Découvrons les pièces sur le thème de...la colère

[Lee]

Je me suis dit que ça serait un bon moment de reprendre la proposition de Julien il y a quelques temps. Je suis en colère. Peu importe la raison (je précise qu'il y aucun lien avec PM) c'est une émotion qu'on connait tous...et peut-être que la musique qui évoque cette émotion pourrait être une catharsis ou un moyen de soigner...

Je n'ai pas de proposition, c'est justement pourquoi je cherche les oeuvres, pour piano serait bien mais d'autres sont les bienvenues aussi.

Merci.

[jean-séb]

La colère, mais la colère divine dans les plus célèbres Dies Irae, comme celui du Requiem de Verdi.
https://www.youtube.com/watch?v=ZDFFHaz9GsY
Sinon, pour le piano, il y a le célèbre Rondo de Beethoven, Colère pour un sou perdu*** :
https://www.youtube.com/watch?v=hFPkfRoe9jA
Il y a aussi pas mal de petites pièces de genre destinées à illustrer tous les sentiments, la joie, l'inquiétude, la colère,...
Ce nocturne de Czerny, op.604, par exemple :
https://archive.org/stream/imslp-noctur ... 0/mode/1up


***Oui, oui, je sais, le titre n'est pas de Beethoven, mais j'aime bien quand même !

[mieuvotar]

Il y a aussi bien sûr la fameuse fureur de la Reine de la Nuit à l'égard de sa fille Pamina se refusant à poignarder Sarastro...
Ah, ces enfants rebelles et désobéissants, sources inépuisables de colère parentale !

[nox]

Sinon, pour le piano, il y a le célèbre Rondo de Beethoven, Colère pour un sou perdu*** :
https://www.youtube.com/watch?v=hFPkfRoe9jA

Un petit bémol quand même sur cet exemple, puisque le titre ne vient pas de Beethoven, c'était pas le genre du bonhomme (il me semble même que c'est une pièce reconstituée d'après des brouillons non ?)

EDIT : ah le fourbe ! Tu as ajouté une nota en bas de page ! J'avais pas vu !

[Arabesque44]

Il y a aussi bien sûr la fameuse fureur de la Reine de la Nuit à l'égard de sa fille Pamina se refusant à poignarder Sarastro...
Ah, ces enfants rebelles et désobéissants, sources inépuisables de colère parentale !

Et la colère de Wotan suite à la désobéissance de sa fille Brünhilde !
La plupart des exemples de colère se trouvent dans l'Opéra et ce n'est pas très surprenant.
Il doit être plus difficile de trouver de la pure colère dans les pièces pour piano seul

[sylvie piano]

Le piano est un merveilleux moyen d' expression. Avec mes petits élèves je travaille beaucoup sur l'émotion, la mémoire émotionnelle étant précieuse et utile à développer. Nous donnons tour à tour à un même texte plusieurs nuances de caractère. Éventuellement nous jouons en mineur pour rendre triste, nous changeons les tempi, les hauteurs....
Lee, il vous suffit d'adapter un texte qui pourrait correspondre à votre humeur....
Le premier mouvement de " la tempête " de Beethoven pourrait s'y prêter....Certains petits Bartok sont parfaits pour cette état également.
Et la révolutionnaire de chopin..... Et certains passages de reflets dans le vent de Messiaen.... La littérature pianistique regorge de passages tempêtueux !
Il suffit simplement d'un éclairage particulier. Ensuite, on peut le modifier et revenir à des sentiments différents.

[Horowitzo]

Bonjour Lee, je vous propose d'écouter le 1er mouvement du quatuor à cordes Op.76 No.2 en Ré mineur de Haydn ou encore le 3eme mouvement du concerto pour piano No.2 de Camille Saint Saens.
Haydn : https://m.youtube.com/watch?v=PCXg8xo31h0
Saint Saens : https://m.youtube.com/watch?v=06Ku_ygdWn4 (à partir de 6:30)

[pianojar]

La danse de la fureur dans le quatuor pour la fin des temps d'Olivier Messiaen
Il s'agit ici bien sûr de fureur divine.

[Okay]

Désolé, ce n'est toujours pas du piano et ce n'est qu'un passage...
En pensant à l'expression de l'ire en musique, a surgi dans mon esprit le début du développement du 1er mouvement de la 5e symphonie de Mahler. Un véritable sursaut de fureur qui fait tressaillir, appuyé par une orchestration particulièrement acide.

On peut sinon en effet penser au sentiment de la révolte, proche de la colère, évoquée par nombre de conflits Beethovéniens. Pour revenir au piano, je pense qu'il y a énormément de fureur dans le 3e Scherzo de Chopin, extravertie ou contenue.

[pianojar]

C'est marrant car dans les scherzos de Chopin, c'est plutôt le 1er qui me fait cet effet avec bien sûr les moments d'apaisement qui font suite aux cavalcades échevelées sur le clavier.
J'ai un peu le même sentiment avec le final de la 4ème balade comme si après avoir cherché l'apaisement et la sérénité tout au long de l'oeuvre, un genre de fureur (peut-être pas de la colère) rerpenait le dessus dans ce final. Ce ne sont que des impressions très subjectives.

[jean-séb]

Rondo de Beethoven, Colère pour un sou perdu

il me semble même que c'est une pièce reconstituée d'après des brouillons non ?

C'est une pièce inachevée, complétée et publiée par Diabelli, mais, selon le lien donné plus haut : « L'autographe de Beethoven a cependant été retrouvé aux États-Unis en 1945 et comporte des différences avec l'édition originale de Diabelli. La dernière page de l'autographe contient différentes esquisses d'œuvres des années 1795–98, d'où l'on peut conclure que le Capriccio a été composé vers cette époque. »
Voir aussi :
http://www.beethoven-haus-bonn.de/sixcm ... =&_seite=1

[Oupsi]

Je n'ai pas le temps de chercher beaucoup de choses, mais à la lecture du premier message de Lee Je suis en colère, j'ai tout de suite pensé à l'Agnus Dei de la 6e messe de Schubert.
https://youtu.be/KyZVSblKlOM?t=45m13s

Pourtant l'Agnus Dei, "agneau de Dieu qui enlèves le pêché du monde, aie pitié de nous, donne-nous la paix" ce ne sont pas des mots de colère mais de compassion et de supplication, mais dans cette messe, entre l'utilisation des instruments à vent, le rythme, la puissance, je sens en fait une colère infinie..., puis ça s'adoucit, puis la colère revient, de manière impressionnante.

(Ce n'est pas la colère de Dieu, mais une colère humaine devant la force et la laideur du péché, un sentiment tragique... la paix n'est pas chose facile à donner ni à demander.)

[Okay]

C'est marrant car dans les scherzos de Chopin, c'est plutôt le 1er qui me fait cet effet avec bien sûr les moments d'apaisement qui font suite aux cavalcades échevelées sur le clavier.

En fait j'ai d'abord pensé au premier, et je me suis souvenu en le travaillant que j'avais davantage l'image de la folie et d'une course à l'abîme que celle de la colère.

J'ai un peu le même sentiment avec le final de la 4ème balade comme si après avoir cherché l'apaisement et la sérénité tout au long de l'oeuvre, un genre de fureur (peut-être pas de la colère) rerpenait le dessus dans ce final. Ce ne sont que des impressions très subjectives.

De même, pour la coda de la 4e ballade, il y a pour moi l'expression d'un chaos, d'une certaine déconstruction de l'idée musicale, qui retourne vers un état de bouillonnement élémentaire donc plus rien ne peut éclore. Je trouve que la colère est quelque chose de plus défini, de plus clairement affirmé et déclamé. L'exemple type est en effet l'étude révolutionnaire citée par Sylvie (pour laquelle on connait en plus l'objet de la colère).
Mais comme tu le soulignes, c'est infiniment subjectif.

[Okay]

De la même manière, je trouve assez ambigu l'épisode central du mouvement lent de la grande sonate en la majeur D959 de Schubert.
Est-ce qu'il nous pique une colère, ou est-ce un coup de folie ? Je ne pense pas que ce soit un orage, la musique est trop hachée... peut-être plutôt de la folie car ça n'éclate pas de manière si affirmée, mais la musique se délite insidieusement avant que ça ne parte en vrille... le parallèle avec les codas des ballades 2 et 4 de Chopin me semble plus pertinent, on a là des pages hallucinées. Je ressens davantage de colère dans la coda de la 1ère ballade, cette musique ne m'effraie pas, ce n'est pas aussi destructuré. Encore plus ambigu... le prélude en fa mineur... j'ai toujours pensé que c'était un coup de colère, mais pas très net non plus...
Pas si évident que ça de circonscrire la colère.

[nox]

De la même manière, je trouve assez ambigu l'épisode central du mouvement lent de la grande sonate en la majeur D959 de Schubert.

Quid du passage central en sol mineur, dans le premier mouvement de la sonate fantaisie en Sol Majeur D894 ?
Immense désespoir teinté de rage

[Okay]

Oui c'est vraiment ça. Ce qui rend Schubert si attachant est probablement aussi cette ambiguïté qu'il sait maintenir comme nul autre. Désespoir/rage, rire/larmes, majeur/mineur...

[Jean-Luc]

Eh bien, voici notre Lee toute de colère vêtue...

Des idées qui me viennent comme ça : la Révolutionnaire bien sûr, et parmi les scherzi de Chopin, le 1er me semble bien furieux avec cette magnifique acalmie au milieu.
Dans la musique symphonique, il y a le scherzo de la 6ème symphonie de Tchaïkovsky, mais j'ai du mal à dire si c'est de la colère ou la rage du désespoir qui parle.

[Okay]

Dans la musique symphonique, il y a le scherzo de la 6ème symphonie de Tchaïkovsky, mais j'ai du mal à dire si c'est de la colère ou la rage du désespoir qui parle.

Tiens c'est marrant, je trouve que ce n'est vraiment ni l'un ni l'autre. J'adore ce mouvement, que je trouve être une des plus grandes réussites de Tchaïkowsky, et y vois plutôt une chevauchée fantastique qui tire vers la féerie de Mendelssohn avec mille feux follets qui clignotent...
Tu es sûr que tu penses au scherzo, et non pas au premier mouvement une fois l'introduction terminée ?

[pianojar]

C'est marrant car dans les scherzos de Chopin, c'est plutôt le 1er qui me fait cet effet avec bien sûr les moments d'apaisement qui font suite aux cavalcades échevelées sur le clavier.

En fait j'ai d'abord pensé au premier, et je me suis souvenu en le travaillant que j'avais davantage l'image de la folie et d'une course à l'abîme que celle de la colère.

Oui de pouvoir les jouer doit certainement changer et enrichir les impressions que l'on en retire mais comme malheureusement je ne peux jouer ni le 1er ni le 3ème, ton image de course à l'abîme est certainement plus proche du caractère de l'oeuvre.

[nox]

Dans la musique symphonique, il y a le scherzo de la 6ème symphonie de Tchaïkovsky, mais j'ai du mal à dire si c'est de la colère ou la rage du désespoir qui parle.

Petit aparté, pour ceux qui l'ignorent, il y a une belle transcription de Feinberg
https://www.youtube.com/watch?v=l2pcGL63nrI