Disparition de Pierre BOULEZ
Disparition de Pierre BOULEZ
pris sur le site de France Musique
Pierre Boulez est mort à l'âge de 90 ans à son domicile de Baden-Baden en Allemagne. Compositeur, chef d'orchestre, théoricien, pédagogue, fondateur d'institutions, il était l'une des personnalités les plus influentes du monde musical.
Ses ennuis de santé s'étaient intensifiés ces dernières années, Pierre Boulez est mort ce mardi 5 janvier à l'âge de 90 ans. Le décès a été annoncé par sa famille via un communiqué diffusé par la Philharmonie de Paris, dont il était l'initiateur.
"Pour tous ceux qui l'ont côtoyé et qui ont pu apprécier son énergie créatrice, son exigence artistique, sa disponibilité et sa générosité, sa présence restera vive et intense", indique la famille du compositeur et chef d'orchestre.
Connu et joué dans la monde entier, Pierre Boulez est considéré comme l'une des personnalités les plus influentes du monde musical, notamment contemporain, depuis les années 1950.
A lire ou à relire, notre portrait multimédia : Boulez à Facettes : de la fulgurance au plaisir
Né en 1925 à Montbrison (Loire), il entreprend des études en classe de mathématiques spéciales avant de se tourner vers la musique en 1942 et s'installe à Paris où il sera admis, deux ans plus tard, dans la classe d'harmonie d'Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris. Andrée Vaurabourg lui enseignera ensuite le contrepoint, Olivier Messiaen la composition et René Leibowitz la technique dodécaphonique.
En 1946, nommé directeur de la musique de scène de la Compagnie Renaud-Barrault, il compose la Sonatine pour flûte et piano, la Première Sonate pour piano et la première version du Visage nuptial pour soprano, alto et orchestre de chambre, sur des poèmes de René Char. Dès lors, sa carrière de compositeur s'affirme.
En 1953 naissent les Concerts du Petit Marigny qui prendront l'année suivante le nom de "Domaine Musical", dont il assurera la direction jusqu'en 1967. En 1966, sur l'invitation de Wieland Wagner, il dirige Parsifal à Bayreuth, puis Tristan et Isolde au Japon. En 1969, Pierre Boulez dirige pour la première fois l'Orchestre philharmonique de New York, dont il prendra la direction de 1971 à 1977, succédant à Leonard Bernstein. Parallèlement, il est nommé chef permanent du BBC Symphony Orchestra à Londres, fonction qu'il assume de 1971 à 1975.
A la demande du président George Pompidou, Pierre Boulez accepte de fonder et de diriger l'lnstitut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (Ircam), qui ouvrira ses portes à l'automne 1977. En 1975, Michel Guy, secrétaire d'Etat aux Affaires culturelles, annonce la création de l'Ensemble Intercontemporain (EIC), dont la présidence est confiée à Pierre Boulez.
En 1976, il est invité à Bayreuth pour diriger la Tétralogie de Richard Wagner, dans une mise en scène de Patrice Chéreau, pour la célébration du centenaire du Ring. Cinq années de suite, il dirigera cette production, qui sera ensuite enregistrée sur disque et en cassette vidéo.
Nommé en 1976 professeur au Collège de France, il est également l'auteur de nombreux écrits sur la musique. En 1979, il dirige la première mondiale de la version intégrale de Lulu d'Alban Berg, à l'Opéra de Paris. Parallèlement, Pierre Boulez s'associe à d'autres projets importants pour la diffusion de la musique, telles les créations de l'Opéra de la Bastille et de la Cité de la musique à la Villette.
En 1988, il réalise une série de six émissions télévisées : Boulez XXe siècle. Dans le cadre du festival d'Avignon, il dirige Répons à la carrière Boulbon et est le compositeur invité du centre Acanthes, à Villeneuve-lès-Avignon, où il donne une série de cours de direction d'orchestre.
En 1992, Pierre Boulez décide de quitter la direction de l'Ircam pour se consacrer à la direction d'orchestre et à la composition. Il signe un contrat d'exclusivité avec Deutsche Grammophon et continue son imposante discographie avec les plus grands orchestres.
En août de la même année, le festival de Salzbourg lui consacre une programmation exhaustive consistant en concerts avec l'Ensemble Intercontemporain et l'Ircam, et avec des formations symphoniques.
Invité régulièrement aux festivals de Salzbourg, de Berlin et d'Edimbourg, l'année de son soixante-dixième anniversaire est marquée par un cycle de concerts pour l'inauguration de la Cité de la musique à la Villette, une grande tournée mondiale avec le London Symphony Orchestra (Londres, Paris, New York, Tokyo), une série de concerts au Japon avec quatre orchestres différents et la production de Moïse et Aaron à l'Opéra d'Amsterdam, dans une mise en scène signée Peter Stein.
Ses principales oeuvres réalisées à l'Ircam sont Répons (1981-1988) pour six solistes, ensemble et ordinateur, créée dans sa version finale lors du festival d'Avignon en 1988 et qui obtiendra un Grammy Award pour la meilleure composition contemporaine en 1998, Dialogue de l'ombre double (1985) pour clarinette, bande et dispositif de spatialisation, Explosante-fixe pour flûtes, ensemble et ordinateur (1991-1995), Anthèmes 2 (1997), pour violon et dispositif électronique.
Ses dernières compositions sont Sur Incises, créée en 1998 au Festival d'Édimbourg, et Dérive 2, dont la dernière version a été créée en juillet 2006 au au festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence. En juillet 1998, il dirige au festival d'Aix-en-Provence une nouvelle production du Château de Barbe-Bleue de Bartók mise en scène par Pina Bausch. En 2005, il fête son 80ème anniversaire avec le London Symphony Orchestra, le Cleveland Orchestra, le Chicago Symphony Orchestra, l'Ensemble intercontemporain et l'Orchestre de la Staatskapelle de Berlin qui tous, lui rendent hommage.
Le 6 novembre 2008, le musée du Louvre inaugure une exposition intitulée «Pierre Boulez. Oeuvre: Fragment». Dans une approche artistique pluridisciplinaire, le compositeur s'interroge sur les notions de fragments, d'inachevé, d'instantané.
En 2009, Deutsche Grammophon sort un coffret récapitulatif de ses enregistrements sur Bela Bartok, puis, en 2010, un coffret clôturant son cycle Gustav Mahler ainsi que deux enregistrements : Karol Szymanovski avec Christian Tetzlaff et Maurice Ravel avec Pierre-Laurent Aimard.
Enfin, en avril 2010, Pierre Boulez fête ses 85 ans en dirigeant l'Orchestre de l'Opéra de Paris dans un programme Olivier Messiaen (Chronochromie, Poème pour Mi, Et expecto resurrectionem mortuorum), rendant ainsi hommage à son professeur de composition.
Ce théoricien et pédagogue d'une grande clarté a défendu sans relâche la place de la musique nouvelle dans les programmes de concerts et encouragé la création musicale la plus exigeante. Cet inlassable bâtisseur d'institutions a également été à l'origine de la Cité de la musique (inaugurée en 1995) et de la Philharmonie de Paris, ouverte en janvier 2015 sans lui, alors qu'il était déjà malade.
et voici la sonatine pour flûte et piano
https://youtu.be/wG3pqij0MYg
Pierre Boulez est mort à l'âge de 90 ans à son domicile de Baden-Baden en Allemagne. Compositeur, chef d'orchestre, théoricien, pédagogue, fondateur d'institutions, il était l'une des personnalités les plus influentes du monde musical.
Ses ennuis de santé s'étaient intensifiés ces dernières années, Pierre Boulez est mort ce mardi 5 janvier à l'âge de 90 ans. Le décès a été annoncé par sa famille via un communiqué diffusé par la Philharmonie de Paris, dont il était l'initiateur.
"Pour tous ceux qui l'ont côtoyé et qui ont pu apprécier son énergie créatrice, son exigence artistique, sa disponibilité et sa générosité, sa présence restera vive et intense", indique la famille du compositeur et chef d'orchestre.
Connu et joué dans la monde entier, Pierre Boulez est considéré comme l'une des personnalités les plus influentes du monde musical, notamment contemporain, depuis les années 1950.
A lire ou à relire, notre portrait multimédia : Boulez à Facettes : de la fulgurance au plaisir
Né en 1925 à Montbrison (Loire), il entreprend des études en classe de mathématiques spéciales avant de se tourner vers la musique en 1942 et s'installe à Paris où il sera admis, deux ans plus tard, dans la classe d'harmonie d'Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris. Andrée Vaurabourg lui enseignera ensuite le contrepoint, Olivier Messiaen la composition et René Leibowitz la technique dodécaphonique.
En 1946, nommé directeur de la musique de scène de la Compagnie Renaud-Barrault, il compose la Sonatine pour flûte et piano, la Première Sonate pour piano et la première version du Visage nuptial pour soprano, alto et orchestre de chambre, sur des poèmes de René Char. Dès lors, sa carrière de compositeur s'affirme.
En 1953 naissent les Concerts du Petit Marigny qui prendront l'année suivante le nom de "Domaine Musical", dont il assurera la direction jusqu'en 1967. En 1966, sur l'invitation de Wieland Wagner, il dirige Parsifal à Bayreuth, puis Tristan et Isolde au Japon. En 1969, Pierre Boulez dirige pour la première fois l'Orchestre philharmonique de New York, dont il prendra la direction de 1971 à 1977, succédant à Leonard Bernstein. Parallèlement, il est nommé chef permanent du BBC Symphony Orchestra à Londres, fonction qu'il assume de 1971 à 1975.
A la demande du président George Pompidou, Pierre Boulez accepte de fonder et de diriger l'lnstitut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (Ircam), qui ouvrira ses portes à l'automne 1977. En 1975, Michel Guy, secrétaire d'Etat aux Affaires culturelles, annonce la création de l'Ensemble Intercontemporain (EIC), dont la présidence est confiée à Pierre Boulez.
En 1976, il est invité à Bayreuth pour diriger la Tétralogie de Richard Wagner, dans une mise en scène de Patrice Chéreau, pour la célébration du centenaire du Ring. Cinq années de suite, il dirigera cette production, qui sera ensuite enregistrée sur disque et en cassette vidéo.
Nommé en 1976 professeur au Collège de France, il est également l'auteur de nombreux écrits sur la musique. En 1979, il dirige la première mondiale de la version intégrale de Lulu d'Alban Berg, à l'Opéra de Paris. Parallèlement, Pierre Boulez s'associe à d'autres projets importants pour la diffusion de la musique, telles les créations de l'Opéra de la Bastille et de la Cité de la musique à la Villette.
En 1988, il réalise une série de six émissions télévisées : Boulez XXe siècle. Dans le cadre du festival d'Avignon, il dirige Répons à la carrière Boulbon et est le compositeur invité du centre Acanthes, à Villeneuve-lès-Avignon, où il donne une série de cours de direction d'orchestre.
En 1992, Pierre Boulez décide de quitter la direction de l'Ircam pour se consacrer à la direction d'orchestre et à la composition. Il signe un contrat d'exclusivité avec Deutsche Grammophon et continue son imposante discographie avec les plus grands orchestres.
En août de la même année, le festival de Salzbourg lui consacre une programmation exhaustive consistant en concerts avec l'Ensemble Intercontemporain et l'Ircam, et avec des formations symphoniques.
Invité régulièrement aux festivals de Salzbourg, de Berlin et d'Edimbourg, l'année de son soixante-dixième anniversaire est marquée par un cycle de concerts pour l'inauguration de la Cité de la musique à la Villette, une grande tournée mondiale avec le London Symphony Orchestra (Londres, Paris, New York, Tokyo), une série de concerts au Japon avec quatre orchestres différents et la production de Moïse et Aaron à l'Opéra d'Amsterdam, dans une mise en scène signée Peter Stein.
Ses principales oeuvres réalisées à l'Ircam sont Répons (1981-1988) pour six solistes, ensemble et ordinateur, créée dans sa version finale lors du festival d'Avignon en 1988 et qui obtiendra un Grammy Award pour la meilleure composition contemporaine en 1998, Dialogue de l'ombre double (1985) pour clarinette, bande et dispositif de spatialisation, Explosante-fixe pour flûtes, ensemble et ordinateur (1991-1995), Anthèmes 2 (1997), pour violon et dispositif électronique.
Ses dernières compositions sont Sur Incises, créée en 1998 au Festival d'Édimbourg, et Dérive 2, dont la dernière version a été créée en juillet 2006 au au festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence. En juillet 1998, il dirige au festival d'Aix-en-Provence une nouvelle production du Château de Barbe-Bleue de Bartók mise en scène par Pina Bausch. En 2005, il fête son 80ème anniversaire avec le London Symphony Orchestra, le Cleveland Orchestra, le Chicago Symphony Orchestra, l'Ensemble intercontemporain et l'Orchestre de la Staatskapelle de Berlin qui tous, lui rendent hommage.
Le 6 novembre 2008, le musée du Louvre inaugure une exposition intitulée «Pierre Boulez. Oeuvre: Fragment». Dans une approche artistique pluridisciplinaire, le compositeur s'interroge sur les notions de fragments, d'inachevé, d'instantané.
En 2009, Deutsche Grammophon sort un coffret récapitulatif de ses enregistrements sur Bela Bartok, puis, en 2010, un coffret clôturant son cycle Gustav Mahler ainsi que deux enregistrements : Karol Szymanovski avec Christian Tetzlaff et Maurice Ravel avec Pierre-Laurent Aimard.
Enfin, en avril 2010, Pierre Boulez fête ses 85 ans en dirigeant l'Orchestre de l'Opéra de Paris dans un programme Olivier Messiaen (Chronochromie, Poème pour Mi, Et expecto resurrectionem mortuorum), rendant ainsi hommage à son professeur de composition.
Ce théoricien et pédagogue d'une grande clarté a défendu sans relâche la place de la musique nouvelle dans les programmes de concerts et encouragé la création musicale la plus exigeante. Cet inlassable bâtisseur d'institutions a également été à l'origine de la Cité de la musique (inaugurée en 1995) et de la Philharmonie de Paris, ouverte en janvier 2015 sans lui, alors qu'il était déjà malade.
et voici la sonatine pour flûte et piano
https://youtu.be/wG3pqij0MYg
- jean-séb
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Pas sûr que notre ami Nox va porter le deuil bien longtemps.
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Héhé, bien tenté !
Mais je déplore sincèrement la perte d'un homme infatigable qui a mis toute sa vie au service de la musique.
Je n'apprécie pas le compositeur, mais je salue le chef d'orchestre et l'explorateur
Mais je déplore sincèrement la perte d'un homme infatigable qui a mis toute sa vie au service de la musique.
Je n'apprécie pas le compositeur, mais je salue le chef d'orchestre et l'explorateur
Modifié en dernier par nox le jeu. 07 janv., 2016 9:48, modifié 1 fois.
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Deux chocs à l'adolescence: un enregistrement de la Nuit transfigurée de Schönberg et Le marteau sans maître.
J'aime beaucoup ses enregistrements de Mahler. Il y a des documentaires et masterclasses bien intéressants sur youtube. Encore un très grand qui s'en va....
J'aime beaucoup ses enregistrements de Mahler. Il y a des documentaires et masterclasses bien intéressants sur youtube. Encore un très grand qui s'en va....
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Une des grandes figures de la musique du 20° siècle en France, probablement un des compositeurs les plus marquants de son temps au sein de la tradition classique.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
- jean-séb
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Figure marquante, oui, peut-être parfois à la manière d'un épouvantail !
Dans le domaine du piano, je ne crois pas qu'il aura marqué beaucoup d'entre nous. Qui, sur ce forum, joue du Boulez ? Qui écoute régulièrement ses compositions pour piano ?
Cela n'enlève évidemment rien à son génie, ni à ce que nous pouvons aimer chez lui dans d'autres domaines que celui du piano.

Dans le domaine du piano, je ne crois pas qu'il aura marqué beaucoup d'entre nous. Qui, sur ce forum, joue du Boulez ? Qui écoute régulièrement ses compositions pour piano ?
Cela n'enlève évidemment rien à son génie, ni à ce que nous pouvons aimer chez lui dans d'autres domaines que celui du piano.
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Dans le domaine du piano, ses sonates ont été importantes et ont inspirées nombre de compositeurs, surtout la deuxième. Qu'il n'ait pas marqué beaucoup de PMistes est assez anecdotique par rapport à la place qu'il aura eu dans l'histoire de la musique.
Pour le reste, les chopineux et autres bachistes acharnés peuvent continuer à le haïr comme ils l'ont toujours fait, la caravane passe...
Pour le reste, les chopineux et autres bachistes acharnés peuvent continuer à le haïr comme ils l'ont toujours fait, la caravane passe...

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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
La phrase dans l'article du Monde qui m'a frappé par Messiaen sur Boulez : « Lorsqu’il entra dans la classe pour la première fois, il était très gentil. Mais il devint bientôt en colère contre le monde entier. »
Je ne fais pas semblant comprendre sa musique, mais effectivement les rares fois que j'essaie d'écouter, et également en lisant cet article sur sa vie, j'ai exactement cette impression, de la colère. Auriez-vous cette impression également ou sa musique parle-t-il autrement pour vous ?
Je ne fais pas semblant comprendre sa musique, mais effectivement les rares fois que j'essaie d'écouter, et également en lisant cet article sur sa vie, j'ai exactement cette impression, de la colère. Auriez-vous cette impression également ou sa musique parle-t-il autrement pour vous ?
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
- jean-séb
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Au lieu de rester en termes vagues dignes d'une nécrologie officielle qu'on peut lire partout, dis-nous plutôt ce que, à toi, membre de notre forum minuscule, il a apporté concrètement, comment tu ressens sa musique, en quoi elle t'inspire, quelles œuvres tu écoutes, quelles œuvres tu joues. Oui, c'est justement l'anecdote qui m'intéresse ici, pas les éloges funèbres ou les notices pour l'histoire de la musique.Gracou a écrit :Dans le domaine du piano, ses sonates ont été importantes et ont inspirées nombre de compositeurs, surtout la deuxième. Qu'il n'ait pas marqué beaucoup de PMistes est assez anecdotique par rapport à la place qu'il aura eu dans l'histoire de la musique.
Pour ceux qui veulent entendre du Boulez en continu, branchez-vous sur la radio de Columbia University :
https://www.cc-seas.columbia.edu/wkcr/s ... -broadcast
(Le hic, c'est qu'il faut être à New York !)
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Je dirais juste qu'il me semble important d'écouter des gens qui dans un passé récent, voire au présent, tentent de trouver de nouvelles pistes, de faire évoluer le langage musical, faute de quoi on reste bloqué sur la musique telle qu'elle se faisait il y a plus d'un siècle. Mais je suis conscient de prêcher dans le désert, pas besoin de m'étendre plus que nécessaire. 

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- jean-séb
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Pas du tout. Nous sommes nombreux à penser de même.
Mais on sent bien que ton discours sur Boulez est bien plus intellectuel, un peu dans la posture, la prise de position, que le vrai ressenti empathique que tu exprimes quand tu parles de Paul Bley.
Du moins c'est l'impression que ça me donne !
Mais on sent bien que ton discours sur Boulez est bien plus intellectuel, un peu dans la posture, la prise de position, que le vrai ressenti empathique que tu exprimes quand tu parles de Paul Bley.
Du moins c'est l'impression que ça me donne !
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Je te l'accorde, j'écoute beaucoup de choses de Bley avec plaisir alors que j'écoute du Boulez plutôt par curiosité et par "intérêt", un peu comme on démonte un moteur pour voir comme cela fonctionne. C'est plus une musique qui m'intéresse qu'une musique qui me fait vibrer. Mais en l'occurrence, c'est ce qui m'arrive avec la plupart des compositeurs classiques (ou du moins l'immense majorité de leurs oeuvres).
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Pour ma part le compositeur ne m'a rien apporté (par goût et sans doute aussi par méconnaissance totale du langage)
J'ai toujours eu une aversion profonde pour le personnage depuis qu'un jour je l'ai entendu dire dans une interview que le jazz n'avait pas droit de cité dans l'uivers musical (ou quelquechose d'approchant)... pourtant il a participé à des projets communs avec Frank Zappa
Seul sa direction d'orchestre m'intéresse et j'écoute régulièrement sa version du sacre que je trouve superbe.
J'ai toujours eu une aversion profonde pour le personnage depuis qu'un jour je l'ai entendu dire dans une interview que le jazz n'avait pas droit de cité dans l'uivers musical (ou quelquechose d'approchant)... pourtant il a participé à des projets communs avec Frank Zappa
Seul sa direction d'orchestre m'intéresse et j'écoute régulièrement sa version du sacre que je trouve superbe.
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Personnellement, Boulez et Bley sont deux figures que j'ai découvert en même temps au cours de mes années de fac. C'est peu de dire que leur disparitions simultanées m'a foutu un coup de vieux.



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- jean-séb
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Il semblait très sectaire et méprisant pour tout ce qui n'appartenait pas à son petit cercle. L'article du Monde cité plus haut rappelle : Boulez, frondeur et indépendant, ne tarde pas à trouver des limites à l’enseignement de Messiaen et à faire savoir le mal qu’il pense de sa musique, traitant sa Turangalîla-Symphonie (1946-1948) de « musique de bordel ». Le pensait-il vraiment ou avait-il à l'excès le goût de la formule qui fait mouche, quitte à blesser ses victimes ?pianojar a écrit :J'ai toujours eu une aversion profonde pour le personnage depuis qu'un jour je l'ai entendu dire dans une interview que le jazz n'avait pas droit de cité dans l'univers musical (ou quelque chose d'approchant)
- jean-séb
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Moi, c'est celle de Michel Delpech (on ne joue pas dans la même cour, je sais !), dont je n'ai pourtant jamais été un fan, et dont je n'ai jamais écouté ni acheté un disque. Mais là, je me rends compte en écoutant les hommages que les médias lui rendent que, sans le faire exprès, je connaissais bon nombre de ses chansons et qu'entendre à nouveau Wight is Wight me renvoie à un passé très lointain, celui de ma jeunesse.Gracou a écrit :Personnellement, Boulez et Bley sont deux figures que j'ai découvert en même temps au cours de mes années de fac. C'est peu de dire que leur disparitions simultanées m'a foutu un coup de vieux.![]()
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Pareil, même si j'ai connu ces chansons plus tardjean-séb a écrit :Moi, c'est celle de Michel Delpech (on ne joue pas dans la même cour, je sais !), dont je n'ai pourtant jamais été un fan, et dont je n'ai jamais écouté ni acheté un disque. Mais là, je me rends compte en écoutant les hommages que les médias lui rendent que, sans le faire exprès, je connaissais bon nombre de ses chansons et qu'entendre à nouveau Wight is Wight me renvoie à un passé très lointain, celui de ma jeunesse.Gracou a écrit :Personnellement, Boulez et Bley sont deux figures que j'ai découvert en même temps au cours de mes années de fac. C'est peu de dire que leur disparitions simultanées m'a foutu un coup de vieux.![]()


C'est toujours étonnant de constater à quel point on peut s'imprégner de toutes sortes de choses à l'insu de notre plein gré.

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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
+1.pianojar a écrit :Pour ma part le compositeur ne m'a rien apporté (par goût et sans doute aussi par méconnaissance totale du langage)
J'ai voulu faire comme avec P. Bley, mais pour le coup ici sans succès. Je n'aimais pas et je n'aime toujours pas.
Sur l'homme, je n'ai pas vraiment d'avis pour trancher entre la personne et le personnage, faute de connaissance du sujet. De ce que je perçois dans les différents témoignages que j'ai entendus sur France Musique ou lus ici et là, j'ai l'impression qu'il y a quand même une grand marge entre ces 2 pôles. Et quand je l'écoute diriger Mahler, je me dis qu'il ne pouvait être au fond aussi antipathique que ça...
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
On rejoint les fils mechants & personnalité de l'artistemieuvotar a écrit : Et quand je l'écoute diriger Mahler, je me dis qu'il ne pouvait être au fond aussi antipathique que ça...
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
J'ai une vision de musicien un peu biaisée, étant donné mes études de musicologie: il est pour moi omniprésent dans la musique du XXème… Et bien je dois bien avouer qu'à la vue du traitement que les journaux des grandes chaines lui ont réservé hier, j'ai été assez décontenancé, notamment avec celui de France 2, d'une désinvolture consternante! Le voici.
Je précise que je n'aime pas beaucoup le compositeur, et encore moins le penseur et sa conception de la "musique" et de la "non-musique", sectaire et brutale dans ses formulations. Mais c'est quand même un acteur important de la musique en France, et respecté à étranger. Mention spéciale au même sujet sur TF1, qui dans le même temps de traitement, un peu plus d'une minute, arrive à faire passer beaucoup plus d'informations.
Je précise que je n'aime pas beaucoup le compositeur, et encore moins le penseur et sa conception de la "musique" et de la "non-musique", sectaire et brutale dans ses formulations. Mais c'est quand même un acteur important de la musique en France, et respecté à étranger. Mention spéciale au même sujet sur TF1, qui dans le même temps de traitement, un peu plus d'une minute, arrive à faire passer beaucoup plus d'informations.