expérience.
Mais si c'est seulement une partie d'un morceau, ce qui me parle davantage qu'un morceau entier je crois, alors c'est difficile de jouer seulement cette partie, non ? Il faudrait au moins quelques mesures qui constituent un petit monde. L'idée est excellente mais je ne suis pas sûre d'y trouver mon compte: pour le savoir ça se tente.

[Lee]

J'ai fait l'expérience récemment d'essayer d'apprendre une page par coeur d'une oeuvre et le temps passé au vu du résultat m'a très rapidement découragé

Pourquoi pas un morceau d'une page ?

[pianojar]

Parce que (la réponse est dans mon message) et surtout parce que cela doit être une oeuvre qui nous habite

[sylvie piano]

En fait l'idée est presque l'improvisation. C'est pour cette raison que j'évoquais le fil de Christof. Lorsqu'on possède vraiment une pièce ( il peut y avoir des fausses notes évidemment) , on peut avoir la sensation de l'écrire soi-même.
Ça peut être court bien sûr, mais il faut penser tout de même à pouvoir s'y installer, s'y promener. Ensuite, vous pourrez en peu de temps trouver l'état recherché. Un peu comme en sophrologie où avec de la pratique on peut globaliser tous les systèmes.

[fourmi]

Non, je n'ai pas à mon grand regret de pièce permanente que je saurais jouer comme ça au pied levé.

Quant a dire une pièce qui me ressemble je ne sais pas ce que ça veut dire. Je sais ce que j'aimerais pouvoir jouer, les roseaux de Couperin, ou une pièce de Rameau pas forcément très difficile, ou un prélude de Debussy, je ne sais pas si ça me ressemble mas ça me touche.
Mais oui j'aimerais pouvoir les jouer, comme ça, à volonté, et ça n'a rien à voir avec le trac, c'est juste que je n'arrive pas à conserver ce que je travaille, ce qui est sans doute une preuve d'un travail approximatif. Ou d'un manque de quelque chose.
Bizarrement, j'arrive plus facilement à mémoriser Debussy que Couperin.

[Lee]

Je t'ai entendu jouer en vrai et en enregistrement, c'était beau, habité et musicale, je ne trouvais pas de tout "travail approximatif".
Tu m'avais dit avoir du mal à apprendre par coeur...mais tu arrives avec Debussy ou autre morceau quand même ?

[Christof]

Peut-être que pour mieux sentir ce qu'est une "pièce qui vous ressemble", c'est de penser "une pièce qui vous est familière" ? Un morceau qui, on ne sait pas vraiment pourquoi, vous semble "facile" à jouer. Un morceau à votre niveau, dont vous sentez quand vous le jouez, qu'il se passe quelque chose de spécial, que vous "pourriez le jouer les yeux fermés", qu'il instaure une espèce de "détente" en vous. Une pièce dans lequel votre esprit musical n'est entravé par rien. Une pièce dans laquelle vous découvrez réellement votre son, la profondeur de votre son, où vous êtes complètement vous-même. Un morceau où vous vous sentez "créateur", un morceau qui atteint votre moi profond. Une pièce qui, lorsque vous l'avez jouée, avez senti un jour une drôle de sensation : celle que jouer vous dictait la musique de l'intérieur.

[sylvie piano]

Belle définition Christof ! Merci !

[Caralire]

Bon j'ai essayé, je me suis assise devant le piano sans partition et j'ai joué des pièces anciennes, à froid.

D'abord la première arabesque de Debussy, j'ai cafouillé un peu avant la célèbre montée, perte du fil.
Puis le Dr Gradus, modulo quelques approximations, je suis arrivée au bout.

L'expérience n'est pas très concluante à ce stade, ce que je joue ne me plait pas, c'est de la bouillie de note, pas beau.

Je sors ensuite le petit nègre, toujours Debussy, ça pour le coup c'est facile, il sort bien et je m'amuse.

Je me moque un peu de mon répertoire mono-Debussy, pourtant pas à l'image de la diversité de mes apprentissages.

Je me lance dans le premier mouvement de la Pathétique de Beethoven, je n'obtient que la première moitié de l'exposition du thème lent, la moitié de l'exposition du thème rapide et aussi la première partie où on croise les mains. Bon, il en reste des bribes quoi, mais le son est quand même mieux que tout à l'heure, sans doute parce que je me chauffe un peu.

Puis je prend l'opus 10 n°9 de Chopin, j'ai fait une heure de travail dessus la semaine dernière mais ça devrait pas changer grand chose à l'expérience. Comme prévu, je trébuche définitivement dans la montée de la deuxième page. Cela dit, au lieu de trébucher au début de la montée, je trébuche à la fin, l'heure de la semaine dernière a quand même laissé des traces. Là aussi, malgré la fin avortée, ce que j'ai joué était stable, j'ai pu m'exprimer musicalement, j'aime bien.

Je reprends la première arabesque pour voir, le son est mieux (comme quoi à froid c'est compliqué), c'est quand même agréable de jouer ce morceau dont je me suis lassée après l'avoir beaucoup aimé. J'arrive à la fameuse montée mais seule la main droite monte, je ne trouve plus le départ de la main gauche. Du coup je m'arrête en haut.