BACH...

(Eh, oui! on y revient toujours!)
Ou faire autre chose que du Classique...Midas a écrit :La conclusion de cette discussion byzantine, c'est que pour ne pas être trop limité par la partition, tout en respectant l'auteur et en jouant les plus grands chefs-d'oeuvre du répertoire, vous savez ce qu'il vous reste à faire:
BACH...![]()
(Eh, oui! on y revient toujours!)
Ah parce que pour toi Beethoven et Mozart ce sont des guignols quelconques ?Gracou a écrit :Haaaa, le mythe occidental du génie...
J'ose espérer que ce n'est qu'une boutade, et non un argument appelant une réponse ?Gracou a écrit : Et pendant qu'on y est, pourquoi pas jouer les oeuvres du passé sur un piano plutôt que sur clavecin ou piano forte ?
Il a pas "mal tourné", il est "mal parti".Presto a écrit :Noxou, répondre à un troll qui a mal tourné dans le jazz est une faute majeure sur PM
oufti, ça ferraillait dur déjà à cette époque, je passe mon tourLee a écrit :Presto, Gracou a déjà mis des kilomètres dans ce genre de sujet avec Nox, du coup il passe son chemin en souriant. Par exemple, avant ton arrivée :
viewtopic.php?f=8&t=14324&p=226018#p226009
Haha, ton sens de la mesure légendaire...nox a écrit :Ah parce que pour toi Beethoven et Mozart ce sont des guignols quelconques ?Gracou a écrit :Haaaa, le mythe occidental du génie...
On peut penser que changer le timbre prévu pour l'exécution d'une oeuvre n'est pas un crime commis envers celle-ci, comme on peut penser que supprimer une partie moins bonne (ou pire...) peut rendre service à l'auditoire... Ou pas : penser qu'il faut s'en tenir aux notes, à la structure, à l'instrument d'époque, etc, être le plus rigoureux possible par rapport à la partition, le style, le compositeur, l'époque, etc. Chacun pense ce qu'il veut en la matière, l'important me semble être le résultat.nox a écrit :J'ose espérer que ce n'est qu'une boutade, et non un argument appelant une réponse ?Gracou a écrit : Et pendant qu'on y est, pourquoi pas jouer les oeuvres du passé sur un piano plutôt que sur clavecin ou piano forte ?
Je ne dis pas du tout que tout le monde devrait faire ça, mais l'exercice que j'affectionne beaucoup en ce moment, est de jouer une main (main gauche pour l'étude révolutionnaire, main droite pour l'impromptu de Schubert en MiB Maj, parfois le contraire mais c'est plus difficile) et d'improviser l'autre main. Question : Schubert ou Chopin seraient-ils outrés quand je joue, ou bien se diraient-ils "je suis tellement fier d'avoir influencé aussi profondément des générations et des générations de musiciens" ? (à mon avis Godowsky serait d'accord avec moi)Okay a écrit : Il ne faut pas s'imaginer que les nuances de Chopin enferment le pianiste dans une vision complètement figée. Le rôle de l'interprète n'est certainement pas de décider de jouer F si Chopin écrit PP. Ecrire une nuance sur la partition va bien au delà des indications dynamiques, ça suggère beaucoup de choses en filigrane.
Mais surtout, et là je pense que ma conception diffère diamétralement de la tienne, je pense qu'un interprète n'a absolument pas à revisiter en profondeur les idées musicales d'un compositeur. Ca me semble d'une prétention inouïe, puisque ça revient à dire "bon, j'aime bien l'idée de base de Chopin, mais je n'en garde qu'une partie, et pour le reste, moi je le sens mieux comme ça". Qui peut prétendre avoir un sens esthétique plus aiguisé que celui d'un des plus grands génies de la musique, qui de plus retravaillait sans cesse la précision de son propre texte ?
Alors vous n'êtes pas d'accord avec Chailley ? Ou vous comprenez cette citation différemment que moi ? Par "l'esprit inverse" je comprends qu'il y avait le concert, et le texte était écrit ou détaillé après, donc ce qui peut arriver lors d'un concert (même par un autre interprète) est plus "vrai" que les précisions du texte.BluePhoenix05 a écrit :J. Chailley, Cours d'Histoire de la musique (1967) a écrit :Notre façon de concevoir la musique n'est plus du tout ce qu'elle était il y a cent ans, a fortiori cinq cents ou mille ans. Certaines réactions qui nous semblent toutes naturelles eussent fort surpris nos ancêtres même les plus proches, et vice versa. L'idée, par exemple, qu'un texte écrit est fait pour être respecté dans le moindre détail de sa lettre n'a guère plus de trente à cinquante ans d'âge, et aboutit en pratique dans nos concerts de musique ancienne à de parfaits contresens, puisqu'elle s'applique à des papiers qui ont été rédigés dans l'esprit inverse. [/u].
Okay a écrit : je pense qu'un interprète n'a absolument pas à revisiter en profondeur les idées musicales d'un compositeur. Ca me semble d'une prétention inouïe, puisque ça revient à dire "bon, j'aime bien l'idée de base de Chopin, mais je n'en garde qu'une partie, et pour le reste, moi je le sens mieux comme ça". Qui peut prétendre avoir un sens esthétique plus aiguisé que celui d'un des plus grands génies de la musique, qui de plus retravaillait sans cesse la précision de son propre texte ?
Un peu d'humilité ne ferait pas de mal.
Boulez aussi est un génienox a écrit :Il faut partir du principe que l'oeuvre nous dépasse, parce que c'est l'oeuvre d'un génie, d'un homme qui a consacré sa vie à la musique, qui a voué son existence à ce mode d'expression (et qui souvent était infiniment meilleur pianiste que nous).
C'est pourtant arrivé notamment avec Beethoven pour certains de ses concertos pour piano : y-a-t-il eu des modifications suite à la création pour le 3ème ? En tout cas le 2nd a été largement révisé par l'auteurAns00 a écrit :De ce que je comprends de cette citation, il ne s'agit évidemment pas de dire que les partitions étaient rédigées après la composition ou l'interprétation en concert de l'œuvre. Simplement, elles étaient écrites dans l'idée que le lecteur aborderait le texte plus librement que ce dont on a aujourd'hui l'habitude.
Ok, donc si j'enlève l'extrapolation, histoire de t'aider à lire entre les lignes : pour toi Mozart et Beethoven ne sont pas des génies ?Gracou a écrit : Haha, ton sens de la mesure légendaire...
Tout à fait, sauf que dans le cas de l'instrument utilisé, il y a un biais très important : les compositeurs qui ont composé pour piano plus ancien n'ont pas connu nos instruments modernes, qui sont en fait le même instrument mais qui a évolué au fil du temps (en tout cas pour le pianoforte et le piano, pour le clavecin c'est plus compliqué). D'ailleurs il ne viendrait à l'idée de personne je crois de jouer au piano une oeuvre du XXème siècle écrite pour clavecin (il y en a quelques unes). C'est très différent de modifier une indication sciemment écrite par le compositeur.Gracou a écrit : On peut penser que changer le timbre prévu pour l'exécution d'une oeuvre n'est pas un crime commis envers celle-ci, comme on peut penser que supprimer une partie moins bonne (ou pire...) peut rendre service à l'auditoire... Ou pas : penser qu'il faut s'en tenir aux notes, à la structure, à l'instrument d'époque, etc, être le plus rigoureux possible par rapport à la partition, le style, le compositeur, l'époque, etc. Chacun pense ce qu'il veut en la matière, l'important me semble être le résultat.
Tout à fait ! Mais en partant, par défaut au moins, du principe que c'est en suivant au mieux les indications du compositeur qu'on peut s'approprier l'esprit de la pièce, quitte à ensuite choisir de ne pas suivre certaines indications pour aller plus loin dans cette voie ! Mais pour moi le début du chemin passe dans un premier temps indéniablement par la partition, aussi exactement que possible.Okay a écrit : j'essaie de davantage privilégier ce que l'ensemble des indications suggère comme esthétique globale, plutôt que de les suivre indépendamment une par une. Au fond de moi, je pense qu'un compositeur serait beaucoup plus satisfait qu'on parvienne à vraiment bien capturer l'esprit de sa pièce sans nécessairement suivre ses indications, plutôt que de jouer tout parfaitement comme c'est écrit en passant à côté du sens de l'œuvre (ce n'est pas du tout paradoxal).
Tu as probablement raison, probablement pas les partitions entières, mais les indications par exemple ? En tout cas, la citation est vague. Si les partitions étaient écrites dans l'idée que le lecteur aborderait plus librement, pourquoi faire les indications détaillées de tout ? J'espère que sans être musicologue, on peut aborder et savoir comment les compositeurs ont procédé, comment toutes les marques sont arrivés sur les partitions. Quelque marques, étaient-ils ajoutés après des concerts ? Par les editeurs des fois ou uniquement les compositeurs ?Ans00 a écrit :De ce que je comprends de cette citation, il ne s'agit évidemment pas de dire que les partitions étaient rédigées après la composition ou l'interprétation en concert de l'œuvre. Simplement, elles étaient écrites dans l'idée que le lecteur aborderait le texte plus librement que ce dont on a aujourd'hui l'habitude.
Un peu d'humilité vis à vis d'un des plus grands musicologues français ne ferait pas de malOkay a écrit : Ou alors peut-être que je n'ai pas compris non plus, mais je trouve en effet qu'elle s'oppose pas mal avec ce que nox et moi exprimons. Clairement, nos positions sont beaucoup plus attachées au texte et à sa fidélité que ne le suggère J. Chailley. Je reconnais sans mal que ma position vis-à-vis du texte peut sembler poussiéreuse, ou au contraire trop moderne puisqu'elle s'inscrit dans ce courant récent d'une volonté de fidélité, d'étude des sources, etc.
Spianissimo a écrit : [...]essaient de coller le plus possible à la volonté du compositeur
Ma démarche artistique ne procède pas de l'archéologie ni de la recherche d'une reconstitution historique. Je cherche à faire de la musique, de la musique pour être appréciée aujourd'hui. C'est pourquoi je suis bien plus en phase avec :Okay a écrit : je pense qu'un compositeur serait beaucoup plus satisfait [...]
Déborah Rambo-Sinn a également écrit un article à ce sujet, mais je le trouve moins approfondi.nox a écrit : Si on pense pouvoir proposer un meilleur contenu musical en ne suivant pas certaines indications, il ne faut pas s'en priver.
Pour moi, tu décris là plutôt un manque de sincérité. Comment peut-on aller contre ce qu'on sent ? Devrait-on se forcer à jouer comme l'on ne sent pas ? Ca ne veut pas dire qu'on ne peut pas se remettre en question et remettre en question ce qu'on a cru comprendre d'un texte, y chercher des indices pour étayer ou infirmer ce qu'on sent. Et si au final notre conviction intérieure n'est pas ébranlée, et ce qu'on sent diffère de ce qui semble être écrit, c'est à mon avis un manque d'humilité que de se soucier que le compositeur puisse se soucier encore de notre petite interprétation.Okay a écrit :je pense qu'un interprète n'a absolument pas à revisiter en profondeur les idées musicales d'un compositeur. Ca me semble d'une prétention inouïe, puisque ça revient à dire "bon, j'aime bien l'idée de base de Chopin, mais je n'en garde qu'une partie, et pour le reste, moi je le sens mieux comme ça". Qui peut prétendre avoir un sens esthétique plus aiguisé que celui d'un des plus grands génies de la musique, qui de plus retravaillait sans cesse la précision de son propre texte ?
Un peu d'humilité ne ferait pas de mal.
Et pour bien comprendre, est-ce que Boulez est un compositeur de génie pour toi ?nox a écrit :Ok, donc si j'enlève l'extrapolation, histoire de t'aider à lire entre les lignes : pour toi Mozart et Beethoven ne sont pas des génies ?Gracou a écrit : Haha, ton sens de la mesure légendaire...
Si c'est le cas, effectivement on peut couper court à la conversation.
Lee a écrit : comment les compositeurs ont procédé, comment toutes les marques sont arrivés sur les partitions. Quelque marques, étaient-ils ajoutés après des concerts ? Par les editeurs des fois ou uniquement les compositeurs ?
Pour Beethoven dans un autre fil on a déjà dit (Oupsi ou Okay ?) qu'il ajoutait des marques après avoir entendu des pianistes qui sont tombés dans les pièges récurrents. Les autres compositeurs ont-il fonctionné de même manière ?