Tout en étant d'accord que Bach n'a pas pu écrire que des merveilles -sauf qu'au moins, contrairement à d'autres génies tels que Mozart, il ne se répétait que très peu et recherchait toujours quelque chose de neuf- je ne suis pas d'accord avec ton analyse du prélude en la mineur "téléphoné". C'est un petit bijou très original, pas très élaboré mais très inspiré, tel qu'il en faisait lors de ses oeuvres de "jeunesse" (contrairement audit Mozart, par exemple, il n'a pas été un génie précoce). Par contre, la fugue, oui, elle est super-bateau. Plutôt qu'aux P&F en sib mineur des deux livres (qui sont des sommets), il faut comparer ce P&F à son pendant en la mineur du deuxième livre, qui est d'une maturité incomparable. La fugue du deuxième livre est aussi dense que celle du premier est bavarde.Okay a écrit : Pour donner un exemple un peu extrême, ne trouvez-vous pas que le prélude en la mineur du CBT1 est un gentil petit prélude assez superficiel et téléphoné, tandis que les préludes en si bémol mineur des CBT1 et CBT2 sont de vraies merveilles ?
On peut avoir de l'esprit critique même face à Bach, il n'y a pas de quoi se prosterner devant chaque note qu'il a pu écrire.
Sinon, pour répondre à la question, je ne suis pas convaincu que les très grands interprètes soient eux-mêmes excellent en théorie de la musique. Comme mentionné plus haut, on peut être un très bon musicien par ses qualités techniques et expressives et très mal théoriser les choses. Je suis notamment frappé par la vacuité assez fréquente du discours de certains grands interprètes lorsqu'ils sont invités à des émissions radio, tandis que des amateurs invités dans les mêmes émissions ont souvent des choses plus intéressantes à dire (mais seraient bien incapables de les rendre comme les grands interprètes, à chacun son truc).