D. SCARLATTI vu par les PMistes

[pianojar]

Bravo. Je rejoins Lee dans son commentaire au sujet du numérique (les accords de MG aux meures 9 et 10 par ex sonnent bizarre à mes oreilles) car cette sonate mérite un son plus chaud. Une vision assez personnelle (ornementations notamment) et très musicale avec une fin que je trouve à mon goût assez "abrupte". Mais c'est le charme de ces petits joyaux qui permettent beaucoup de visions différentes. As-tu d'autres Scarlatti dans tes bagages ?

[Presto]

Merci Athos, j'indexe.
Je ne l'ai jamais regardée de près mais ça ne m'empêche pas de te donner mon avis j'ai trouvé ça très musical, juste un truc que tu peux rapidement améliorer, coupe bien ta pédale sur les 1/2 silences et les césures se feront toutes seules, tu peux jouer tes accords moins forts la 2e fois, plus en suspension dans la résonnance sur les 2e et 4e temps, tu le fais peut-être... J'aimerais bien t'entendre sur un acoustique.
mesure 9, c'est vraiment un sol bécarre que tu joues ?
J'aime bien l'accentuation que tu as dans cette sonate, je trouve ça très juste comme approche.

Pour les ornements, je ne vois pas trop ce qu'en rajouter apporterait, cette sonate est belle dans sa simplicité, en revanche, je trouve les "variantes" de reprises proposées par Schiff remarquables : https://www.youtube.com/watch?v=cNlFjH4QppY
mais là c'est du travail de pro !

[pianojar]

Je n'avais encore jamais entendu cette version de Schiif mais je suis très partagé quant aux reprises. Je trouve que pour cette sonate ou la simplicité doit primer, ses reprises sont un peu "hors-jeu" jusqu'au niveau du son (on a presque l'impression que les reprises ne sont pas jouées sur le même instrument !) Cela me laisse une impression assez bizarre.
Mais bon je suis tellement influencé par Debargue que je ne suis plus très objectif concernant cette sonate

[Presto]

C'est vraiment une question de goût mais l'idée d'harmoniser et "contrepointiser" le fil de la sonate est pour moi particulièrement bien venue et révèle finalement cette économie d'écriture que met en œuvre Scarlatti. Je n'adhère pas toujours à certaines audaces ou choix de Schiff, mais là c'est sans réserve !

[Athos]

Merci pour les commentaires et indications.

Depuis 25 ans, j'ai tenté de jouer sûrement une bonne quinzaine de sonates, mais sans prof.
Dont certaines plus ardues techniquement (K531, le chat...).
Là c'est le premier morceau que j'ai travaillé depuis que j'ai repris les cours (après 35 ans d'intervalle).

Bravo Presto, tu as bien remarqué que je ne joue pas les bonnes notes mesure 9 : je joue un sol dièse, comme indiqué dans l'édition que je possède.
J'ai écouté Schiff et d'autres, ils jouent un sol bécarre .Et ça sonne beaucoup mieux !
Mer..um, vais devoir la réenregistrer !
J'ai une édition américaine, "47 works for solo piano", j'espère que c'est pas truffé de fautes...
Peut-être pour ça que ça sonne bizarre mesure 9, ce n'est pas que l'effet numérique.

Forcément, le numérique s'entend, mais je suis satisfait du mien, le son est correct et le clavier très bon.
J'ai pas trop le choix, en appart, je ne me sentais pas de mettre un vrai.
Hier, j'ai joué sur un Kawai, je ne sais quelle gamme. Aie, aie, aie...
Sur le mien, j'entends de temps en temps notamment, la résonance des autres cordes, créée artificiellement bien sûr pour ressembler aux pianos acoustiques.
Sur des passages assez denses, ça va, autrement, ça peut s'entendre de façon pas très naturelle.

[pianojar]

Peut-être pour ça que ça sonne bizarre mesure 9, ce n'est pas que l'effet numérique.

J'avais l'impression que ce n'était pas le bon accord mais vu que j'ai une très mauvaise oreille je me suis dit que cela devait venir de l'instrument
Pour les editions sur IMLSP il y a l'édition Heugel (Kenneth Gilbert)

[Presto]

je joue un sol dièse, comme indiqué dans l'édition que je possède.
J'ai écouté Schiff et d'autres, ils jouent un sol bécarre .Et ça sonne beaucoup mieux !

Ben oui, le sol# ici n'a rien à faire, je ne suis pas un fana des éditions mais parfois il y a de réelles surprises, dans le CBT, la Lemoine qui pourtant donne beaucoup d'idées de doigtés peut comporter 2 mesures de notes "fausses" sans qu'on sache de quelle source il s'agit...
Pour Domenico tu as plein de bonnes éditions sur lesquelles t'appuyer : Henlé, Schimmers-Kirckpatrick, la K Gilberth chez Heugel qui comme te l'a dit Pianojar est disponible sur ISLMP, la Longo est aussi bien en ce qu'elle donne plein d'idées de jeu et ses doigtés, je n'ai jamais vu de fautes de texte pareille chez Longo mais il faut savoir qu'à une certaine époque les éditeurs n'hésitaient pas à corriger les compositeurs disparus
Pour les numériques, ce sont d'excellents instruments de travail, mais si tu peux, il te faut un acoustique (Yam c'est bien, la série U est sans souci et se trouve facilement d'occasion) quitte à ce que tu travailles peu dessus (le temps de jeu, ça peut tout de même se négocier avec les voisins ) . Mais ce "peu" te sera très bénéfique.
L'idéal serait pour toi un droit avec silent, Yam ou Kawai, leurs silents sont très bons et tu aurais toujours la même mécanique, ça doit se trouver facilement d'occasion et vu ton numérique, la dépenses resterait raisonnable. Pour travailler, j'aime bien les vieux Yam en numérique, ils se trouvent à une bouchée de pain et ont un clavier "lourd". Je ne sais pas quel modèle de Kawai tu as essayé mais ce sont en général de bons piano, plus "résistants" au toucher que les Yam, mais ça peut avoir ses avantages

[Athos]

Je joue encore de temps à autre sur le Yamaha de mes débuts.
J'ai vendu mon vieux clavinova (clp 123) et acheté celui ci; quand même très très supérieur dans tous les domaines.
Le clavier est excellent. Il y avait des acoustiques silent Yamaha, le premier prix ne m'attirait pas du tout, court dans les basses, et le reste pas mieux.
Le Kawai était un numérique, clavier trop léger, son très moyen.
Par contre il y avait un U(2 je crois) d'occaz, wahoo ! là c'était autre chose, j'ai même presque hésité.
Mais non, déjà que j'écoute beaucoup de zique, si c'est pour jouer au casque, ça ne me dit rien.

Pour revenir à Scarlatti, j'ai 25 sonates chez Ricordi, mais j'y ai moins puisé.
A noter qu'ils n'indiquent même pas le No Kirkpatrick.

[Presto]

ça doit être l'édition Ricordi-Longo.
Je t'envoie le fichier excell des éditions qui te permettra de baliser rapidement le terrain (j'ai indiqué les K.) , c'est l'occasion de faire une maj pour ceux que ça intéresse, j'y ai rajouté Carbonara de chez Brilliant (très beau) et le 4e volume paru vers 2010 chez Henle que j'ai découvert sur le site éditeur il n'y a pas longtemps.
https://we.tl/iuKvtAongB

[pianojar]

Pour ceux qui la jouent, une masterclass intéressante (en anglais) sur la K9 par Jean-Yves Thibaudet
https://www.youtube.com/watch?v=sjlm3kH-e64

[pianojar]

Une découverte pour moi que ce pianiste IVAN DAVIS
La dernière sonate qu'il joue (K ???) me parait parfaite pour toi Presto au vu de la dextérité et vélocité dont tu fais preuve dans ton dernier enregistrement
https://www.youtube.com/watch?v=FvS3FYVcFOs

[Presto]

c'est la K427 mais je la préfère franchement par quelqu'un comme Yuna Wang par exemple https://www.youtube.com/watch?v=JH4oSkGh9uw
Je viens de voir la partition, on est quand même dans les sonates de très haute voltige !

[Polémos]

Je n'avais encore jamais entendu cette version de Schiif mais je suis très partagé quant aux reprises. Je trouve que pour cette sonate ou la simplicité doit primer, ses reprises sont un peu "hors-jeu" jusqu'au niveau du son (on a presque l'impression que les reprises ne sont pas jouées sur le même instrument !) Cela me laisse une impression assez bizarre.
Mais bon je suis tellement influencé par Debargue que je ne suis plus très objectif concernant cette sonate

Pour moi, la version «définitive» (mais existe-t-elle vraiment), est celle de Maria Joao Pires : https://www.youtube.com/watch?v=8JwVCBFAVwA

Tout y est : intériorité, élévation, délicatesse infinie, transcendance.

[pianojar]

Pour moi, la version «définitive» (mais existe-t-elle vraiment), est celle de Maria Joao Pires : https://www.youtube.com/watch?v=8JwVCBFAVwA

Tout y est : intériorité, élévation, délicatesse infinie, transcendance.

Une superbe version effectivement : simplicité et délicatesse

[pianojar]

la K427 Je viens de voir la partition, on est quand même dans les sonates de très haute voltige !

Justement je suis persuadé que tu n'en ferais qu'une bouchée

[jean-séb]

Pour Domenico tu as plein de bonnes éditions sur lesquelles t'appuyer : Henlé, Schimmers-Kirckpatrick, la K Gilberth chez Heugel qui comme te l'a dit Pianojar est disponible sur ISLMP, la Longo est aussi bien en ce qu'elle donne plein d'idées de jeu et ses doigtés, je n'ai jamais vu de fautes de texte pareille chez Longo mais il faut savoir qu'à une certaine époque les éditeurs n'hésitaient pas à corriger les compositeurs disparus

Sur une édition que j'ai en version numérique, suivant la numérotation Longo, le sol n'est pas bécarre :

Mais chez Gilberth ou chez Schott, le sol est bien bécarre.

Convertisseur de numéro :
http://www.ne.jp/asahi/music/marinkyo/s ... co.html.en

[Presto]

la K427 Je viens de voir la partition, on est quand même dans les sonates de très haute voltige !

Justement je suis persuadé que tu n'en ferais qu'une bouchée

Non, hélas, faut un de nos grands pour jouer ça, dans ces mesures :

nous ne sommes pas loin de Chopin ou de Liszt quant à l'inventivité technique
Okay, si tu lis ça
Mais vraiment ce Domenico ne cesse d'étonner et d'être facétieux, pour mettre fin à toute question sur les tempi il a écrit dans cette sonate : "Presto, quanto sia possibile", autant que ce soit possible...

[pianojar]

nous ne sommes pas loin de Chopin ou de Liszt quant à l'inventivité technique
Okay, si tu lis ça
Mais vraiment ce Domenico ne cesse d'étonner et d'être facétieux, pour mettre fin à toute question sur les tempi il a écrit dans cette sonate : "Presto, quanto sia possibile", autant que ce soit possible...

Laisses le respirer, il a déjà promis qu'il écouterait le Kôln concert
C'est vrai qu'il nous avait dit ne jamais avoir joué Scarlatti (encore faut-il savoir ce qu'il entend par jouer....) et je suis persuadé que la finesse de son toucher ferait des merveilles dans certaines pages
Sur ma partition je rajouterais "da me" comme celà je pourrais choisir le tempo

[Presto]

c'est peut-être ce qu'il dit, "autant que ce soit possible"... donc peut-être pas nécessairement prestissimo ça pourrait vouloir dire "je voudrais un presto, si tu le peux !"
Interprétation un peu osée il est vrai !

[Presto]

Merci jean-seb pour le lien très pratique, j'en ai profité pour le mettre en première page dans une rubrique "ressources" où je placerai tous les liens qui ont été postés dans le fil, vidéos sur Scarlatti, analyses, les classes...