pianojar a écrit :SIDNEY SMITH Le jet d'eau (sans doute que jean-seb doit connaitre cette pièce en grand connaisseur de la musique de salon) https://www.youtube.com/watch?v=szvfYG9-_L8
Oui. J'ai pas mal de pièces de Sidney Smith dans mes vieux albums, demandant souvent un peu de virtuosité. Celle-ci est une des plus fameuses.
On pourrait faire le programme d'un très long concert avec toutes les pièces de salon évoquant l'eau sous toutes ses formes, le calme du lac, la tempête sur la mer, la pluie douce ou la pluie violente, le ruisseau charmant et le torrent impétueux, les jets et jeux d'eau...
Je ne trouve pas que cette interprétation de Jeux d'eau (excellente par ailleurs à mon avis) soit un bon exemple : justement Thibaudet y alterne des phases où il évoque un élément liquide "sans marteaux" et d'autres où il évoque le martèlement des gouttelettes drues envoyées par un jet d'eau, ce qui rend ces "Jeux d'eau" impressionnants (et ce qui est exactement ce que je voudrais faire dans cette pièce…).
C'est marrant parce que j'écoutais justement aujourd'hui le podcast de l' l'émission de Cassard sur Arrau où il montrait comment dans le sospiro Arrau conduisait ses arpèges comme un harpiste avec la ductilité du toucher qui va avec. Superbe émission au demeurant.
Sinon en pianistes-harpe, G sandor dans Bartók m'a souvent fait penser à ça. Okay avait fait un fil lourds/légers, je m'étais demandé s'il n'y avait pas un prolongement possible entre les "marteaux" (Richter, GIlels pour moi) et les "harpes" (Michelangeli) , mais je manque de munitions et suis quasiment certain que ça ne tiendrait pas la route
JPS1827 a écrit :
Je ne trouve pas que cette interprétation de Jeux d'eau (excellente par ailleurs à mon avis) soit un bon exemple : justement Thibaudet y alterne des phases où il évoque un élément liquide "sans marteaux" et d'autres où il évoque le martèlement des gouttelettes drues envoyées par un jet d'eau, ce qui rend ces "Jeux d'eau" impressionnants (et ce qui est exactement ce que je voudrais faire dans cette pièce…).
En fait je ne l'ai pas choisi à cause de l'interprétation mais parce qu'elle permettait de visualiser la partition en même temps que l'écoute, ce qui est pratique je trouve pour ceux qui ne connaitraient pas la pièce
jean-séb a écrit :On pourrait faire le programme d'un très long concert avec toutes les pièces de salon évoquant l'eau sous toutes ses formes, le calme du lac, la tempête sur la mer, la pluie douce ou la pluie violente, le ruisseau charmant et le torrent impétueux, les jets et jeux d'eau...
Une idée de défi PM ou de thème pour une rencontre PM ?
Des suggestions de pièces ?
Dernièrement je découvre référence à et je suis fascinée par une façon de jouer un halo de musique, comme du piano "sans marteaux". On cite Edna Stern et Ivan Moravec. Debussy a dit qu'il "faut faire oublier que le piano a des marteaux"...
Connaissez-vous d'autres pianistes ou compositeurs qui s'y prêtent ? Comment faire ? Qu'en pensez-vous ?
Merci.
Pourquoi "il faut"?
Debussy, dont je ne suis pas un fan absolu, juste de jolies mélodies pour moi (et encore), à force pédale et liaisons pensait avoir découvert "LE style".
Qu'il se détrompe, ils y en a eu avant lui, ils y en a eu après.
Le piano a des marteaux, ne lui en déplaise, et on aime ça!
C'est marrant, la première fois que j'avais lu cette citation de Debussy, il y a longtemps, j'avais réagi exactement comme toi.
Mais je connaissais mal Debussy, pour moi, c'était comme Ravel (dont je suis inconditionnel) mais en moins bien ficelé. En fait, c'est très différent, beaucoup plus riche même si c'est effectivement en général moins ciselé.
En l'occurrence, je pense que cette remarque de sa part ne concernait que certaines pièces, pas toutes. Il suffit de prendre son "Île joyeuse"ou son prélude "Le Vent d'ouest" pour réaliser à quel point il peut être percussif -l'opposé étant les "Brouillards".
Du coup, je me demande s"il ne serait pas, peut être, plus pertinent de dire, pour un compositeur donné, quelles sont ses pieces "extremes", du "brouillard" comme tu dis, au percussif.
La 11ieme étude d'exécution transcendante de Lyapounov "ronde des sylphes" à la coda impressionnante: des doubles notes à la main droite à toute vitesse et pianissimo. Konstantin Scherbakov se paie même le luxe de finir dans un semblant de ppp à la sonorité voilée.
Je demande où sont passés les fameux "marteaux"!
Je m'étais dit la même chose quand j'ai entendu cette étude pour la première fois. Mais ce cahier ne fait pas que compléter celui de Liszt, il en est un hommage avoué. Celle-ci contient carrément des citations de Feux-Follets (sans parler de Sylphe qui est une allusion directe, et le pastiche du titre Ronde des Lutins), et en récupère pas mal de l'écriture en double-notes, du plan et de l'atmosphère magique. Mais je la trouve vraiment réussie à sa manière, c'est une très belle pièce, qui nous offre à nouveau la féerie de son illustre modèle, avec une délicatesse renouvelée et l'accent russe du compositeur.
(Pareil, son etude en ut# semble pasticher a 0'55 la fa mineur de Liszt dans son thème en octaves et les figures de doubles croches, mais c'est un autre thème, original et du genre mémorable qui hante longtemps la mémoire lorsqu'on l'entend la première fois.)