Celles que vous adorez, je ne sais pas, des dizaines ??
Mais, est-ce que vous vous êtes déjà demandé lesquelles vous ont carrément obsédé !?
Par « obséder » j’entends : vous ne pouvez pas vous la sortir de votre tête, vous êtes envoutés, pendant des mois, voire des années ! Cette œuvre vous dépasse, vous écrase, et vous avez un besoin presque organique d’aller jusqu’au bout de sa compréhension, de pouvoir la visualiser de bout en bout pour enfin dévoiler son mystère... et pour cela vous cherchez des interprétations différentes, toutes celles que vous pouvez vous en procurer… et chacune vous fait découvrir un côté « obscure » de la pièce, chacune apporte une pierre à l'édifice, mais et il n’y a pas une version de référence à vos yeux, parce que le mystère reste ouvert… et vous avez l’espoir de découvrir un jour encore des nuances, des détails, des mélodies cachées, qui seraient restées jusqu’à lors inatteignables pour vôtre esprit musical.
Eh bien, la question est loin d’être simple ! mais après 30 ans d’écoute compulsive de musique classique, et du piano en particulier, je me suis posé la question. Si je dois faire une sélection de ces œuvres, en faisant l’effort d’écarter celles que j'adore, mais qui n’ont pas cette capacité « obsessive », je pense que je retiendrais, par ordre chronologique de découverte :
- Sonate en Si mineur de Liszt
- Sonate Op.111 de Beethoven
- Variations Goldberg de JS Bach
- Concerto No.3 de Rachmaninov
- Tristan et Isolde de Wagner
- Das Lied von der Erde (Le Chant de la Terre) de Mahler
N.B. Sachant que les 2 dernières ne sont pas pour piano, mais un Opéra et une Symphonie « chantée ».
Les raisons pour lesquelles je sois tombé sous leur charme, je les ignore ; il y a néanmoins un point commun, le sentiment d’avoir tout un univers complet et concentré entre la première et la dernière note ! Aussi, pour la plupart on ressent que tout est dit à la fin, il n’y aucun doute, rien à rajouter après le dernier accord ; ceci est évident chez Liszt, Wagner ou Mahler (où la fin de l’œuvre est la fin d’une histoire) mais plus énigmatique chez Beethoven : on aurait l’impression d’avoir ses adieux personnels dans l’Arietta, où il essaie d’exprimer et laisser un témoignage sur tout ce que lui reste à dire musicalement !
Je garde un souvenir inoubliable de la période de découverte de ces œuvres, que, comme je disais, a pu durer (et dure encore) plusieurs années… et je me réjouis déjà de la future découverte d’une nouvelle œuvre au même niveau !
Je pense que nous sommes chacun un monde avec des sensibilités différentes, et je ne pense pas que cet attachement à une œuvre puisse être en quelque sorte universel (même si certains se reconnaitront et trouveront ma sélection évidente?) et/ou exportable à chacun … mais je serais très intéressé de savoir lesquelles vous retiendrez dans votre short-liste de rêve ! qui sait, on pourrait toujours faire des belles découvertes… !
