Dumka » Dim 20 Sep, 2015 10:40
Bonjour,
Je viens de m'inscrire sur ce forum, car des amis pianistes m'ont dit que certains accordeurs de piano fréquentent ce forum plus que d'autres traitant du piano de manière général.
En fait, je suis actuellement en master recherche de musicologie (je suis passionné par la musicologie), mais m'inquiétant sur l'avenir du métier d'enseignant - chercheur dans ce milieu, je commence depuis quelques mois à regarder de plus près le métier d'accordeurs de piano.. Je suis aussi un passionné d'organologie et du piano (étant pianiste depuis des années). En 3em au collège, j'avais fait un stage avec un accordeur de piano, et ce métier m'intéressait beaucoup à l'époque. Je l'avais mis de côté car on m'avait dit que dans quelques années, ce serait très difficile d'y vivre..
Je voulais savoir aujourd'hui, qu'en est-il du métier d'accordeur de piano ? Je sais qu'avec l'air du numérique, il doit être difficile de se trouver une clientèle encore puriste de l'acoustique, mais y a t-il quand même du travail ? Comment vivent les accordeurs de piano aujourd'hui ?
Merci pour les réponses que certains pourront m'apporter..

Pour revenir au sujet initial, je vous dirai qu'il faut, pour vivre de ce métier, s'installer là où il y a besoin d'accordeurs, et construire sa réputation sur un service adapté aux besoins locaux. Tout part donc d'un solide projet professionnel: va-t-on vendre des pianos? Les réparer? Seulement assurer de l'entretien en clientèle?
Aujourd'hui, le nombre d'accordeurs explose dans les grandes villes et autour; la demande, elle, suit une courbe inverse (depuis la fin des années 1990). Dans le même temps, il est quasi-impossible de faire accorder son piano régulièrement si l'on vit à plus de 50km d'une grande ville...
L'ITEMM diplôme +/-25 accordeurs chaque année; c'est énorme, et sans doute inconscient (mais chut, il ne faut pas le dire voyons

), d'autant que tous ne sont pas prêts à se retrousser les manches pour bosser... Mais si on veut vraiment y arriver, et que l'on a bien pensé son projet, il n'y a pas de raisons de se planter.
Il est donc important de se baser là où l'on va répondre à un besoin, tout en acceptant de rayonner assez large au niveau géographique, et de "faire des heures".

Il ne faut pas se leurrer; cela bouleverse souvent les projets de vie que l'on espérait concrétiser, et il vaut mieux constituer un épais matelas d'économies pour tenir le choc le temps d'avoir fidélisé sa clientèle. Mais ceux qui tiennent bon ne le regrettent pas, et leurs clients non plus!
Le numérique ne fait pas tant de tort que l'on pourrait le penser, et avec l'avènement des pianos Silent, les marques ont assez bien négocié le virage: un piano avec Silent aura lui aussi besoin d'entretien. En revanche, il y a un gros travail d'éducation à mener sur le long terme pour aider à accepter que faire entretenir son piano n'est pas un luxe, mais bien un moyen de préserver et de faire s'épanouir son plaisir musical, ainsi que celui des autres!
