ascenseur social

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Line-Marie

ascenseur social

Message par Line-Marie »

voici ce que j'ai trouvé sur le net en tapant Ascenseur Social
Et finalement , après lecture de ces multiples sources, on ne peut être péremptoire.
1)Si chacun est sensible à l'injustice, ce sentiment n'est jamais aussi fort qu'à propos de ses enfants. Aussi la question de l'égalité des chances est-elle politiquement sensible. Ces dernières décennies, les perspectives d'ascension sociale reculent. En cause, une évolution plus lente de la qualification des emplois, mais aussi une inégalité dans l'accès aux diplômes qui dément les promesses de démocratisation scolaire. Comme le montrent les comparaisons internationales, ces résultats médiocres renvoient à l'ensemble des inégalités au sein de nos sociétés.

Des patrons fils de patrons, des artistes enfants d'artistes, mais aussi beaucoup d'ouvriers, d'employés et de chômeurs descendants de personnes déjà membres des catégories défavorisées: l'idée selon laquelle l'ascenseur serait en panne s'est répandue récemment en France, après une longue période au cours de laquelle chacun pouvait penser que ses enfants allaient s'élever dans la société.
Il est vrai que les grands bouleversements de l'économie qui ont pendant longtemps favorisé la mobilité ascendante semblent derrière nous.
Les petits paysans et les ouvriers les moins qualifiés ont à peu près disparu, les postes d'employés, de cadres ou de techniciens auxquels accèdent les générations montantes ne sont pas forcément plus prestigieux que ceux qu'occupent leurs parents.
2) Tu as ta place dans l’ascenseur social !


Le Monde | 05.01.2015 à 11h52 • Mis à jour le 06.01.2015 à 14h34 | Par Emmanuel Schneider (élève de l’Ecole polytechnique), Guillaume Jouffre (élève de l’Ecole polytechnique), Sophie Trastour (élève de l’Ecole polytechnique), Jean-Baptiste Le Marois (élève de l’Ecole polytechnique) et Clément Le Gouellec (Elève de l’Ecole polytechnique)

image: http://s2.lemde.fr/image/2015/01/05/534 ... 87fe5e.jpg
Des élèves de l'école polytechnique, en 2013.

Dans une tribune au « Monde », cinq étudiants de Polytechnique appellent les lycéens à oser viser les grandes écoles.

Nous sommes Emmanuel, Jean-Baptiste, Sophie, Guillaume et Clément. Nous venons de Saint-Avold, de Paris, d’Antibes, de Brive-la-Gaillarde et de Meung-sur-Loire. Certains de nos parents n’ont pas leur bac, d’autres sont titulaires d’un doctorat. Nous sommes tous les cinq élèves de l’École polytechnique.

Nous souhaitons apporter une vision différente de celle véhiculée trop souvent : oui, l’ascenseur social existe. Il ne s’agit pas de faire croire qu’il est facile d’intégrer une Grande École, mais nous souhaitons ici encourager nos cadets à faire des choix d’orientation audacieux.

Ne nous voilons pas la face : les indicateurs montrent une diversité sociale et géographique dans les grandes écoles françaises encore trop timide. Néanmoins, devant une copie de concours et après deux années de classes préparatoires, les statistiques prouvent qu’il n’existe pas de différence significative entre un fils d’ouvrier et un fils de polytechnicien.

A lire également : Polytechnique cherche à « déparisianiser » son recrutement

Alors d’où viennent ces mauvais chiffres ?

Nous estimons qu’il s’agit avant tout d’un cruel manque d’information en amont, au lycée. Cela conduit à une forte autocensure. Par ailleurs, idées reçues et clichés inexacts ont forgé une image très négative du système des Grandes Écoles. Nous avons cependant la conviction que les classes préparatoires, notamment scientifiques, sont parmi les filières les plus égalitaires. Combien d’élèves originaires de milieux privilégiés parisiens se sont fait dépasser en prépa par de « petits provinciaux » ?

Alors cessons d’alimenter cette caricature désobligeante selon laquelle les élèves des Grandes Écoles sont tous parisiens, filles et fils de, issus d’une caste intouchable. Cessons de minimiser les chances de réussite des élèves issus de familles modestes, cessons de vouloir détruire ce système qui a prouvé hier son intérêt, et qui se réforme aujourd’hui pour continuer à contribuer au redressement de la France.

Voici le message que nous adressons aux jeunes générations. Osez vous interroger, osez viser haut, osez aller là où vous n’étiez pas forcément attendus. Soyez acteurs de votre parcours, et ainsi, de votre destin. Vous vivrez une aventure passionnante et aurez peut-être la chance d’intégrer l’une des plus belles Écoles de notre République.

Ayez de l’audace, car l’ascenseur social ne fonctionnera que si vous acceptez d’y monter.

3) Le niveau de formation a fortement augmenté au cours des quarante dernières années en France, permettant à l'Hexagone de combler le retard qu'il avait pris vis-à-vis des autres pays membres de l'OCDE. 43% des 25-34 ans sont aujourd'hui diplômés du supérieur, chiffre plus élevé que la moyenne de l'OCDE, contre seulement 20% de la génération des 55-64 ans. Beaucoup de jeunes gens ont ainsi réussi à dépasser le niveau de formation de leurs parents, quand seuls 10% d'entre eux n'ont pas pu l'égaler.

4) Le terme de promotion sociale a été inventé en 1959. A l'époque, il fait référence au système de formation continue et d'éducation permanente en construction qui aboutira à la loi de 1971 inspirée par Jacques Delors. Dans l'esprit des législateurs de l'époque, il s'agissait par la seconde chance de pouvoir s'élever socialement. Le vingtième siècle, entre autres avancées sociales, a vu la généralisation de la mobilité sociale dite ascendante. D'une génération à une autre, les enfants ou petits-enfants d'ouvriers ou d'employés devenaient enseignants, cadres ou médecins... Bref, s'élever au dessus de la condition sociale de ses parents était la norme.

Une étude de l'Insee publiée récemment dans la revue Economie et Statistiques montre qu'il est aujourd'hui plus rare de dépasser la condition de ses parents et ce, quelles que soient les classes sociales. De même, la proportion et le nombre de salariés payés au Smic augmentent en France, alors que, dans le même temps, le niveau d'étude et les qualifications des actifs sont en hausse. Il est paradoxal, dans un pays où le diplôme est une obligation sine qua non pour trouver un emploi, que seulement 1% des actifs obtienne une certification reconnue par le biais de la formation continue chaque année. Pour les actifs les moins qualifiés, la proportion est encore plus faible. Ce chiffre est très faible en comparaison de nos voisins européens : 5 % en moyenne avec des pics à 9 % dans les pays nordiques et au Royaume-Uni. Si les chiffres de la promotion professionnelle et sociale ne sont pas catastrophiques, c'est en grande partie parce que les jeunes diplômés occupent souvent en début de carrière des postes déqualifiés par rapport à leur diplôme initial et qu'ils évoluent ensuite.

Ces tendances posent de nombreuses questions alors que les pouvoirs publics français et européens tentent de promouvoir le concept d'éducation et de formation tout au long de la vie. Se former tout au long de la vie, sans qu'il y ait de promotion sociale, risque de dégoûter les salariés. Notre système de formation continue ressemble à ces modèles de tapis roulant pour amateurs de jogging : plus il accélère, plus on est obligé de courir vite, non pas pour avancer, mais pour ne pas tomber.

Dès 1990, on a pu déjà constater une chute de la mobilité ou de la promotion professionnelle ascendante après une formation. Une des raisons principales est la durée des formations ; celles-ci sont de plus en plus courtes. Cela est souvent éludé lors des négociations sur la formation continue. Si les emplois deviennent moins physiques et moins standardisés, il est alors paradoxal d'observer que les formations qui sont le plus financées sont celles qui sont de courte durée et adaptatives au poste de travail. Les pays nordiques ont bien compris que les formations longues étaient les plus à même de répondre aux besoins et aux évolutions socio-économiques. Cinq millions de personnes se forment en France, mais pour une majorité ce sont des formations courtes et adaptatives et il est avéré que les stages de moins d'un mois n'ont presque pas d'effet sur la carrière des salariés. Les partenaires sociaux semblent avoir mis de côté la question de la promotion sociale pour se focaliser sur des considérations financières et techniques qui ne résoudront que partiellement l'opacité et les insuffisances du système.

Comment rendre alors la formation continue plus efficace au regard de la promotion sociale ? Le problème français de la formation continue n'est pas un problème d'argent, puisque la France avec environ 24 milliards d'Euros est au deuxième rang mondial des pays qui investissent dans la formation continue, mais un problème de société. Il y a très peu de liens entre la formation initiale et la formation continue tout au long de la vie. Les relations entre les deux mériteraient d'être repensées. Une telle proposition n'est évidemment possible que si dans le même temps, les pouvoirs publics favorisent un changement culturel visant à revaloriser ou à valoriser l'expérience par rapport à la formation initiale.

Nous sommes dans une société qui réserve ses meilleures places aux jeunes qui ont participé à la course à l'échalote du diplôme le plus élevé possible obtenu le plus jeune possible. Pour preuve, les marchés internes de l'entreprise paraissent aujourd'hui affaiblis ; les entreprises recourant plus facilement au recrutement externe. On pourrait comme dans d'autres pays accorder des aides, des labels aux entreprises et aux organisations qui favorisent la mobilité interne ascendante. Il faut penser à un système qui lie l'acquisition de compétences supplémentaires à une mobilité professionnelle ascendante : vouloir rendre la formation plus efficace devrait passer par le fait de relier par voie contractuelle le suivi d'une formation ou l'acquisition d'un titre ou d'un diplôme à une progression salariale ou professionnelle. Là réside certainement les fondements d'une véritable flexisécurité.

Dans d'autres pays, plus on se forme et plus on accède à des postes à responsabilité. La formation permet alors ainsi un décloisonnement des classes sociales. Des outils largement inexploités existent comme le congé individuel de formation. Ce dispositif laisse une place à l'autonomie du salarié pour une formation de son choix et une durée qui permet vraiment une reconversion ou un perfectionnement. Malgré son efficacité, il n'est accordé qu'au compte-goutte. Le CIF qui représente un droit pour le salarié à suivre une formation de son choix tout en étant rémunéré est le dispositif qui permet le plus d'ouverture à la fois à la culture générale, à la formation et à la mobilité professionnelle. Même si le nombre de CIF augmente depuis 1984, celui-ci reste insuffisant : environ 30 000 par an, alors qu'il en faudrait au moins 100 000. Là réside l'objectif d'une vraie réforme. Un redéploiement des moyens financiers et des dispositifs autour du CIF permettrait enfin de donner une consistance au slogan d'éducation et de formation tout au long de la vie.
dilettante
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Re: ascenseur social

Message par dilettante »

Je n'ai pas tout lu, mais je peux faire part de mon expérience personnelle.
Mes parents ont arrêté leurs "études" à l'école primaire et j'ai obtenu un doctorat (Ph D).
J'ai un job d'ingénieur.
Je n'ai encore jamais rencontré de collègue qui ait des parents ayant fait un parcours scolaire aussi bref ; la plupart des ingés ont des parents ingé ou équivalent. Et ils ne se font pas une idée réaliste des difficultés de faire des études supérieures (déjà collège et Lycée c'est pas évident) lorsque ses propres parents n'ont pas fait d'études.
C'est d'abord un problème de compréhension des règles (non écrites) du jeu...
Le but, jamais avoué, est finalement d'appartenir à une coterie qui vous protège (les fameuses assoc d'anciens élèves).
C'est par ce biais que "l'ascenseur social" vous fait grimper dans l'échelle des revenus. (C'est encore de la langue de bois.)
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Re: ascenseur social

Message par JPS1827 »

Moi c'est le 2) qui me fait réagir, parce que c'est le discours typique de ceux qui étaient déjà en haut de l'ascenseur au début, ou bien qui ne mesurent pas très bien leur chance d'avoir pu prendre l'ascenseur en question. C'est un peu comme les personnes qui ont "réussi en partant de rien" et qui disent que "c'est facile, qu'il n'y a qu'à travailler" en négligeant complètement les chances et les opportunités qu'ils ont pu avoir. Dans l'ensemble ce ne sont pas les élèves des classes banlieusardes et provinciales habituelles, hors du "gratin" des lycées cotés, qui devraient penser à "viser haut", ce sont les adultes qui les entourent qui devraient les y pousser. L'ascenseur social existe peut-être, mais :
- extrait de Wikipedia : "Les élèves français originaires de la région parisienne sont aujourd'hui surreprésentés, plus particulièrement la moitié des élèves de la promotion 2011 provenait des lycées Sainte-Geneviève et Louis-le-Grand. Ceci n'a pas toujours été le cas, ainsi après la Première Guerre mondiale le recrutement fut relativement homogène et beaucoup d'élèves venaient des départements du sud de la France, ce qui était une nouveauté par rapport au xixe siècle. En effet au début du xixe siècle 16 % des élèves venaient du département de la Seine, qui représentait 3 % de la population française223. En 2014, 46% des entrants français dans la promotion 2014 ont passé leur baccalauréat en province."
- il existe des articles très polémiques dans maints journaux (je n'ai pas envie de donner les liens ici)
En revanche, il est vrai que ça reste un concours anonyme, dans lequel la position sociale et la fortune des parents n'interviennent en rien, et qu'il permet d'être quasi autonome avant l'âge de 20 ans. Dire cependant que seule l'intelligence et l'esprit de déduction y comptent me paraît abusif dans la mesure où ça nécessite d'avoir eu assez tôt une formation de l'esprit adéquate (pas forcément par les parents d'ailleurs, le contact avec certains professeurs du primaire et du secondaire peut avoir été déterminant).
Presto
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Re: ascenseur social

Message par Presto »

Que dire ? tout est dit !
faudrait ensuite ventiler suivant les instruments, les vents sont peut-être plus démocratiques.
J'enseigne en collège rep+, chaque année nous avons d'excellents élèves mais je ne suis pas sûr qu'ils fassent ensuite les études que d'autres vivant dans un environnement plus propice feraient. Le ponpon ayant été l'année dernière, une excellente élève qui a choisi une orientation pro aide-soignante on a beau eu lui avoir dit qu'elle pourrait être médecin mais rien n'a pu la convaincre ou ses parents tellement ils croyaient que les études étaient onéreuses.
Je n'ai pas trop d'inquiétude non plus sur l'élève qui fera son chemin 8)
Modifié en dernier par Presto le mer. 02 sept., 2015 8:42, modifié 1 fois.
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Re: ascenseur social

Message par dilettante »

pour médecine il y a ceux qui peuvent se payer une prépa privée et les autres...
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