Pensez-vous arrêter le piano un jour ... ?

[BluePhoenix05]

... ou croyez-vous que votre passion/intérêt durera indéfiniment ?

[jean-séb]

[Horowitzo]

Bonjour,
Je ne peux pas arrêter le piano sinon ma vie n'aurait plus aucun goût ou du moins n'aurait plus le même sens qu'elle a aujourd'hui.
C'est vrai que je ne passe pas l'intégralité de mes journées devant mon piano, c'est vrai aussi qu'il y'a des périodes où je ne le touche quasiment plus à cause de mes études et mon emploi du temps très chargé mais n'empêche que je suis tout simplement rassuré à l'idée qu'il est là à m'attendre dans son coin à la maison.

[robbi]

pareil que jean seb et encore, rien ne dis que je ne continuerai pas après si j'en ai la possibilité

[Stavroguine]

Tant que j'en ai un sous la main (même pas terrible comme le mien) et que la santé le permet, aucune raison en vue d'arrêter.

[Arabesque44]

Tant que j'en ai un sous la main (même pas terrible comme le mien) et que la santé le permet, aucune raison en vue d'arrêter.

Idem. Mais en prenant de l'âge, on ne peut pas s'empêcher de penser au gros pépin rédhibitoire...( perte de vision, audition, paralysie...)

[Jean-Michel Verdier]

Mais en prenant de l'âge, on ne peut pas s'empêcher de penser au gros pépin rédhibitoire...( perte de vision, audition, paralysie...)

Sympa de nous remonter le moral. Déjà que c'est pas facile tous les jours….

[Mylène]

Oui on doit pouvoir vivre sans.
Je me souviens de ma prof de yoga qui a eu un accident. Même si le yoga est plus que juste la"gymnastique" elle ne pouvait plus pratiquer les postures. Alors dans son lit d'hôpital elle pratiquait mentalement, ça l'a beaucoup aidée et elle en a tiré de grands bénéfices. Aujourd'hui elle ne peut plus tout faire même si elle fait beaucoup.
Où je veux en venir... Sur la force mentale. Comme tous ici je ne conçois pas ma vie sans piano. Mais si un jour je ne peux plus pratiquer, j' espère avoir la force de continuer à vivre et aimer toujours la musique et mon instrument.
Le piano, finalement, ce n'est qu'un contact physique. Il y a d'autres moyens de vivre sa passion.
Et je pense aussi à Leon Fleischer qui a été tant handicapé si longtemps, mais qui pourtant n' a jamais cessé de transmettre...
Donc je ne suis pas inquiète.

[huizinga]

Honnêtement, je n'en sais rien! C'est difficile de se projeter dans le temps. Dans 10, 20, 30... ans, que deviendra-t-on ? Qui serons-nous? Aura-t-on encore du temps libre? Y aura-t-il eu une guerre mondiale entretemps ? ...etc. N'étant pas (encore) astrologue, je ne me risquerais pas à une réponse bien tranchée.
(Par contre, si la vie était linéaire, je dirais NON)

[Gracou]

C'est une question qui taraude beaucoup mon ancien prof, qui doit avoir environ 65 ans. Il se pose la question de savoir si cela a toujours un sens, s'il n'y aurait pas un moment propice à l'arrêt du piano, si ce n'est pas, comment dire, comme une faiblesse, comme une erreur, j'ai du mal à trouver les mots, mais je crois que c'est à peu près ce qu'il pense de ceux qui ne savent pas s'arrêter, des grands noms qui continuent à parcourir le monde pour faire des concerts à un âge conséquent. Oui, c'est quelque chose de l'ordre de savoir s'arrêter.

J'ai du mal à concevoir cela, ça me paraît abstrait. Je n'ai pas l'impression que j'arrêterais un jour, cela me parait absurde, impossible. Mais qu'en penserai-je dans plusieurs décennies? Difficile de se projeter.

[André Quesne]

Ben moi j'y ai bien pensé à cause de mes paluches qui m'ont joué des tours et qui m'en jouent encore. Ne voulant surtout pas arrêter, je fais avec en choisissant des morceaux pas trop difficiles et qui ne me font pas trop mal. Malheureusement je suis moins à l'aise qu'avant. Je verrai jusqu'où je peux aller. Nous sommes tous dépendants de choses qui hélas peuvent un jour nous barrer la route.

[jean-séb]

On a parlé une fois ici, mais je n'arrive plus à retrouver exactement où, d'une grande pianiste -- anglaise, je crois --, qui avait décidé d'arrêter totalement le piano vers la soixantaine ou plus. Je me rappelle que j'avais dans un sens admiré cette liberté de tourner la page complètement, lucidement, préférable peut-être à un lent effilochement de nos capacités.

[Mona]

C'est une question que je me suis déjà posée.... en me demandant alors à quoi ressemblerait ma vie sans piano... Je m'étais dit que si c'était le cas, je me consacrerais alors au chant, pour rester dans le domaine de la musique, et parce que chanter est aussi pour moi quelque chose de l'ordre d'un besoin viscéral. Et encore, je n'ai commencé le piano qu'il y a 6 ans, alors que plein d'autres ici sont au clavier depuis l'enfance, le piano a toujours fait partie de leur vie... Ce serait en tout cas une perte considérable, malheureusement, pas de moyen de prévoir ce qui nous attend....

[zende]

vos réflexions sur la relation entre le piano et l'âge de nos artères me touchent particulièrement, moi qui ai commencé à l'âge de la retraite !!!
Un jour sans me paraît fade.
Il est mon meilleur ami, mon anxiolytique.
Il a été très important à une période de ma vie et m'a empêchée de sombrer dans le mal de vivre.
Le bienfait, à ce moment pénible de ma vie, était physique autant que psychique : la sensation d'un lien direct entre le bout de mes doigts et mon cerveau.
Un livre me suffirait pas à décrire tout cela.

voilà, donc pour moi, il n'y a pas de fin, n'est-ce pas jean-seb ?

[Lee]

On a parlé une fois ici, mais je n'arrive plus à retrouver exactement où, d'une grande pianiste -- anglaise, je crois --, qui avait décidé d'arrêter totalement le piano vers la soixantaine ou plus. Je me rappelle que j'avais dans un sens admiré cette liberté de tourner la page complètement, lucidement, préférable peut-être à un lent effilochement de nos capacités.

viewtopic.php?f=1&t=14831&hilit=Eleanor ... 20#p235590
Et le fil donne ma réponse à la question.

[jean-séb]

Ah, merci Lee. Je t'élève à la prestigieuse dignité d'archiviste-en-chef-mais-bénévole, très rarement accordée sur ce forum. Il est vrai que tu étais bien placée pour te rappeler ce fil.
Zende, je te comprends aussi et c'est probablement parce que je ressens la même chose que je n'ai pas non plus abandonné !

[Wladyslaw]

Ça me semble inconcevable d'"arrêter" avant le cimetière, du moins, volontairement.
En revanche certaines périodes sont plus ou moins propices, il y aura certainement des périodes où je jouerai moins activement (manque de temps, manque de motivations, ...).
Après je pense que c'est une vraie richesse d'avoir cette passion, notamment au moment de la cessation des activités professionnelles car du coup une disponibilité énorme s'ouvre pour travailler, et d'ailleurs, il n'est pas exclu que le moment venu (dans des millions d'années ...), je m'attaque en plus au violoncelle car j'adore la sonorité de cet instrument.

[Oupsi]

Je sais bien que cela sera interrompu avant que d'être terminé.

• De tout , il resta trois choses:
  La certitude que tout était
  en train de commencer,
  la certitude qu’il fallait continuer,
  la certitude que cela serait interrompu avant que d’être terminé.
  Faire de l’interruption, un nouveau chemin,
  faire de la chute, un pas de danse,
  faire de la peur, un escalier,
  du rêve, un pont,
  de la recherche, une rencontre.

Fernando Pessoa

(arrêter par acte de volonté me paraît peu probable, j'aime trop la musique et le piano, mais tout est si fragile dans la vie qu'on ne sait jamais!)

[sylvie piano]

Merci Oupsi !

[Gracou]

Ne plus pouvoir en faire pour des raisons "physiques" ou décider d'arrêter parce qu'on se sent diminué et que cela devient en quelque sorte douloureux, je peux imaginer. Par contre, j'ai du mal à concevoir le choix d'arrêter pour passer à autre chose, comme une sagesse, comme un aboutissement. Je ne dois pas encore être assez sage.