Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Bonjour à tous
J'écris ici car j'ai vraiment besoin de conseils...
J'ai toujours voulu être un grand compositeur au piano, et cet instrument m'a toujours fasciné. J'ai commencé à composer il y a deux ans, et j'aimais ce que je faisais, je prenais du plaisir, j'étais inspiré, bref c'était une époque lumineuse...
Bien sur, c'était le début, je devais encore travailler beaucoup, mais j'étais sur la bonne voie.
Un jour j'ai rencontré quelqu'un qui faisait comme moi, et publiait ses compositions sur YouTube. Il était doué, il faut bien le reconnaître. J'ai essayé d'entrer en contact avec lui, mais ça n'était pas facile, il ne répondait pas toujours (c'était assez salaud, appelons un chat un chat). J'ai fini par lui envoyer ce que je faisais, en lui demandant des conseils, et là... Il n'a pas répondu ! Il a fini par répondre, mais trop tard... J'étais mort de tristesse en me disant qu'il trouvait ça nul - quand quelqu'un que vous admirez vous trouve nul, vous vous sentez très mal... Finalement, il m'a dit que c'était prometteur, il était encourageant. Mais c'était trop tard...
Je me suis mis en tête que j'allais travailler très très très très dur pour composer le sublime du sublime. J'étais intraitable. Je pense avoir été si exigent que cela a débouché sur une noire dépression...
Aujourd'hui je vais un peu mieux (même si je suis toujours dépressif), mais je me suis tellement forcé que j'ai peur de l'inspiration, elle ne me guide plus, j'ai un blocage dès que j'en ai, dès que j'essaie de composer, j'ai l'impression que plein de gens sont là à me juger et à me dire que ce que je fais est mauvais. J'ai toujours peur de tout, et en particulier que ma musique n'émeuve personne et que personne ne soit porté par les faibles mélodies que je crée... Après tout ce temps et tous ces efforts !...
Enfin, j'ai perdu du plaisir à jouer, je me dis "Ah, finalement c'est encore appuyer sur des notes que je connais par cœur pour aller en extirper difficilement quelques sentiments", je me suis un peu lassé du piano (ce qui me fait peur...), je ne suis jamais ému quand je joue, même quand ce que je fais n'est pas trop mal... Je ne suis jamais satisfait de ce que je fais, j'ai parfois l'impression que tout a déjà été composé. Un sacré syndrome de "page blanche" comme on dit. J'ai peur d'avoir déjà fini ma vie de compositeur, c'est-à-dire d'être épuisé, d'avoir épuisé tout ce que j'avais à dire, même si ça me semble faux et fou...
Avez-vous déjà ressenti ce genre de lassitude ("Le piano c'est toujours appuyer sur des notes sans plaisir et c'est fatigant") ? Avez-vous déjà eu des longues périodes de "page blanche" ?
Merci de m'avoir lu.
J'écris ici car j'ai vraiment besoin de conseils...
J'ai toujours voulu être un grand compositeur au piano, et cet instrument m'a toujours fasciné. J'ai commencé à composer il y a deux ans, et j'aimais ce que je faisais, je prenais du plaisir, j'étais inspiré, bref c'était une époque lumineuse...
Bien sur, c'était le début, je devais encore travailler beaucoup, mais j'étais sur la bonne voie.
Un jour j'ai rencontré quelqu'un qui faisait comme moi, et publiait ses compositions sur YouTube. Il était doué, il faut bien le reconnaître. J'ai essayé d'entrer en contact avec lui, mais ça n'était pas facile, il ne répondait pas toujours (c'était assez salaud, appelons un chat un chat). J'ai fini par lui envoyer ce que je faisais, en lui demandant des conseils, et là... Il n'a pas répondu ! Il a fini par répondre, mais trop tard... J'étais mort de tristesse en me disant qu'il trouvait ça nul - quand quelqu'un que vous admirez vous trouve nul, vous vous sentez très mal... Finalement, il m'a dit que c'était prometteur, il était encourageant. Mais c'était trop tard...
Je me suis mis en tête que j'allais travailler très très très très dur pour composer le sublime du sublime. J'étais intraitable. Je pense avoir été si exigent que cela a débouché sur une noire dépression...
Aujourd'hui je vais un peu mieux (même si je suis toujours dépressif), mais je me suis tellement forcé que j'ai peur de l'inspiration, elle ne me guide plus, j'ai un blocage dès que j'en ai, dès que j'essaie de composer, j'ai l'impression que plein de gens sont là à me juger et à me dire que ce que je fais est mauvais. J'ai toujours peur de tout, et en particulier que ma musique n'émeuve personne et que personne ne soit porté par les faibles mélodies que je crée... Après tout ce temps et tous ces efforts !...
Enfin, j'ai perdu du plaisir à jouer, je me dis "Ah, finalement c'est encore appuyer sur des notes que je connais par cœur pour aller en extirper difficilement quelques sentiments", je me suis un peu lassé du piano (ce qui me fait peur...), je ne suis jamais ému quand je joue, même quand ce que je fais n'est pas trop mal... Je ne suis jamais satisfait de ce que je fais, j'ai parfois l'impression que tout a déjà été composé. Un sacré syndrome de "page blanche" comme on dit. J'ai peur d'avoir déjà fini ma vie de compositeur, c'est-à-dire d'être épuisé, d'avoir épuisé tout ce que j'avais à dire, même si ça me semble faux et fou...
Avez-vous déjà ressenti ce genre de lassitude ("Le piano c'est toujours appuyer sur des notes sans plaisir et c'est fatigant") ? Avez-vous déjà eu des longues périodes de "page blanche" ?
Merci de m'avoir lu.
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
En deux ans on n'épuise rien du tout, on a juste eu le temps de balbutier.
Bienvenue et bon travail!
Bienvenue et bon travail!
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Je ne suis pas psy, je n'ai aucune compétence en la matière et je vais essayer d'éviter la psy de comptoir et surtout je ne porte ici aucun jugement, mais ce qui est flagrant en te lisant, c'est que tu es dans une quête de l'absolu. Tu ne veux pas être "compositeur", tu veux être un "grand compositeur". Tu ne veux pas faire quelque chose de "beau", tu veux que ce soit "le sublime du sublime", etc. Ton soucis vient à mon humble avis de là. Tu en veux trop tout de suite et la seule issue possible est évidemment de se bruler les ailes (dépression, perte de l'envie, etc). A mon avis, c'est dans ce sens qu'il faut que tu creuses : ton rapport à la musique, au piano, à la composition.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
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Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Ton récit m'inspire une question fondamentale :
De quelle planète viens-tu ?
De quelle planète viens-tu ?
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Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Je ne suis pas psy non plus , mais ce qui me frappe, c'est l'importance que tu sembles accorder à ce "gourou" virtuel sur lequel tu as fait une sorte de "transfert affectif", au point de le traiter de "salaud" parce qu'il ne répondait pas de suite à tes sollicitations, et d'en conclure hâtivement qu'il n'aimait pas ce que tu faisais. Et quand bien même ce serait vrai...il n'aime pas...il s'en fiche...mais il n'est pas le seul à pouvoir donner un avis! D'autres adoreront, peut-être!
Maintenant, sur les questions essentielles: "as-tu du talent, as-tu une chance de réussir, l'inspiration reviendra-t-elle", on ne peut pas répondre sans connaître un peu plus ton parcours et ton travail!
As-tu une chaîne Youtube? Qu'en pensent les autres? Et nous sur le forum, on aimerait t'entendre, ne crains rien, on ne va pas te manger..
Joues-tu aussi les œuvres des autres? Classique ou non?
Maintenant, sur les questions essentielles: "as-tu du talent, as-tu une chance de réussir, l'inspiration reviendra-t-elle", on ne peut pas répondre sans connaître un peu plus ton parcours et ton travail!
As-tu une chaîne Youtube? Qu'en pensent les autres? Et nous sur le forum, on aimerait t'entendre, ne crains rien, on ne va pas te manger..
Joues-tu aussi les œuvres des autres? Classique ou non?
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Enfin...des fois, on a un peu les crocs mais bon
Non, tu ne risques rien, je plaisante bien sûr.
Ne te focalise plus sur ton "idole" en effet. Ne cherche pas à tout prix le truc génial car c'est le meilleur moyen de bloquer toute "inspiration" et de te mettre une pression décourageante au point de perdre le plaisir. Faut pas.
Laisse plutôt "venir" et essaie d'arranger au fur et à mesure.
Par ailleurs, Zeb donne toujours des avis/ critiques positifs et des conseils aux petits nouveaux qui postent leurs compositions.
Après, chacun a de goûts pas forcément identiques aux autres. On ne peut pas plaire à tout le monde.
Même Bach ne fait pas l'unanimité ici...alors hein... . C'est pas pour autant qu'il est nul.
Non, tu ne risques rien, je plaisante bien sûr.
Ne te focalise plus sur ton "idole" en effet. Ne cherche pas à tout prix le truc génial car c'est le meilleur moyen de bloquer toute "inspiration" et de te mettre une pression décourageante au point de perdre le plaisir. Faut pas.
Laisse plutôt "venir" et essaie d'arranger au fur et à mesure.
Par ailleurs, Zeb donne toujours des avis/ critiques positifs et des conseils aux petits nouveaux qui postent leurs compositions.
Après, chacun a de goûts pas forcément identiques aux autres. On ne peut pas plaire à tout le monde.
Même Bach ne fait pas l'unanimité ici...alors hein... . C'est pas pour autant qu'il est nul.
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Même Boulez ne fait pas l'unanimité ici !
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Alors Fazil, qu'est-ce que tu penses de tous ces commentaires ?
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
mais tu as quel âge ? Quelle formation ?
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Comme Fazil ne répond pas, peut-être faut-il essayer en anglais ?Kate19 a écrit :Alors Fazil, qu'est-ce que tu penses de tous ces commentaires ?
So, what does Fazil Say ?
(histoire de détendre un peu l'atmosphère...)
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Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
de la planète Troll peut êtreTon récit m'inspire une question fondamentale :
De quelle planète viens-tu ?
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Merci à tous pour ces réponses.
Oui, c'est vrai, j'ai l'impression de venir d'un autre monde (d'autant plus qu'il semble que personne parmi vous ne soit passé par là)... Pourtant la dépression y est pour beaucoup (cherchez les symptômes, vous verrez - la dépression c'est pas juste avoir un coup de bar, et il y a une vraie incompréhension de la part de la "société").
Enfin être un alien ça me va
Pourquoi je veux être un grand compositeur ? Mais pourquoi vouloir être un petit compositeur ? Je pense avoir des choses à dire, à faire ; j'aurais pu choisir de rester dans l'ombre, mais j'ai choisi de tenter ma chance parmi les autres. La vie est pour moi bien plus passionnante quand on est soi-même animé de grandes passions. Aller puiser dans mes entrailles pour en extirper des notes qui m'apprennent des choses sur moi ou sur l'humain ça me passionne à fond.
Je n'ai pas de chaîne YouTube (parce que j'ai voulu prendre tout mon temps à travailler au maximum mes inventions, et finalement ça n'en finit plus - j'espère en ouvrir une bientôt), mais je vous envoie un extrait d'un enregistrement que j'ai réalisé "du premier coup", c'est-à-dire en laissant l'enregistreur tourner pendant que je composais : https://www.youtube.com/watch?v=vTE3QcnnBzs . La composition n'est pas encore travaillée, mais il y a déjà les grandes lignes, les idées que je vais suivre (entre autres : 1min07 (à développer), 1min16 (à développer), la lenteur douloureuse de 1min55 jusqu'à 2min10 avec un accord un peu ravélien), et je vais garder pas mal de choses.
(Je l'ai publiée en non répertoriée : plus tard, bien sûr, j'améliorerai la vidéo niveau image et ce sera sur une autre chaîne aussi mieux présentée)
Le thème principal est souvent répété exprès, pour marquer l'auditeur, et signifier un combat. Comme vous pouvez le constater, c'est un peu brouillon - cela vient du fait que je rejette trop de mélodies, il y en a peu qui me plaisent, je cherche des choses trop sophistiquées.
Je place cette composition à mi-chemin entre mes meilleures et mes moins bonnes, je l'aime franchement, mais n'hésitez pas à me dire si c'est nul. Vraiment. J'ai réellement besoin de conseils. J'ai beau être un mec bizarre et mal foutu (ce qui me donne aussi envie de faire de la musique), il y a encore une lueur d'espoir. Autant j'ai eu un traumatisme (chez moi, dépression --> fragilité, pas le contraire), autant j'ai une certaine résistance psychologique. Et puis c'est comme ça qu'on change.
Bouffez-moi tout cru
J'ai bien repéré que le souci était de vouloir en faire trop, c'est bien pour ça que j'ai écrit que je voulais composer le "sublime du sublime". Mais se défaire de ce défaut, c'est plutôt difficile. Le plus difficile étant de faire revenir l'inspiration.............
Niveau formation, je suis loin du compte. J'ai un prof depuis un an et demi, j'apprends des morceaux classiques (dans mon répertoire y'a par exemple "Rêverie" de Debussy ou l'opus 104b n°1 de Mendelssohn tout en arpèges), mais je prends pas encore beaucoup de plaisir à lire une partition, je trébuche, je suis lent, et le nombre de morceaux classiques que je connais se comptent sur les doigts d'une main. Je sais que j'ai tort de ne pas apprendre plus de morceaux venant des autres.
Oui, c'est vrai, j'ai l'impression de venir d'un autre monde (d'autant plus qu'il semble que personne parmi vous ne soit passé par là)... Pourtant la dépression y est pour beaucoup (cherchez les symptômes, vous verrez - la dépression c'est pas juste avoir un coup de bar, et il y a une vraie incompréhension de la part de la "société").
Enfin être un alien ça me va
Pourquoi je veux être un grand compositeur ? Mais pourquoi vouloir être un petit compositeur ? Je pense avoir des choses à dire, à faire ; j'aurais pu choisir de rester dans l'ombre, mais j'ai choisi de tenter ma chance parmi les autres. La vie est pour moi bien plus passionnante quand on est soi-même animé de grandes passions. Aller puiser dans mes entrailles pour en extirper des notes qui m'apprennent des choses sur moi ou sur l'humain ça me passionne à fond.
Je n'ai pas de chaîne YouTube (parce que j'ai voulu prendre tout mon temps à travailler au maximum mes inventions, et finalement ça n'en finit plus - j'espère en ouvrir une bientôt), mais je vous envoie un extrait d'un enregistrement que j'ai réalisé "du premier coup", c'est-à-dire en laissant l'enregistreur tourner pendant que je composais : https://www.youtube.com/watch?v=vTE3QcnnBzs . La composition n'est pas encore travaillée, mais il y a déjà les grandes lignes, les idées que je vais suivre (entre autres : 1min07 (à développer), 1min16 (à développer), la lenteur douloureuse de 1min55 jusqu'à 2min10 avec un accord un peu ravélien), et je vais garder pas mal de choses.
(Je l'ai publiée en non répertoriée : plus tard, bien sûr, j'améliorerai la vidéo niveau image et ce sera sur une autre chaîne aussi mieux présentée)
Le thème principal est souvent répété exprès, pour marquer l'auditeur, et signifier un combat. Comme vous pouvez le constater, c'est un peu brouillon - cela vient du fait que je rejette trop de mélodies, il y en a peu qui me plaisent, je cherche des choses trop sophistiquées.
Je place cette composition à mi-chemin entre mes meilleures et mes moins bonnes, je l'aime franchement, mais n'hésitez pas à me dire si c'est nul. Vraiment. J'ai réellement besoin de conseils. J'ai beau être un mec bizarre et mal foutu (ce qui me donne aussi envie de faire de la musique), il y a encore une lueur d'espoir. Autant j'ai eu un traumatisme (chez moi, dépression --> fragilité, pas le contraire), autant j'ai une certaine résistance psychologique. Et puis c'est comme ça qu'on change.
Bouffez-moi tout cru
J'ai bien repéré que le souci était de vouloir en faire trop, c'est bien pour ça que j'ai écrit que je voulais composer le "sublime du sublime". Mais se défaire de ce défaut, c'est plutôt difficile. Le plus difficile étant de faire revenir l'inspiration.............
Niveau formation, je suis loin du compte. J'ai un prof depuis un an et demi, j'apprends des morceaux classiques (dans mon répertoire y'a par exemple "Rêverie" de Debussy ou l'opus 104b n°1 de Mendelssohn tout en arpèges), mais je prends pas encore beaucoup de plaisir à lire une partition, je trébuche, je suis lent, et le nombre de morceaux classiques que je connais se comptent sur les doigts d'une main. Je sais que j'ai tort de ne pas apprendre plus de morceaux venant des autres.
Modifié en dernier par Fazil456 le dim. 06 sept., 2015 14:29, modifié 1 fois.
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Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Rappel: un nouvel arrivant ne peut pas poster tout à fait librement, les premiers messages doivent être validés. ça peut prendre 24hmieuvotar a écrit :Comme Fazil ne répond pas, peut-être faut-il essayer en anglais ?Kate19 a écrit :Alors Fazil, qu'est-ce que tu penses de tous ces commentaires ?
So, what does Fazil Say ?
(histoire de détendre un peu l'atmosphère...)
Donc Fazil nous lit, il a sans doute déjà essayé de répondre, et il se demande pourquoi ses messages n'apparaissent pas.
Qu'il ne s'inquiète pas ça va s'arranger.
Donc il serait très prématuré de le traiter de Troll ( je me suis fait avoir dans le passé, et j'en ai eu honte )
Comme je fréquente aussi l'autre forum ( qui n'a pas ce système de validation des messages) je sais qu'il a déjà répondu et qu'il est sincère.
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Pas mal Mieuvotar, pas mal du toutmieuvotar a écrit :
So, what does Fazil Say ?
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Il me semble que l'appel urgent, le besoin vital de créer est quelque chose de difficile à comprendre, et d'encore plus difficile à partager.
Il faut beaucoup travailler pour donner forme à quelque chose qui au début semble immense, dévorant.
Les rencontres sont très importantes, bien sûr. Respecter et se faire respecter, écouter et se faire écouter. Parfois une personne peut en quelques mots ouvrir bien des portes intérieures qui semblaient verrouillées. Mais parfois l'encouragement tant attendu ne se présente pas, ou bien il y a des déceptions douloureuses comme celle que tu décris, et il faut avoir la force de s'en passer, de continuer.
C'est un pari, une plongée. On doute mais on fait comme si on ne doutait pas; c'est comme se mouvoir sur une bande de Möbius, il faut passer d'une face à l'autre du même ruban (doute/certitude, échec/réussite) sans heurts, sans trop se poser de questions, avancer pour la nécessité d'avancer, se rendre compte que même ça c'est un mot vide (avancer), ce qui compte c'est: créer, enfanter, dire, écrire, composer, faire exister cette chose qui demande à exister, quel qu'en soit le prix.
Bon courage
(et vraiment, je le redis, deux ans ce n'est rien, c'est le début de l'aventure, si la démarche est sincère ce sera l'affaire de toute une vie...)
Il faut beaucoup travailler pour donner forme à quelque chose qui au début semble immense, dévorant.
Les rencontres sont très importantes, bien sûr. Respecter et se faire respecter, écouter et se faire écouter. Parfois une personne peut en quelques mots ouvrir bien des portes intérieures qui semblaient verrouillées. Mais parfois l'encouragement tant attendu ne se présente pas, ou bien il y a des déceptions douloureuses comme celle que tu décris, et il faut avoir la force de s'en passer, de continuer.
C'est un pari, une plongée. On doute mais on fait comme si on ne doutait pas; c'est comme se mouvoir sur une bande de Möbius, il faut passer d'une face à l'autre du même ruban (doute/certitude, échec/réussite) sans heurts, sans trop se poser de questions, avancer pour la nécessité d'avancer, se rendre compte que même ça c'est un mot vide (avancer), ce qui compte c'est: créer, enfanter, dire, écrire, composer, faire exister cette chose qui demande à exister, quel qu'en soit le prix.
Bon courage
(et vraiment, je le redis, deux ans ce n'est rien, c'est le début de l'aventure, si la démarche est sincère ce sera l'affaire de toute une vie...)
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Tu connais la Sonate pour piano 1.X.1905 de Janacek?Fazil456 a écrit :https://www.youtube.com/watch?v=vTE3QcnnBzs. La composition n'est pas encore travaillée, mais il y a déjà les grandes lignes, les idées que je vais suivre (entre autres : 1min07 (à développer), 1min16 (à développer), la lenteur douloureuse de 1min55 jusqu'à 2min10 avec un accord un peu ravélien), et je vais garder pas mal de choses.
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- Enregistré le : sam. 29 mai, 2010 17:58
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Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Je viens d'écouter d'écouter ta petite composition, et je trouve qu'il y a des choses intéressantes..
Maintenant, ça serait sympa de te présenter un tout petit peu plus sur ce forum !
Maintenant, ça serait sympa de te présenter un tout petit peu plus sur ce forum !
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Pourrais-tu développer ? Qu'est-ce qui est intéressant ?zebestovol a écrit :Je viens d'écouter d'écouter ta petite composition, et je trouve qu'il y a des choses intéressantes..
Auquel cas j'irai me présenter
Non, je ne connaissais pas, mais je crois que je viens de faire un ami (qui me ressemble !) ! Merci !Julien84 a écrit :Tu connais la Sonate pour piano 1.X.1905 de Janacek?
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Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Petit aparté : Les blagues sont très marrantes
Sinon pour répondre au sujet, je suis un peu passée par là. Déjà, de la merde on en fait tous plus ou moins, j'avais ma prof qui m'avait dit un jour "de toute façon c'est trop tard", puis une autre fois "vous avez la technique d'une licence de concert !" et un autre jour "c'est pas en 5ème que je vous mettrai mais en 3e (niveau très débutant)". Mais bizarrement ça m'énervait tellement que je me défonçais à mort pour y arriver par la suite et ça a marché. Il faut accepter les critiques et se faire également soutenir par des gens de confiance.
Et la dépression du piano je l'ai eu 2 fois, quand j'étais en prépa, je n'avais plus le temps de travailler, et en plus le travail demandé en prépa était tellement important que je n'en avais meme plus la force. Je pianotais de temps en temps mais ça ne rimait à rien, je ne voyais aucun but, je n'avais aucun objectif. Après quand j'ai eu le temps de travailler et de me fixer certains objectifs (intégrer une école, jouer à une audition) ça allait mieux, j'ai repris goût.
Quelques années après, j'avais voulu essayer de ne faire que du piano, et d'arrêter mes études, là c'était la dépression, en plus de physiquement me sentir mal dès que je me mettais sur le piano, je n'en avais plus envie du tout, ça me dégoutait même... Donc j'ai fait un break, et quand était venu le moment où je me sentais prête à reprendre, ça allait beaucoup mieux (presque 2 ans).
Sinon pour répondre au sujet, je suis un peu passée par là. Déjà, de la merde on en fait tous plus ou moins, j'avais ma prof qui m'avait dit un jour "de toute façon c'est trop tard", puis une autre fois "vous avez la technique d'une licence de concert !" et un autre jour "c'est pas en 5ème que je vous mettrai mais en 3e (niveau très débutant)". Mais bizarrement ça m'énervait tellement que je me défonçais à mort pour y arriver par la suite et ça a marché. Il faut accepter les critiques et se faire également soutenir par des gens de confiance.
Et la dépression du piano je l'ai eu 2 fois, quand j'étais en prépa, je n'avais plus le temps de travailler, et en plus le travail demandé en prépa était tellement important que je n'en avais meme plus la force. Je pianotais de temps en temps mais ça ne rimait à rien, je ne voyais aucun but, je n'avais aucun objectif. Après quand j'ai eu le temps de travailler et de me fixer certains objectifs (intégrer une école, jouer à une audition) ça allait mieux, j'ai repris goût.
Quelques années après, j'avais voulu essayer de ne faire que du piano, et d'arrêter mes études, là c'était la dépression, en plus de physiquement me sentir mal dès que je me mettais sur le piano, je n'en avais plus envie du tout, ça me dégoutait même... Donc j'ai fait un break, et quand était venu le moment où je me sentais prête à reprendre, ça allait beaucoup mieux (presque 2 ans).
Re: Peur de l'inspiration et perte de plaisir au piano...
Salut mllevinet
Donc mon morceau c'est de la merde ?
A te lire j'ai l'impression que tu faisais de l'interprétation plutôt que de la composition.
Tu dis que t'es défoncé et que ça a finit par marcher, mais tu parles aussi d'une époque au cours de laquelle tu as essayé de tout donner pour réussir, et là ça n'a pas marché. Est-ce que tu as repéré une différence ? Je ressens souvent (même si c'est moins fort qu'avant) cette douleur à se mettre au piano que tu décris. Tu as attendu deux ans avant de reprendre ?!... Les seules idées de laisser le piano silencieux, qu'on puisse me demander "Bah alors tu as arrêté ?" me rendent franchement tristes... Surtout que peu de gens savent que je compose, et ils ne se doutent de rien...
J'aimerais te demander de développer un peu plus ce que tu as vécu, et aussi quelques conseils si tu en as, pour broyer moins de noir au quotidien.
Merci pour ton message.
Donc mon morceau c'est de la merde ?
A te lire j'ai l'impression que tu faisais de l'interprétation plutôt que de la composition.
Tu dis que t'es défoncé et que ça a finit par marcher, mais tu parles aussi d'une époque au cours de laquelle tu as essayé de tout donner pour réussir, et là ça n'a pas marché. Est-ce que tu as repéré une différence ? Je ressens souvent (même si c'est moins fort qu'avant) cette douleur à se mettre au piano que tu décris. Tu as attendu deux ans avant de reprendre ?!... Les seules idées de laisser le piano silencieux, qu'on puisse me demander "Bah alors tu as arrêté ?" me rendent franchement tristes... Surtout que peu de gens savent que je compose, et ils ne se doutent de rien...
J'aimerais te demander de développer un peu plus ce que tu as vécu, et aussi quelques conseils si tu en as, pour broyer moins de noir au quotidien.
Merci pour ton message.