Merci pour ton indulgence, Jean-Séb, mais dans mon souvenir (et dans celui de l'enregistrement, qui ne pardonne rien), ils étaient un peu trop précipités, mes Confrey. Certes, contrairement à Joplin, qui peut (qui doit, même, souvent) être joué pépère, Confrey supporte très bien d'être joué de manière brillante, rapide et sonore. Mais pas précipitée.
Sinon, je confirme que ça fait un effet boeuf en public. Pas plus tard qu'il y a dix jours, j'étais dans une sorte de galerie d'exposition de meubles design en Allemagne. Surprise du chef: au dernier étage, il y avait un magnifique Blüthner à queue en libre service. Je n'avais évidemment pas mes partitions, mais sur le pupitre, il y avait le clavier bien tempéré 1 ouvert à la page du fameux deuxième prélude. Je ne l'ai pas joué depuis plusieurs mois, mais ni une, ni deux, je m'installe et je le joue. Bon, ça se gâte à partir du passage "presto", je ne lis pas assez vite et mes doigts ne s'en souviennent plus très bien, mais de toute façon, ça ne soulève pas l'enthousiasme des personnes qui m'accompagnent.
Un peu frustré, je décide de changer de registre: "Kitten on the Keys", tant qu'à faire, mais que je n'ai pas joué depuis des mois aussi, et sans la partoche, bien sûr. Avec un peu d'hésitations sur les "pompes", ça passe sans trop accrocher, avec en prime un gosse qui aurait presque voulu sauter sur le piano tellement il était fasciné. Mais une fois que c'était fini, je me retourne: toute l'assemblée m'applaudissait (bon, ils ne connaissaient pas trop le morceau, ça aide pour les "pompes" foirées.

). Ce qui m'a foutu la pression bien plus que le gosse bondissant. J'ai préféré m'arrêter lâchement avant que ça ne se gâte, sinon, j'aurais ressorti un autre truc des limbes de ma mémoire.
